A. -

"Action de piller, pillage" : Aussi comme se il marchandassent ou feïssent contract de baillier et exposer leur vie pour un peu de proffit ou gaaing comme seroit pour leur souldees ou pour aucun pillage. (ORESME, E.A.C., c.1370, 218). ...si ont de grans revenues Des maisons qui d'eulx [ces moines] sont tenues Et de leurs autres labourages ; Pour c'est bon sur eulx le pillages (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 7). Et pour ce qu'il veoit que sondit darrenier maistre Blanchebarbe ne lui faisoit aucun autre prouffit qu'il avoit acoustumé de fere, et qu'il ne lui bailloit pas de l'argent à la value qu'il en avoit gaigné et gaignoit esdites cources, chevauchées et pillaiges, se parti de la compaignie et service dudit Blanchebarbe sanz son sceu et congé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 60). Et quant a ce, dès cy nous vous quictons, quant de nostre partie, mon frere et moy, vostre prison, par my tant que nous vous tauxons a restituer a ma damoiselle tous ses dommages, tant de larrecins, comme de pillaiges de proies, de bestes et de toutes autres choses, au regart de preudes hommes, dignes de foy, qui seront esleuz pour le dommage tauxer (ARRAS, c.1392-1393, 168). Et comme en gent de commun n'ait point d'arest ne seureté aucune, et ne vallent ne mais à grever à leur avantage et fait de pillage, n'y sont à emploier. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 133). Nobles sont aux pillages, Fors ont les avantages, Putains mengent l'offrande. (Cene dieux, c.1492, 115). Mais soubz umbre d'eulx, plusieurs paillars et meschans gens qui conduysoient et menoient les dictz bagaiges, firent la plus grant partie du dict pillage, et rompoient les coffres et bahus de leurs dictz maistres pour prendre ce qui estoit dedens. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 290).

B. -

P. méton.

1.

"Butin" : Quant il furent tuit assamblé, Tant ont pillé, tant ont emblé, Qu'il n'i avoit garson ne page Qui ne fust chergiez de pillage, Et qui n'eüst très grant richesse. (MACH., P. Alex., p.1369, 209). Lequel moult souvent leur admenoit des nefz chargees de prisonniers, de vivres et de pillaiges. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 59). Pour quoy, véans qu'ilz y perdoient leurs temps, se retrayrent, à tout leur pillage, à Rue. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 129).

2.

"Ceux qui pillent"

Rem. Doc.1391 ds GD VI, 159c.