I. -

Adj. "Proche (surtout dans les liens de parenté)" : Et tout chil dessus dit estal eskaient au plus proisme hoir u hoirs, apries le trespas des possessans (Drap. Valenc. E., 1344, 267). ...et se jugiet et declaret estoit par droit que aultres i fust plus proismes de moi, je ne seroie pas honteus ne virgongneus de moi ent deporter (FROISS., Chron. D., p.1400, 485).

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[Dans le temps] "Prochain" : ...pour ceste cause jour estoit rassis au 12 de jullet proysme (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1467, 144). ...au Noël proysme et Noël ensuivant (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1471, 170).

II. -

Subst.

A. -

"Proche, proche parent" : ...nostre cousin de Braibant a trop de grant proismes et amis (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 174). Mais qui qui face feste de Remondin, le chastellain de Derval, qui fu nepveu Josselin de Pont le Leon, fist tout le contraire, mais envoya soubdainement a tous ses proismes et qui estoient parent de Josselin, en eulx mandant comment la chose estoit alee de son oncle, et que ilz feussent a un certain jour que il leur manda, a un recept qu'il avoit en la forest de Guerrande (ARRAS, c.1392-1393, 67). Ma fille, laissiez ester ce dueil, car, en chose qu'on ne puet amender, c'est folie de s'en donner trop grant courroux, combien que c'est raison naturelle que la creature soit doulente de son amy ou de son proesme, quant on le pert. (ARRAS, c.1392-1393, 120). ...quant alcons des aydans deseurdis estoit mors, ly capitaines de cely coystie porkachoit tant az proismes des atres trois coystiez de cely noveal mort, ou del une des dictes coistiez, s'ilh ne les pooit tos avoir de son acort, qu'il les faisoit impetreir quaraintaines por eaz bouteir en sa werre (HEMRICOURT, Guerres Awans B., c.1398, 28). Et voellent li auqun dire que ce fu uns fais tous avisés des proismes et amis le signeur Espensier et dou conte d'Arondiel (FROISS., Chron. D., p.1400, 117). Car vous devés sçavoir: chil qui avoient eu lors freres, lors peres, lors enfans, cousins ou proismes mors avoient grant felonnie ou coer (FROISS., Chron. D., p.1400, 121). Dieu ayme ceulx qui ayment paix à leurs proesmes et à leurs voisins (Ponthus Sidoine C., c.1400, 100). ...fu par Pierre le Nepveu, rewart de ladicte ville, dit et remonstré au dit lieutenant, que il lui avoit pleu dire et exposer qu'il avoit fait intimer les proixmes et amis de feu Jaquemart Caupois pour procéder sur la calenge par lui baillié contre ceuls que ledit lieutenant du prévost en disoit estre coupables (Hist. Lille T., t.2, 1405, 425). Si aucun prouchain de lignaige a esté congneu à retraict d'aucuns héritaiges ou achatz de son presme, et il les vend à autre personne estrange dedans l'an dudit retraict, le premier achateur les aura par retraict (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 554). Au hault beuffroy du trosne magistral, En la cité des sept orbes supremes Où je regis tout le pays austral, Adverti suis tenir convi claustral Et appeller les autres dieux, mes proesmes. (Cene dieux, c.1492, 107). Devant le Roy de tous aultres le proesme, Le fier Saturne, ayant des adjointz mains, A fait tremeur moult perverse aux humains. (LA VIGNE, Epit. Royne M.R., 1514, 120).

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.

B. -

"Être humain considéré comme un semblable, prochain" : Item Dieu pugnist aucuns, afin que les promes soient edefiéz. (Somme abr., c.1477-1481, 178).

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[Précédé de possessif] : Mon proisme amerai(e) comme moy, Trist[e] serai(e) de son torment Et lye de son auanchement (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 230). ...Vraiement, c'est parole voire, Qu'on le scet et voit clerement Par vray et juste experiment, - Comment nuls ne fait son devoir, Comment chascuns quiert decevoir Son proisme ; car je ne voy pere, Fil, ne fille, ne suer, ne frere, Mere, marrastre, ne cousine, Tante, oncle, voisin, ne voisine, Mari, mouillier, amy, n'amie Que li uns l'autre ne cunchie (MACH., J. R. Nav., 1349, 139). Car ou l'en pèche en une guise Qui est contre Dieu seulement, Ou l'en pèche secondement Contre son proesme (Mir. mère pape, c.1355, 369). Là fist une collation Le pape, en grant devotion ; Et bien et bel et proprement Moustra, à bon entendement, Comment on doit son Dieu amer Et son proisme sans point d'amer (MACH., P. Alex., p.1369, 241). En pluseurs gens d'auctorité Qui de pouvres gens n'ont pitié Ne de leur presme compassion (SAINT-ANDRÉ, Livre Jean de Bret. C., c.1400, 428). Qu'il soit ainsi que largece et liberalité soit vertu agreable à Dieu, appert par ce que il nous commande amer nostre proesme comme nous meismes (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 79). ...et après, environ VIII jours, vint à Paris ung cordelier nommé frere Richart, homme de tres grant prudence, scevant à oraison, semeur de bonne doctrine pour ediffier son proisme. (Journal bourgeois Paris T., 1429, 234). ...ne soies faulx tesmoing Contre ton prosme ou ton prochain Pour le cuidier nuyre ou grever (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 562). ...car tout homme doit avoir pitié de son subject et de son prosme (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 268). O noble roy Charles, piteux et vray misericordieux crestien envers tous, et Dieu te pardoint et remette ceste fautte, Dieu par grace veulle dispenser en ton oubli, et qui as esté piteux tousjours envers ton promme, il te veulle estre piteux aussi et prestable sur ta povreté de nature (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 305). Prenés confort ; Par ceste mort - saulvera nous et nostre proime. (Pass. Auv., 1477, 240). ...le Saint Esperit est charité par lequel nous amons Dieu et nostre proxme (Somme abr., c.1477-1481, 117).