C.N.R.S.
 
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     RECRU     
FEW II-2 credere
RECREU, adj.
[T-L : recroire (recrëu) ; GD : recroire (recru) ; FEW II-2, 1304b, 1305a : credere ; TLF : XIV, 548a : recru]

A. -

"Épuisé, à bout de forces" : Aussi est il hors de cuidier, Par quoy verité fait vuidier Son cuer de toutes vanitez Et mettre en lieu fiabletez D'autrui croire et d'estre creüs, Sans estre mas ne recreüs. (MACH., D. Aler., a.1349, 299). ...douz Sires, de ceo siu jeo, cheitif, tout las et recreuz. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 98). ...tant rompirent de lances qu'ilz furent si las et recreuz qu'il convint qu'en beaulx bras ilz demourassent endormiz. (C.N.N., c.1456-1467, 366).

 

Rem. Renart contref. R.L., 1328-1342, gloss.

 

-

[D'un animal] : À Guillaume Bloville, sergent darmes de Monseigneur, en recompensation daucunz de sez chevaulx qui li sont demourez recreuz en certain voyage quil fist en Navarre devers Monseigneur (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 81). ...il emprunta dudit Breton quatre frans en quatre frans d'or, pour acheter un cheval pour lui, pour ce que le sien estoit recreu (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 534). ...[Baude] poursuyvy le grant cerf jusques en ung maraiz près d'ung beau manoir, qui estoit le buisson et nativité dudit cerf. Le quel cerf, viel, foible et recreu, ouvry ses elles, se print à mugir et grater la terre du pié, et soubdainement s'esvanoy, et ne sceut Baude qu'il devint (BAUDE, Eloge Ch. VII, V., p.1484, 128).

 

-

Empl. subst. : S'en sont pluseurs que je voy encheüz En desespoir, en dolour, en tristece Sens reveler ; mès ce sont recreüz En qui constance est subgecte à peresse, Sens à folour et vertu à foiblesse, Qui se plaignent à tort de teste saine, Car nulz ne doit avoir honeur sanz paine. (MACH., App., 1377, 651).

B. -

Au fig.

 

1.

"Las"

 

-

Recru de + inf. "Las de + inf." : ...onques mais je ne vis François recreux de bien faire (Baud. Flandre P.-M., c.1443-1452, 36).

 

2.

"Lâche" : Car bons parlers, dis loiaument, Fait tant que cils n'est plus creüs, Eins est tenus pour recreüs, Faus, mauvais, glassans et traïtes. (MACH., D. Aler., a.1349, 361). Et sceü Tres bien fu Que cilz ci Ot cuer garni D'amour, quar il ot en li Champion non recreü, Maiz creü En vertu Et tenu Asseüré et hardi. (MACH., Les lays, 1377, 475). Et [Geoffroy] lui escrie : Sarrasin, tu es faulx et recreuz, quant tu es si bien montez et si noblement armez, qui t'en fuiz pour un homme seul. Tourne, ou je t'occiray en fuiant, combien que je le face moult a envis. (ARRAS, c.1392-1393, 230). Estendez le col malostrus, Chien recrus, Vous me faictes enrager d'yre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 242).

 

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.

 

3.

Fou recru. "Fou fieffé" : Car s'en jeunesse il [le pauvre vieillard] fut plaisant, Ores plus riens ne dit qui plaise - Tousjours viel singe est desplaisant, Moue ne fait qui ne desplaise - ; S'il se taist affin qu'il complaise, Il est tenu pour fol recreu ; S'il parle, on lui dist qu'il se taise Et qu'en son prunier [ce qu'il dit] n'a pas creu. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 51).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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