C.N.R.S.
 
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     PHILOSOPHIE     
FEW VIII 385a philosophia
PHILOSOPHIE, subst. fém.
[T-L : filosofie ; GDC : philosophie ; DEAF, F480 filosofie ; FEW VIII, 385a : philosophia ; TLF : XIII, 255a : philosophie1]

A. -

"Ensemble des disciplines spéculatives, philosophie" : Et meisme selon la philosophie de Aristote, toutes sont conservees et gardees en estre par l'influence de Dieu aussi come, par le solail, la lumiere est continuelment causee et maintenue. (ORESME, C.M., c.1377, 54). Et ainsi doit faire tout honme qui pour amour de philosophie est diligent et desirant d'avoir aucunes petites souffissances des choses dont nous avons tres grans doubtes. (ORESME, C.M., c.1377, 496). Car, si comme dit l'ystoire, par ce temps nulz n'osoit faire apprendre ses enfans nul des VIJ. ars qui sont apris par le noble art de rethorique, tant grammaire comme musique, phisique, philosophie, geometrie, theologie, ne les autres nobles sciences, s'ilz n'estoient nobles. (ARRAS, c.1392-1393, 16). Pour quoy nous devons savoir que ce mot cy philosophie comprent en soy et segnefie aussi come toutes les sciences humaines, et par especial les sciences notables, et vault autant ce mot a dire en la langue gregoise come dire en françois amour de sapience (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 208). Ce qui est oultre aprés dit que sa vesteure estoit de troiz couleurs, c'est pour segnefier troiz parties notables que philosophie comprent, c'est assavoir philosophie naturele, philosophie doctrinal qui comprent les sciences appellees mathematiques, et philosophie divine, c'est a dire methaphisique, desquelles troiz parties il a esté devant aucunement parlé. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 273). Amy, saches en verité Qu'omques ne vint philosophie Ny aultre mondeyne clergie A celle aulte cognoissance Qu'elle peut la divine exence, Som povoir et vertus cognoistre. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 184). ...c'est, Sire, que vous puissez congnoistre clerement et evidemment que la science de astrologie est vraye et certaine science, fondée sur fondemens certains, qui sont nombre, mesure, raison naturelle et princippes de phillozophie et que, non sans cause, elle a esté mise au nombre et comme doyenne desdicts sept ars liberaulx (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 v°).

 

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[Personnif.] : Lors respondi Philozophie, Qui onques ne fu assoufie D'arguër par soutieues voies (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 60). Philosophie y vi assise Moult haultement, en tel devise Que bien semble haulte maistresse Et des autres toutes l'adresse (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 104).

B. -

En partic.

 

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Philosophie divine. "Théologie, métaphysique" : Ce qui est oultre aprés dit que sa vesteure estoit de troiz couleurs, c'est pour segnefier troiz parties notables que philosophie comprent, c'est assavoir philosophie naturele, philosophie doctrinal qui comprent les sciences appellees mathematiques, et philosophie divine, c'est a dire methaphisique, desquelles troiz parties il a esté devant aucunement parlé. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 273). Car alors n'estoit nulle novelle de theologie, ne de longtemps après. Aussi esse ung nom supposé, lequel nom aucuns ont consacré et l'appellent sacrée theologie, mais seroit mieulx dit divine philosophie, aussi s'appellerent ilz plus de trois cens ans et encorre sont maistres en divinité (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 106 v°).

 

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Philosophie doctrinale. "Mathématique" : ...philosophie doctrinal qui communement est appellee mathematique laquelle contient les .IIIJ. sciences liberaulx dont nous avons devant aucunement parlé, c'est assavoir arismetique, musique, geometrie et astronomie (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 209).

 

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Philosophie morale. "Éthique" : Donques aussi comme telz malades ne seront ja guaris ne bien disposés selon le corps, semblablement ceulz qui sceivent philosophie moral et comme l'en doit ouvrer pour acquerir vertu et rien n'en font, leur ame ne sera ja guerie ne curee. (ORESME, E.A., c.1370, 157). Et philosophie morale, combien que elle enseigne de acquerir vertus coustumieres comme fortitude, prudence, justice, attemprance, liberalité et pareilles, qui se acquierent par operation et excercites humaines et continuees par long temps, toutevoies point n'enseigne comment on doibt et puet acquerir charité pour amer Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 98).

 

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Philosophie des vertus : Et sont pluseurs qui ne font pas telles oeuvres appartenantes a vertu, mais ont leur refuge a raisonner ou a oÿr ou estudier la philosophie des vertuz et par ce il cuident acquerir vertu ou estre faiz et devenir vertueus. (ORESME, E.A., c.1370, 157).

 

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Philosophie naturelle. "Science naturelle, physique (et parfois métaphysique, théologie)" : Et devons savoir que a ceste philosophie naturele sont ramenees pluseurs sciences come medicine, alkimie, perspective, la science des loyz et de moralité, et pluseurs autres qui d'elles se descendent. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 230). ...ainsy les choses supernatureles qui transcendent et surmontent les choses natureles, corporeles et muables, qui sont principalment de la consideracion de la naturele philosophie dessusdite qui communement est appellee phisique, pour ce fu elle appellee methaphisique. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 230). Car combien que philosophie se partist et divise en trois manieres, c'est asscavoir en raisonnable, naturele et morale, philosophie naturele n'enseigne congnoistre si non les creatures et non pas le createur d'icelles. (Somme abr., c.1477-1481, 98). ...et est ainsi que la science à laquelle ilz ont trouvé ce nouvel nom [sacrée theologie] est naturelle philosophie, qui enseigne à congnoistre Dieu et les choses qu'il a faictes pour l'omme, ne depuis Adam jusques ici, où il y a eu de si grans et vertueux hommes et qui ont inventé ou eues par revelacion toutes les choses qui sont escriptes, ne ont point supposé autre nom que philosophie ou amateur de science (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 106 v°).

 

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Philosophie raisonnable. "Logique" : Philosophie raisonnable, combien qu'elle enseigne conclure et par force d'argumens faire conclusions humaines en disputant homme contre homme, toutevoies se n'enseigne elle pas comment on doibt en arguant et resistant conclure contre le deable. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

C. -

"Nom donné à leur art par les alchimistes, alchimie"

 

Rem. Ex. XVe-XVIe s. ds TLF. V. philosophe B.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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