I. -

Empl. trans.

A. -

Au propre

1.

CONSTR. "Revêtir qqc. de crépi, de mortier, d'enduit" : ...deux quarees d'argille emploiez pour placquier deux gyoles d'esprivier et en autre ouvraige de placquement oudit hostel (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 589).

-

[Cont. métaph.] : ...il semble que il veullent plaquier et aplanir la paroi du pechié endurci et couvrir de boe sanz pailles (FOUL., Policrat. B., VIII, 1372, 90).

2.

[Terme de chancellerie]

-

Plaquer cire. "Appliquer directement sur un acte la cire destinée à recevoir l'empreinte du sceau (un carré de papier pouvant recouvrir la cire)" : Item cognut et confessa qu'il avoit fait unes lettres closes ou nom du roy d'Arragon adrecenz au roy de France. Et y avoit plaquié cire en un po de papier dessus (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1337, 129).

-

Plaquer le sceau qq. part (sur un acte). "Appliquer le sceau (sur un acte)" : Donné en ma ville de Douay, soubz mon grant séel placqué à ces présentes, le XXIIIIe jour d'aoust, l'an mil quatre cens et unze. (Doc. 1411. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2 c.1425-1440, 158). En tesmoing de ce avons mis Nostre seel, plaqué et assis En ceste presente quittance, Escripte par nostre ordonnance (CH. D'ORLÉANS, Songe compl. C., 1437, 113).

.

Plaquer le sceau le roi : ...il fist plaquer le seel le roy faussement (...) en une sauvegarde pour sa mere (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1341, 149).

-

Part. passé en empl. adj. [D'un acte] "Qui a reçu l'empreinte d'un sceau" : ...Fait et doublé par maniere d'endenture, et plaquiet dou seel doudit monseigneur de Flandres, en tesmoing de verité (Trés. Reth. S.L., t.2, 1364, 169). Par le tiesmoing de ceste cédule, plaquié de nos seauls, faite et donnée à Bruges, le XXIXe jour d'avril, en l'an de grâce MCCC quatre vins et un. (Hist. Lille T., t.2, 1381, 223). Ainsi signé : Par Mons. le duc "De Longueville ;"et scellé en cyre rouge à seel placqué. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 260).

B. -

P. anal. "Marquer au marteau (un arbre destiné à l'abattage)"

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 10819.

C. -

Au fig.

1.

Plaquer qqn/qqc. à qqc.

a)

Plaquer qqn à qqc. "Faire adhérer qqn à qqc., l'y appliquer" : Et par ainsy ilz furent esmeuz de appeller leur aide [des esprits] par conjuracions, par deprecacions et par plusieurs manieres d'oroisons et de belles paroles et par aucuns sacrifices aussy pour eulx plaquier et esmouvoir a ce qu'ilz desiroient acomplir et parfaire. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 94).

b)

Plaquer qqc. (son entendement) à + inf. "Appliquer qqc. à + inf." : LE PREMIER GENTIL. Mon entendement veulx placquer A leur faire honneur et service Et leur plaisance coloquer En tous temps, sans mal et sans vice. (LA VIGNE, S.M., 1496, 432).

2.

Plaquer qqn. "Traiter qqn comme s'il était plaqué qq. part, le laisser là, l'oublier" : ...je veul mectre paine et entente (...) d'escrire par prose ce que je ay veu (...) au plus brief que je pourray, sans nulluy placquier (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 4).

II. -

Empl. pronom. "S'arrêter, se placer qq. part"

Rem. CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, v.22251 (T-L VII, 1105 ; GD VI, 204b).

-

Se plaquer à terre : ...tantost a terre se placqua (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 22).