Empl. trans. Rabrouer qqn. "Repousser, éconduire brutalement qqn, rabrouer qqn" : ...Qui ainsi l'alez rabrouant (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 183). ...son clerc luy bailla la paix pour baiser, [le prêtre] la refusa. Et, en rabrouant tresbien son clerc, disant qu'il ne savoit ne bien ne honneur, la fist bailler a monseigneur le seneschal (C.N.N., c.1456-1467, 448). Et en ce mesmes temps fut pris par justice a Lille (...) ung herese (...). Finablement fut mené a Tournay et preschié, la ou (...) ne fit que rire du preschant ; mesmes, soy courchant a ly, le raboua et le laidaigna de villaines parolles (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 227). Et de fait [la vieille] y restiva alencontre [de son mariage par erreur] de tout son pooir, et fist venir la cause devant l'evesque de Cambray, la ou elle fut rabbouree durement et moquee, et tellement qu'en fin elle mist de l'eaue en son vin et accepta aggreable ce que l'eglise avoit fait. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 232).

REM. Raboua semble une forme flam. et pic. ; cf. les ex. de GD VI, 532a, s.v. rabouer, qui sont de J. de Stavelot et de G. Chastellain. La forme rabbouree est due à une métathèse. Cf. aussi N. Dupire, Z. rom. Philol. 60, 1940, 280 : «Rabouer (...) paraît être une variante de rabrouer».