C.N.R.S.
 
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     REBARBER     
FEW I barba
REBARBER, verbe
[T-L : rebarber ; GD : rebarber ; FEW I, 247a : barba]

I. -

Empl. trans. "Repousser, rejeter" : ...Bien rebarbant barbarisme prophane (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 856).

II. -

Empl. intrans. "Regimber, résister" : Ung Barbasam d'estrange barbarie L'a barbiet, sy que plus ne rebarbe (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 230).

III. -

Empl. pronom. "Regimber, résister" : Mon varlet lors convient qu'il aille De loing regarder la bataille ; Mais n'ose vers nous accourir, N'il ne m'oseroit secourir ; Trop craint celle qui se rebarbe, Que ne le preigne par la barbe, Si com je suy souvent tenus (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 42). Qui a villain ne se rebarbe Tost est mis a deffinement (MILET, Destruct. Troye S., c.1450-1453, 338). Qui hardi sera se rebarbe (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 238). J'ay veu la fiere Barbe Qui tant se rebarba (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 317). [Autre ex. p.221 et 660] Dont s'il convient qu'on se rebarbe Il coustera cent milles testes. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 63). [Autres ex. p.27, v.1640] Hee, faulce personne et senglante, Je n'ay pitié de ta doleur Non plus que d'un viel frivoleur Qui rien ne peult et se rebarbe. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 367). NABUGODONOSOR. Sus, sus, senechal, qu'on desplace ! Faictes devoir. (...) Il est saison qu'on se rebarbe. (Myst. Judith Holofernés R., c.1490-1500, 102).

 

-

Estre rebarbé contre qqn ou qqc. "Être en état de résister contre" : [...que l'omme doibt femme fuyr] Tu n'es pas plus saint que David. Et toutesfois, par Bersabee (...) Point fut de la flesche barbee. Contre elle ne fu rebarbee La saincteté, saincte Marie ! (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 193).

IV. -

Part. prés. en empl. adj. [D'un combattant] "Qui résiste avec vigueur" : ...Dez fors barons, dez chevalierz Qui gardiens sont dez frontierez Du royaulmë et dez orierez, Car ceulz qui desputéz y sont Sy rebarbans et sy fiers sont Que du royaulme prez toucher Nul n'oseroit ne aproucher. (GUILL. DIGULL., Le Dit de la fleur de lys D., 1338, 270).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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