A. -

Permuer qqc. (en). "Changer, transformer qqc. (en)" : ...se desvestir d'icellui droit de permuer les monnoies (ORESME, Monnoies W., c.1365, LXIX). ...se te ne fusses, li rois seroit finis Et trestous li roiaumes permués et honnis (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 342). Mars, mon dieu, qui par la permission du Dieu de Nature as poissance de permuer la nature des bestes et quy par ta proprietaire vertu les batailles conduis et maines a ta plaisance, je te remercie de la grace que tu m'as faitte, et te prie humblement qu'en gre reçoipves mon sacrefice et me voeilles a mon honneur remener en mon payz (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 188). Madame la contesse, joyeuse de ce que ses briefves parolles avoient permué de mal en bien le noble couraige de Jehan d'Avennes, adfin de le faire perseverer de bien en mieulx, elle luy envoia de la viande de son plat, dont il la remercia et en departist aux dames et damoiselles. (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 27). Medicine regenerative de cher selonc Avicenne est celle de laquelle la proprieté est qui permue le sang qui vient a la playe en cher, pour laquelle chose est esgallee a sa complexion et le caille avec seichement et aulcune abstercion non mordifficative (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.6).

Rem. Flor. Octav. L., t.1, c.1356, var. 13205 ; MARTIN LE FRANC, Champion dames III, F., 1440-1442, 29 ; Myst. process. Lille K., t.4, a.1485, 46/115...

-

"Changer qqn" : Nous sommes enfermes et instables, nous sommes tost deceüx et permués (Internele consol. P., 1447, 197).

B. -

Permuer qqc. "Échanger qqc." : ...car par pecune on ne secoure point hastivement à indigence de humaine vie, mais elle est instrument artificiel trouvé pour les naturelles richesses plus legièrement permuer. (ORESME, Monnoies W., c.1365, IX).

-

Permuer qqc. à qqn. "Procéder avec qqn à un échange" : ...nous, en recompensation de sondict service du guet (...), li vousissions permuer et eschanger lesdites nuef livres de rente que il nous doit, come dit est, audit mui de blé que nous li devons. (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1342, 166). Et ycellui Jaques et damoisele Yolant, sa femme, nous eussent humblement supplié et requis que, comme nous eussiens et preissiens chascun an, pour et ou nom de nostre dite eglise, aux quatre termes en l'an a Paris acoustumez, huit livres paris.. de crois de cens ou de rente, tous admortiz, en et sur une maison qui jadiz fu feu Guillaume Soufflet et ses appartenances et est a present adjointe et des appartenances et habitacions de la maison dudit Jaques, dont mencion est faitte es lettres du roy nostre sire dessus transcriptes, nous, ycelles huit livres de rente leur voulsissions permuer et eschangier et par nom d'eschange bailler et delaissier perpetuellement et a tousjours, pour eulx et pour leurs hoirs, pour autres huit livres de rente assises a Paris, en et sur les lieux cy aprés nommez et divisez (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1346, 145). Par mi ce toutevoies que ce qui est delaissié ou permué par les diz religieux à nostre dit conseiller, à la descharge de sa dicte terre de Lauriere, demourra et demeure prophane et non amorti, tenu nuement de nous par foy et hommage lige (Doc. Poitou G., t.5, 1377-1390, 243).

V. aussi parmuer