C.N.R.S.
 
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     QUATRE     
FEW II-2 quattuor
QUATRE, adj. num.
[T-L : catre ; GDC : quatre ; FEW II-2, 1440a : quattuor ; TLF : XIV, 124a : quatre]

A. -

"Trois plus un, quatre" : ...Amours son visage couleure De trois ou de quatre couleurs Pour les amoureuses doleurs Qu'il reçoit, dont ses esperis Par force d'Amours est peris (MACH., R. Fort., c.1341, 64). ...elle est dite plaine de grace pour quatre choses (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 207). Et donques se de eaue est fait aer, les .XVI. triangles de eaue feront .II. athomes de aer et les quartre [sic] qui demeurent ne feront rien (ORESME, C.M., c.1377, 638). ...prisonniere detenue oudit Chastellet, à la requeste de Jehan de Maalmes, son maistre, demourant aus Coquelez, en la Savonnerie, pour souspeçon d'avoir mal prins et emblé en son hostel, lui estant alez en pelerinage à Nostre-Dame de Montfort, trois cueilliers d'argent, trois ou quatre verges ou aneaux d'argent, un anel d'or à IIIJ pelles, cinq pesnes de table ouvrez de lin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 305). ...en après les quatre membres d'icellui pendus aus quatre portes d'icelle ville de Paris, et le corps dudit Merigot pendu à la justice du roy nostredit seigneur, à Paris. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 208). ...a quatre ou a cinq lieues de cy n'a recest, ne forteresse nulle (ARRAS, c.1392-1393, 7). Et s'aray solers bien fermens A troiz ou a quatre noyaux ? (Gris., 1395, 47). Et tenoient les quatre boutz du poile quatre desdiz presidens, aux quatre coings de la lictiere (FAUQ., II, 1421-1430, 71). Dyable, tourne moy quatre tours La teste sen davant deriere. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 296). J'avisë enfans Qui n'ont que trois, quatre ou cinq ans Qui en sont fourrez aussi bien Comme je seroyë en somme. (Sots mal., c.1480, 84).

 

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Les quatre complexions : Selon ces quatre complexions (...) le corps humain recoit diuerses condicions (CIB., p.1451, 218).

 

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Les quatre elements : Bien savoit la cause des choses Qui sont ou firmament encloses, Pourquoy li solaus en ardure Se tient, et la lune en froidure, Des estoiles et des planettes Et des douze signes les mettes, Pourquoy Dieus par nature assamble Humeur, sec, froit et chaut ensamble, Et pourquoy li quatre element Furent ordené tellement Qu'adès se tient en bas la terre, Et l'iaue près de li se serre, Li feus se trait haut a toute heure, Et li airs en moien demeure. (MACH., J. R. Nav., 1349, 180). De la nature des quatre elemens. (Somme abr., c.1477-1481, 88).

 

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Les quatre evangelistes : ...En despit tout premierement De tous les IIII euvangelistes (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 191).

 

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Les quatre humeurs : Et la terre par sa droiture Est de froide et sèche nature, Qui ces formes, ou resemblables, Si contraires et variables Communiquent, c'est tout certain, Aux quatre humeurs de corps humain, Car la cole le Feu resemble En chaleur et sécheur ensemble, Et, comme à tous peut apparoir, Le noble sang resemble à l'Air (LA HAYE, P. peste, 1426, 64). En ce texte met en nombre l'acteur les humeurs qui sont necessaires a constituer le corps humain, et dit qui sont quatre humeurs en corps humain, c'est assavoir le sanc, fleume, colere et melancolie. (Rég. santé corps C., 1480, 136).

 

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Les quatre parties du monde. V. partie

 

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De quatre pars : Ce fu des orribles merveilles, Seur toutes autres despareilles, Dont homme puet avoir memoire, Car je ne truis pas en histoire Lisant nulles si mervilleuses, Si dures, ne si perilleuses De quatre pars, non de dis tans, Comme elles ont esté de mon temps. (MACH., J. R. Nav., 1349, 142).

 

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[En composition] Quatre cents : ...et fist armer Uriiens jusques a quatre cens gentilz hommes (ARRAS, c.1392-1393, 92). L'an quatre cens cinquante six, Je, Françoys Villon, escollier, Considerant, de sens rassis, Le frain aux dens, franc au collier, Qu'on doit ses euvres conseillier, Comme Vegece le racompte, Saige Rommain, grant conseillier, Ou autrement on se mescompte... (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 11).

 

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Quatre vingts. V. quatre-vingts

 

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[Postposé au déterminé] : Le manteau partirons premier ; Or en faisons donc piesses quatre. (Pass. Auv., 1477, 200).

 

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[P. ell. du déterminé] : Alons touz quatre en ma maison (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 242). Et si devez aussi savoir Et enquerir, par grant savoir, Quant vous saverez le forfait Et a cui cils l'avera fait, Que vous sachiez dou tout l'affaire, Quel cause l'esmuet ad ce faire. Or avez de quatre les trois. Et li quars est li plus estrois Auquel on doit bien regarder, Comment on le puist bien garder : C'est que vous metez vostre cure En sieuir les poins de droiture Ou coustume attraite de droit ; Si jugerez en bon endroit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 256). Pren toutes gens d'election Et ne te charge de merdaille, Car il n'est tresors qui les vaille, Car c'est l'onneur, l'estat, la vie D'un prince a tele compaignie. Et certes, li uns en vaut quatre, Soit a conseil, soit a combatre, Soit au sejour, soit a la peinne, Chascuns de mieus faire se peinne, N'on ne les puet en guise mestre Qu'onneur ne facent a leur mestre. (MACH., C. ami, 1357, 117). Y a il homme qui a quatre... Dy je ? y a il quatre [personnes] qui veullent Combattre a moy ? Se tost recueillent ! Mon gantelet vela pour gaige. Par le sang bieu, je ne crains paige, S'il n'a point plus de quatorze ans. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 29). Bien va ; je n'ay pas trop du pis, Puis que j'ay eu deux six et quatre [points aux dés]. (Pass. Auv., 1477, 203). Et ung et deux ! Ton cas s'empire ! Et trois et quatre [coups] ! Est il mort ? (Pass. Auv., 1477, 229). LA LAITIERE. Et deux ! LE SAVETIER. Et trois ! LA LAITIERE. Et quatre [coups] ! Frappe fort Gaultier, tu te fains. (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 34). Par la mort bieu, je ne faulx poinct, Quant je les tiens, de les abatre Et n'en eussé je que ung pourpoint, Au jour d'uy trois et demain quatre ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 282).

 

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[Après un pron. pers.] : Puis jouerons d'esbactemant Entre nous quatre. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 192). Advansons nous, n'atendons plus ! Nous quatre, abatons ces corps ! (Pass. Auv., 1477, 248). Or besoignhons nous aultres quatre ! (Pass. Auv., 1477, 250).

 

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À quatre : Et li conta en sa presence Devant tous, et en audience, Et dist qu'il s'en voloit combatre À IJ. ou à IIJ. ou à quatre, En IIIJ. jours l'un apres l'autre, Teste armée et lance seur fautre. (MACH., P. Alex., p.1369, 251).

 

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En quatre : À l'issir de ce Paradis Que Nostres Sires fist jadis Se depart cils flueves en quatre, Nuls à droit ne le puet debatre. Le premier a à non Physon, Et le second a non Gyon, Le tiers Tygris, l'autre Eufrates : Ce sont leur IIIJ. noms. (MACH., P. Alex., p.1369, 191).

 

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Cent/sept... contre quatre : ...Nostres roy pour neant labeure Et si n'est pas bien consilliez, Einsois s'est en vein travilliez ; N'il n'a pas gens pour li combattre, Car il seront cent contre quatre. (MACH., P. Alex., p.1369, 65). ...Et Mars l'avançoit et levoit, Dont moult souvent s'aloit combatre, Qu'il en trouvoit C. contre quatre, Et s'avoit victoire et honnour, Si que, signeurs, se je l'onnour, Vous n'en devez avoir merveille. (MACH., P. Alex., p.1369, 274). Dont qui vuet honneur et pris, Ait sa fiance en Dieu de paradis Et pense adès qu'il ha sept contre quatre, S'il ha pooir de leur orgueil abatre. (MACH., L. dames, 1377, 230).

 

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[Comme nom de nombre] : ...combien que les presidens fussent pluseurs en nombre, car, oultre le nombre de quatre acoustumé, avoit esté fait president maistre Robert Mauger (BAYE, I, 1400-1410, 202). Or sa, je n'arey pas du pis, Puis que six et quatre font dix, Et as sont onze. (Pass. Auv., 1477, 202). Jambes et cuisses luy rompons. Ung, deux, trois, quatre comptons, V, VJ, VIJ, VIIJ, IX et X. (Pass. Auv., 1477, 230).

B. -

P. ext. [Comme nombre indéterminé] : Par Dieu, je n'en dyray deulx mous A voustre femme et voyre quatre. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 122). L'eau qui passe soubz les moulins, Premier qu'i soit quatre matins, Se convertira toute en cendres. (Rapp., c.1480, 66).

 

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Quatre et quatre. "En hâte" : Aucuns princez de terre weullent avec elle [la flaterie] esbatre, Et en la fin les maine en enfer quatre et quatre. (Poème Grand Schisme M.V., 1381, 211).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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