I. -

Adj. [D'une pers.] "Qui appartient à la classe populaire" : ...en la province de Manci (...), je vins a un palais de un homme commun qui point n'estoit prince ne sires terriens, ains estoit plebeiens, c'est a dire du puepple comun. (JEAN LE LONG, Voy. Odoric A.M., 1351, 58). Et mettons exemple : un honme plebeyen, ou vilain, devient vaillent, riche et puissant et se porte en tous sez fays le plus que il puet conme noble, certes, pour tant, il ne sera mie reputé pour noble (Songe verg. S., t.1, 1378, 299). Se vous pallés de la noblece laquelle descent par lignage et pour cause de sez parens, je vous ottroye que le Roy ne pourret faire que celluy qui est pur plebeyen fust descendu de noble lignage, car ce seroit chose impossible (Songe verg. S., t.1, 1378, 306).

-

Jeux plebeiens. V. jeu

II. -

Subst.

A. -

"À Rome, homme du peuple" : Quar, certez, fere d'un plebeyen [trad. lat. plebeius] consul ne seroyt autre chouse mes que le fere d'un serf ou d'un libertin (BERS., IV.3, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 249d). ...comme les Rommains tenissent a injure et villenie celli art et science de faire teles chançons et teles scenes, il vouldrent que toutes teles manieres de gens feussent privés non pas seulement de l'onneur des autres citoyens, mais que par le jugement du censeur, qui jugoit des meurs des gens, ilz feussent ostez de leur linage et reputez pour plebeyens, c'est a dire qu'il n'avoyent quelconques voix ne ne pouoyent jamais estre a quelconques election de dignité, non pas estre censeurs ne appellez a faire le censeur (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, II.12, glose, f° 54d-55a). Et les avons notablement nommez plebeyens, car il a difference entre plebeien et pueple tele que les plebeiens sont le commun sans les grans et sans les nobles et pueple est assemblee tant des nobles comme de tous autres ; et pour ce estoit la difference que ce qui estoit fait par les plebeyens estoit appelé "plebis scita" et ce qui se faisoit par les grans et par tout le pueple estoit appellé loy, si comme il est dit en Institute ou lieu dessus allegué. (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, III.17, glose, f° 136b).

B. -

"À Rome, homme qui a le soutien du peuple, personne populaire" : ...aulcuns autres plebeyens a en la cité d'Ostun de greigneur puissance et auctorité sur la contree, aians plus redoubté command que les officiers du magistrat dessusdit [trad. lat. esse nonnullos quorum auctoritas apud plebem plurimum valeat, qui privatim plus possint quam ipsi magistratus] (DUCHESNE, César, 1473, II.11, f° 64d).