I. -

Empl. trans.

A. -

"Abattre, renverser" : ...et les envayrent très asprement, non mie tant seulement une foiz, mais plusieurs, iceulx abatans et occians très terriblement, sans en avoir mercy. Et furent là adonc faictes si grans douleurs, gémissemens et complaintes d'iceulx ainsi prosternez et abatus, que ce seroit longue chose à dire. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1, c.1425-1440, 363). Cupido a de son dart prosternez Jovis (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 179). ...disant que l'an 17e dudit Thibere fut ung merveilleux mouvement de terre et innondation d'eaue ensemble meuz d'un espart tellement que douze cités d'Asie corruerent en une nuyt et furent prosternées (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 73 v°).

Rem. Hist. prem. destruct. Troie R., c.1470-1480, gloss. Doc.1329 ds TLF.

B. -

Au fig. Prosterner qqn. "Pousser qqn" : ...Des gentilz hommes fors, hardiz et vaillans, Bons combatans, souverains assaillans Quant bon besoing les induyt et prosterne Et qu'il affiert consister en leur cerne Gloire et honneur par effort immortel. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 138).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"S'incliner profondément, se pencher en avant (devant qqn) ; adopter une attitude de génuflexion, de prosternation" : A son sainct nom tout genoil se prosterne. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 27).

Rem. Ex. de 1478 et 1496 ds TLF.

B. -

Au fig. Se prosterner en qqc. "S'abaisser en qqc." : ...mais en turpitude de aultres desirs et vains plaisirs inpudiquement tu te prosterne et tres vitupereusement tu te encline. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 263).

-

Se prosterner à mort. "Se donner la mort" : ...luy mesmes a mort se prosterna. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 301).

-

Part. passé en empl. subst. "Celui qui s'abaisse" : Et croy que Dieu ayme bien ceulx qui exposent leur corps à vouloir faire la guerre et faire la raison aux ingratz et descongneuz, aux prosternés et orgueilleux, et qui vont contre bonne equité. (BUEIL, II, 1461-1466, 20).