A. -

Au propre "Arracher les plumes de (un oiseau), plumer" : Et mistrent desoubz leurs aisselles Char de poules qu'elz ont plumées. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 336). Les autres ont un viell coc et le plument entour le cul et le pendent par les jambes et par les eles. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 116). Item perdriz se doivent plumer a sec et copper les ongles et la teste (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 229). ...et met l'en icelle cuillier percee avec la mouelle dedens le boullon du pot a la char et l'y laisse l'en autant comme l'en laisseroit ung poucin plumé en l'eaue chaude pour reffaire (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 254). Si les fist tuer [les perdrix] et bien en haste plumer, larder et mettre en broche. (C.N.N., c.1456-1467, 581). CUIDER. (...) Prennez aujourd'uy une plume, Et demain deux qui acostument Ouquel est la peau eschauffee. Puis prennez en une riflee, A plain poin en pourrez tirer : Tant qu'il en pourra soupirer, Il ne vous en aymera que mieulx. PLAISANT FOLLIE. Dictes vous ? CUIDER. Je parle des vieulx Qui sont malicieux et caux. Mais s'i vient de ces sotereaux Qui s'y boutent a chere baude, plumés les moy sans eaue chaude, Tant qu'i n'y demeure plumete (Pipée R., c.1470-1480, 188).

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[De l'oiseau de proie qui mange un oiseau]

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss.

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Inf. subst. : Prenez vos poules et leur coupez le gavion, puis les eschaudez et plumez - et gardez que au plumer la peau ne soit dessiree - puis les reffaictes en eaue (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 247).

B. -

P. anal.

1.

"Arracher les cheveux, les poils de"

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[de la tonsure] : ...[la tonsure] que ledit prisonnier avoit sur sa teste (...) avoit esté et estoit freschement faite, comme d'un jour ou d'une nuit, et plumée aus mains, c'est assavoir efrachié et tiré l'un des cheveux après l'autre. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 204).

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[du pubis] : Pour riens ne le veulent plumer Rere ne tondre ne bruler, Qui fait les hommes reculer Souventeffois arriere d'elles. (Barbes brayes A., a.1450, 256).

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[de la barbe] : Sa barbe sera bien plumee (Bien avisé Mal avisé B., c.1487-1490 [1396], 170).

Rem. Doc.1462 ds GD VI, 234b.

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Loc. fig. Plumer la barbe à qqn. "Voler, ruiner qqn" : J'ay dit aux ambassadeurs ce qu'on vous avoit rapporté touchant ce que Lesclain diroit que vous lui aviez plumé la barbe en despit du duc. (Lettres Louis XI, V., t.5, 1472-1475, 96).

2.

"Enlever les écailles de" : Les enfans de cuisine ordinaires plument et nettoient les poissons, et les livrent à ceulx qui les doivent appointier. Les souffleurs font bouillir la chaudiere (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, 1474,,, 52).

3.

"Peler, éplucher" : ...plumer une chastaigne (Myst. st Vincent L., 1471 (1476), v. 2698, X. Leroux, R. Ling. rom. t.77, 2013, 501).

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"Arracher l'écorce de"

Rem. Doc.1350 ds GD VI, 234b.

C. -

Au fig. Plumer qqn. "Tirer de l'argent de qqn par des pratiques malhonnêtes, dépouiller, ruiner qqn" : "...Beau Filz," dist la royne, "se tu vouldras croire les chevaliers qui ont acostume de bien plumer le roy et les seigneurs et par leur soutille pratique, sus forme de vaillance remplie de flaterie, te feront preux et vaillant et large comme Alexandre..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 239). ...et que le fol musart n'y peut maiz riens et qu'il est sy plumés qu'il n'y a maiz que prendre, elle le laisse en ce point et s'enfuit de l'autre part ailleurs pour nouvel delit querre et pour plumer un autre (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 245). ...et eulx qui bien le scevent ne faillent mie, ou par menaces ou autrement, à bien les esploitier et plumer quant il les sentent riches. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 80). Comment pevent penser créatures, Qui bien advisent noz figures Et ont sens et entendement, Et nous voyent nudz par les rues, Aux gelées et aux froidures, Nostre povre vie quérant, Car nous n'avons plus rien vaillant, Comme aucuns vueillent lengagez. Ilz s'en sont très mal informez. Car s'ilz pensoient bien en Rodiguez, Et Escoçois en leurs complisses, Et ès yvers qui sont passez, Et autres voyes fort oblicques Dont tous estatz nous sont relicques Comme chascun nous a plusmé. (Doc. c.1420. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.6 c.1444-1453, 189). ...si l'escuier qui paravant avoit la place avoit esté rongé et plumé, damp chevalier n'en eut pas mains. [Deux victimes de la rapacité d'une maîtresse] (C.N.N., c.1456-1467, 462).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 141.

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"Piller qqc." : Il plument les cedules des clers et cerchent leurs escrins (FOUL., Policrat. B., VII, 1372, 435).