C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     PLUME     
FEW IX 83, 89b pluma
PLUME, subst. fém.
[T-L : plume ; GDC : plume ; DÉCT : plume ; FEW IX, 83, 89b : pluma ; TLF : XIII, 597a : plume1]

A. -

"[Plume d'oiseau]"

 

1.

Au propre : Il [l'alérion] est biaus, gais, jolis et gens Et gracieus a toutes gens De façon avec sa couleur Tout en nombre de sa valeur. Et s'a aussi parmi ses eles Les plumes qu'on appelle pelles, Sont comme fins rasoirs taillans ; Que je ne soie defaillans De voir dire, il est bien prouvé Par pluseurs qui l'ont esprouvé. (MACH., D. Aler., a.1349, 327). Je ne ressemble pas le jai Qui n'a que plumes et paroles, N'en moi n'a nulles paraboles. (MACH., Voir, 1364, 210). ...les uns les baillent [les poisons] en noëz, les autres en tuyaux de plumes, les autres cousus du long en petiz drappiaulx, comme l'en met les esguilles (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 437). Ceste boulie est tresmal cuyte, Et cy ay trouvé une plume, Elle ne vault pas une prune. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 77). Et puis il [l'aigle] retourne a son nid, et ses jones pouchins le soustiennent et nourrissent, et commence a trambler comme aiant les fievres, et commence aprez a suer. Et par celle sueur il oste ses plumes. (Somme abr., c.1477-1481, 179).

 

-

[De l'oiseau] Jeter / oster ses plumes. "Muer" : Se ton faucon n'a geté nulles de ses pannes ne de ses plumes u mois de juillet... (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 203). Ja soit que c'est le meilleur que l'esprevier vole tant comme l'en trouvera a voler, et par especial tout le Karesme, car a fort et souvent gecte il plus naturellement ses plumes pour muer. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 162). Et par celle sueur il [l'aigle] oste ses plumes. Et aprez qu'il les a recouvrees, il va et quiert une roche de pierres, et tappe et fiert son bec a la plus aspre et dure pierre de la roche, tant qu'il oste son becq et lui en revient ung nouvel (Somme abr., c.1477-1481, 179).

 

-

Prov. : Car l'en congnoist bien, a la plume [,] L'oiseau de quel affaire il est. (Chev. dames M., c.1462-1477, 352). Les beaux oiseaux cognoit on a la plume. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 163). Selon la plume on juge de l'oiseau (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 186). Aux plumes cognoit on l'oiseau. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 650). Pour plume avoir, plumon l'oison. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 392).

 

2.

P. méton. "Plumage" : ...certeins temps vint Que par nature me couvint A son plumage percevoir Qu'il couvenoit par estouvoir Ce gent esprivier mettre en mue. Car aussi que Nature mue Le temps, le couvenoit muër Et de sa plume desnuër Pour avoir plumage nouvel, Nouvel temps et nouvel revel. (MACH., D. Aler., a.1349, 282). Dont moult bien et moult bel [l'épervier] mua, Et la mue continua Jusqu'a tant qu'il fu tous muëz, De sa vieil plume desmuëz Et de nouvelle revestis. (MACH., D. Aler., a.1349, 283). Phebus le vid et le regarde Et dist : "En signe de memoire Sera ta blanche plume noire Et tuit li corbel que l'ont blanche L'aront plus noire que n'est anche A tous jours perpetuelment ; Ne sera jamais autrement, Pour ta mauvaise jenglerie Qui m'a tolu la druerie De la plus belle de ce monde..." (MACH., Voir, 1364, 704). ...un gerfaut que souvent tint Seur son poing ; car trop bien valoit ; Pour ce donner ne le voloit. Et s'avoit la plume plus blanche Que n'est la noif dessus la branche ; Pour ce l'ama fort et prisa. Apres tout ce, congié pris a Dou duc et de la compaingnie. Si se parti à chière lie (MACH., P. Alex., p.1369, 46). Au point du jour, que l'esprevier s'esbat, Meu de plaisir et par noble coustume, Bruyt la mauviz et de joye s'esbat, Reçoyt son per et se joinct a sa plume ["s'accouple"]... (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 111).

 

-

[P. métaph., appliqué à des pers.]

 

.

Verte plume. "Beau plumage, belle allure" : Santé de chief nous tient en verde plume (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 82).

 

.

Mettre la plume au vent. "Prendre son envol, partir" : Le premier dimenche ensuyvant (...), Les unes [des femmes], sans avoir sommeil, Mectent soudain la plume au vent, Et vont de couraige fervent Salluer saint Spire à Corbeil (MAXIMIEN, Avocat dames Paris M.R., c.1485-1490, 23).

 

.

Cherpir la plume à qqn. "Rouer qqn de coups" : Tu m'as bien assigné mes boces : (...) Tu m'as tres bien cherpy ma plume (Pac. Job M., c.1448-1478, 214).

 

3.

[P. référ. à des propriétés caractéristiques : peu ou pas de valeur marchande ; légèreté qui fait voler au vent ; caractéristique inhérente de l'oiseau et en ce sens susceptible d'être perdu...]

 

a)

[Valeur minimale] : ...je ne pris Toutes les choses de ce monde La plume d'une povre aronde (Mir. emp. Julien, 1351, 212). Adonc n'attendi pas grant pause Et me eslargi oultre coustume, Car sanz dons ne vault une plume. (LE FÈVRE, Vieille, trad. De vetula H., a.1376, 225). Par mon seigneur a qui li vens Obeit et soulaux et lune, Je ne me pris pas une plume Se par la gent de nostre empire Ne les fais livrer a martire. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 233). Cestuy ne vault mieulx d'une plume. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 327). Autant me chault que d'une plume De tes dis ne de tes mennasses (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 84).

 

Rem. Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 165. F. Möhren, Renforcement nég., 1980, 193-194.

 

b)

[Légèreté] : Je suis ligier comme une plume Et fait comme ung esmerillon. (Gaud. sot, c.1450, 7). Qui est plus volage que plume ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 251). C'est vïande [les hures de loup] ung peu plus pesante Que duvet n'est, plume ne liege (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 95).

 

-

De plume. "Léger, irréel" : Or vous ay-je dit la manière comment le duc Baudouin fut assiégé. La manière comment il fut guerroyé, fut qu'il fut batu par trois lieux bien merveilleusement et lui furent ordonnez trois assaulx. En la ville de Cap avoit ung moult bon chastel et fort et grant. Et, quant vint que l'assault deust venir, ses gens se voulloient tousjours retirer au chastel, tant qu'il eust voullu que son chastel eust esté de plume ; car il veoit que par son chastel il estoit perdu. (BUEIL, II, 1461-1466, 149).

 

Rem. Cf. Renaud de Louhans, éd. J. Batany, 1336, In J. Batany, Fr. médiév., 1972, 235 (Des armes qui ne sont pas plumes, "qui ne sont pas légères, inexistantes").

 

-

Souffler la plume. "Faire voltiger la plume au vent, au hasard du souffle (?)" : Messaiger qui va par les champs Doit il point boire par coustume ? Doit point boire des plus frïans Messagier qui va par les champs ? L'en parle de jeux et de chans, Mais il n'est que souffler la plume [pour se livrer du fait même à un jeu de hasard ?] (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 87). [Éd. : "boire ?"]

 

-

Faire voler la plume : MIGNAULDE LA SERVANTE. Oy bien, pour souffler darriere Vous en faictes vouler la pleume ! MALEMBOUCHEE. Mignaulde, va devant l'enclome ; Si frape fort, car il est chault. (Pass. Auv., 1477, 178).

 

Rem. Peut-être faut-il rapprocher cette loc. de souffler la plume. Le passage pourrait être interprété comme un reproche de la servante Mignaulde à sa patronne, un peu trop portée sur la boisson (cf. quelques vers plus loin, dans une tirade de cette dernière : «Goubelet (...) de grant cuer vous baisarey, mes que soyes plein de vin»), et on pourrait le paraphraser ainsi : "Au lieu d'actionner le soufflet de la forge, vous sifflez votre gobelet".

 

c)

[Idée de perte] Laisser les plumes / laisser plume ou aile. "Subir des pertes" : Si y avoit souvent grant et fiere escarmouche ; mais tous jours y laissoient les Sarrasins ou plume ou ele, et bien y estoient batus. (Bouciquaut L., 1406-1409, 226). Se je le puis aconsuivir Et il m'actent que je le lye, Il sara moult d'enchanterie S'il en part sans laissier les plumes. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 247). [Même ex. ds Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 681]

 

-

Laisser ses plumes. "Perdre son avoir" : Pour cela tous pipeurs despité Ung jour, en venant de Millan, Deux desbourre sur le berlan. Et si bien parvins a mes pointz Que les envoye sans pourpoins, Et laisserent toutes leurs plumes. (Gaut. Mart. A., c.1480-1500, 166).

 

-

Oster telle plume de l'aile à qqn. "Priver qqn de telle chose" : Lors ne pourront par deça repasser, Se telle plume leur est de l'ele ostee (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 95).

B. -

En partic. [P. référ. à divers usages]

 

1.

"Plume de certains oiseaux (en partic. de l'oie), dont le tuyau taillé en biseau sert à écrire"

 

a)

Au propre : Jehannin Marie, pour XII douzaines d'aguilletes à atacher les escroes des IV offices, plumes à escrire et ruilles de fer (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 101). ...non obstant que le graphier eust feu en vaissel delez son siege pour garder l'ancre de son cornet de geler, neantmoins l'ancre se geloit en sa plume de IJ ou de IIJ mos en IIJ mos (BAYE, I, 1400-1410, 212). Prens ta plume et escrips (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 9). ...pour une boete de plumes de Hollande, 4 s. p., pour tout ce servir à Messeigneurs Sire Denis Hesselin, Prevost des marchans, Jehan le Breton et Simon de Grecy, à leur venue en la prevosté et eschevinaige de ladicte ville (Comptes Paris M., t.2, 1470-1471, 278). "J'ay une plume de laquelle je escry et nul n'en peut escripre fors moy et, si l'on s'en efforce, la main tremble par merveilleuse maniere". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 v°). EMPEREUR. (...) Sa, une plume appertement ! (Pause. Il signe la lectre.) (LA VIGNE, S.M., 1496, 508).

 

b)

[Symbole de l'écriture] : ...je moulle ma plume en leur honte et opprobre (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 477). Et de celle noble princesse, encoires vivant à l'heure que ma plume labeure en ceste matiere, n'eut il nulz enffans (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 146). Mes mignons, escoutez la plume, C'est trop le latin escumé ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 137).

 

-

Laisser qqc. en sa plume. "Ne pas écrire cette chose" : ...ung tresgentil homme qu'on peut mectre ou renc et du compte des princes, dont je laisse le nom en ma plume, se trouva (...) en la grace d'une tresbelle damoiselle (C.N.N., c.1456-1467, 182).

 

-

Mestier de la plume : ...par vostre conseil et tres grans clers qui sont gens pour faire lettres mieulx que moy car je n'ay point vescu du mestier de la plume (Doc. 1471. In : Bessey-Paravicini, Guerre des manifestes, 2017, 204).

 

-

Oeuvrer de plume. "Écrire, pratiquer l'écriture" : Pour dignement en grant magnificence De plume ouvrer, soit en prose ou en mettre (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 165).

 

-

Prendre sa plume. "Commencer à écrire" : Ça, secretaire, pren ta plume Et escriz brief, ainsi que tu me Orras que te diviseray. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 34).

 

-

Operateur / serviteur de (la) plume. "Celui qui écrit" : ...donnons plaine puissance de nommer, (...) à nosdits serviteurs nous servans actuelment chascun jour les offices qui doresenavant seront vacans à nostre nominacion ou plaine disposicion, c'est assavoir aux gentilshommes les cappitaineries, vigueries, bailliages et autres telz offices à eulx appartenans, et les eslections, greneteries, contrerolleries, greffes, jugeries, lieutenances à noz serviteurs de la plume, et les soubzvigueries, sergenteries et autres tels offices à nos serviteurs non clercs (Roi René vie L., 1468, 330). Plourez aussi, povres Soliciteurs, Entremeteurs, Tuteurs et Curateurs, Danceurs, Saulteurs, Varletz, Paiges errans, Adventuriers, de plume operateurs, Frisques Chanteurs (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 400).

 

-

Prov. : Telle plume, tel escripvain. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 138).

 

2.

[Pour rembourrer la literie]

 

a)

Au propre "Duvet"

 

-

Cointe / lit / oreiller... de plume : N'en lit de plume ne gerray. (Mir. parr., 1356, 11). Et pour ç'au dieu qui moult scet et moult vaut, Pour mieus dormir, un chapiau de pavaut Et un mol lit de plume de gerfaut Promés et dong. (MACH., F. am., c.1361, 172). ...auquel coq ainsi estaint elle prenist les deux c...ns, les brulast et en feist de la poudre, les meist dedens un oreillier de plume (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 337). ...entre deux cointes de plume, sur ung lit lui fist rendre l'ame a Dieu. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 184). ...et estoit le Roy demy couché, demy levé, et appoyé à l'encontre d'un povre meschant desrompu oreillier de plume. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 194).

 

-

Oster la plume (à qqn). "Ôter à qqn le duvet des cheveux au réveil ; d'où avoir des prévenances pour qqn (et aussi le flatter)" : Et, en decevant, par coustume le blandist et luy oste la plume ; Et l'autre en my le vis luy crache (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 74). Et si ne dis pas cecy par flaterie ne pour oster la plume de dessus le chaperon du roy de France (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 188).

 

Rem. G. Hasenohr, M. fr. 14-15, 1984, 263. Sans doute faut-il mettre ici l'ex. suiv. : Jouhan, comme un bon filz et sage, Regardez qu'il n'y ait deffault Dessus mon corps, ne bas ne hault, Affin que briefment on me voye, Autrement je me courceroye Se veoye une seulle plume Dessus moy (P. Jouh. D.R., a.1488, 18). ["Si je voyais du duvet sur moi"]Éd. : "Plume peut ne pas être un représentant de pluma, mais un déverbal de peler". Mais la morphologie fait difficulté ; rien de comparable sous pilare1 ds FEW VIII, 486.

 

-

Frotter les yeux d'une plume. "Flatter" : "Il semble", dist la chambriere Hardiesse, "que le roy et les princes du royaume de telz officiers et maistres de deniers soient enchantez qui seuffrent que leurs yeulx soient frotez d'une plume par telx officiers en tous temps, et en yver et en este, voire ou prejudice de la chose publique et de la royalle mageste..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 458).

 

b)

P. méton. "Pièce de literie rembourrée de plumes" : Trois jours junoit de la sepmainne. Jamais sur plume ne su lainne Ne dormoit. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 176). Ung feu secret par ces vaynes couroit (...), Car reposer il ne povoit sur plume (SAINT-GELAIS, Eurial. Lucr. R., c.1490, 28). L'ABBÉ DE MARMOUSTIER. (...) Sur plume point ne nous couchon Sur matellas nous reposon (Myst. st Martin K., a.1500, 238). [Ici caractérisant le luxe et le confort de la vie mondaine, p. oppos. à l'ascétisme de la vie monastique]

 

-

Estre en ses plumes. "Être au lit" : BARRAQUIN. ...ilz sont encor en leurs plumes. PYLATE. Je t'en croy : ce sont leurs coustumes De dormir belle matinee. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 287).

 

3.

[Usages divers]

 

-

[Comme parure] : ...desquelz deux quarreaulx a depuis esté recouvré le drap sans plume pour employer en autre usaige (Doc. 1422. In : J. Guiffrey, Bibl. Éc. Chartes 48, 1887, 435). ...ledit de Varie a receu pour lui plusieurs sommes de deniers tant pour ses gaiges de sondit office de chapelier que pour plusieurs parties de pleumes et pleumaux par lui livrez au Roy, aux gentilzhommes de sa maison et ceulx de sa garde par l'ordonnance dudit seigneur (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 517). ...et dessus les destriers quatre tres gens paiges vestus de sa devise, toutes les manches chargies de branlans d'argent, et sur leurs chiefs chascun un tresbel chappel de plumes a ses couleurs (LA SALE, J.S., 1456, 99). Ilz luy baillent le corps de la curace, ses bracelletz et ung chappel, un bonnet avec les plumes. Puis aprés, l'empereur luy baille une espee et une chesne d'or. (LA VIGNE, S.M., 1496, 174).

 

-

[Comme motif ornemental] : ...une moult belle sainture à plusme d'or (Ch. VI, D., t.2, 1400, 276).

 

-

[Pour l'empennage d'une flèche] : Par la chert tieu, je les [les flèches] mectray Jusques es plumes. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 273).

 

-

[Pour instiller un collyre] : Et de cestui vin, en lavez bien l'ueil du cheval (...) avecques une plume d'oye (GUILL. VILLIERS, Hipp. P.-D., a.1456, 135).

C. -

P. méton. FAUCONN. "Boulette de coton ou de plumes, ou bien pied de lièvre ou de lapin, ou plumes de poule que l'on fait avaler à l'oiseau pour le faire vomir, pour le curer" : Au soir li donne plume en ceste maniere : pren le pié d'un connin ou d'un lievre, et soit coupé au dessus des orteus et soit bien escorché et ses ongles ostés, puiz soit mis tremper en belle eaue et soit un poi espraint et donné au faucon, et li soit donné ovec une jointe du gros de l'elle d'une geline. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 182). Plumes sont faites de trois choses : on les fait de piés de lievre et de piés de connin et de coton et de la plume qui est suz le jou de l'elle d'une vielle geline (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 201). Estoupes, drapeaux ne coton Ne donnez pour cure au faucon, Maiz plumez, jointes li donnez D'oiseaulx et son droit li ferez, Aussi le pié de lièvre est bon Aucune foiz pour le faucon (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 352). ...l'en lui doit donner [à l'épervier] en lieu de plume aussi gros de cotton comme une feve, enveloppé en char a deux foiz, ou faire tirer les plumes de l'aleron d'une perdris. Et s il en avale c'est bonne plume, et aussi coton moullié en eaue. Et dit l'en que petite plume est la meilleur, et ne lui doit l'on donner viande par dessus sa plume, car ce que l'en donroit pardessus ne pourroit passer les mailles de l'estomac par la plume qui seroit au devant. Et saichez que quant l'esprevier vole et se paist de son vol, il ne lui couvient point donner d'autre plume, car il en prent assez des oyseaulx dont il se paist, et la plume de l'aleron de l'elle est bonne plume. Et doit [l'en], le soir que l'en lui a donné plume, nectoier la place dessoubz l'esprevier pour trouver l'andemain sa plume. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 153).

 

-

"Ce que l'oiseau ne peut digérer et qu'il rejette" : Et dois tous jours prendre garde se les plumes que il getera seront point ordez et gleteusez et se l'ordure sera point gaune. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 183). Et doit [l'en], le soir que l'en lui a donné plume, nectoier la place dessoubz l'esprevier pour trouver l'andemain sa plume. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 153).

D. -

P. anal. "Dard du porc-épic (ici utilisée en orfèvrerie)" : ...une pleume de porc espy, garnye d'or, extimée ung escu (Invent. biens Ch. Savoie T., 1483, 366).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

Fermer la fenêtre