A. -

"Corbeille qui sert à contenir et à transporter des denrées, des choses diverses" : ...6 penniers couvers de cuir et ferrez bien et bel et fermans à bonnes clefs et serreures (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 299). Qu'einsois qu'a la porte reveingne, Il encontrera telle encontre, Qu'il seront bien XX. mille contre Les XL. qui sont o ly ; Si qu'il n'i ara si joly Qui ne vosist bien estre à Londres, À tout un panier plein d'alondres ["arondes"]. (MACH., P. Alex., p.1369, 93). LA FROMAGIÉRE. Je croy qu'il est bon que ci mette Mon pannier a tout mes fromages (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 47). ...tous ces jeuiauls requelliés et mis en paniers et en bonne ordenance pour le plus aise porter et sans froissier, il prissent congiet de madame la roine, de son fil et dou conte de Qent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 99). Et quisierent celle nuit toute nuit li four et s'i hasterent a faire dou pain. A painnes estoit la paste escaufee, qant il le traioient hors dou four et le metoient en sas et en paniers ; et puis sus petis chevales il vinrent en l'oost. (FROISS., Chron. D., p.1400, 135). ...le freys haren vint environ les octabes Sainct-Denis III ou IIII pennyers, et vendoit on la piece III ou IIII blans tout lavé, et le pouldré II blans rien mains (Journal bourgeois Paris T., 1417, 80). À Jehan Herlin, mandelier, pour la façon de douze paires de penniers achetez de lui, ensemble 15 frans demi (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 434). ...et souvent faloit que les bonnes gens et pitéables tirassent les enfans nouveaulx nez des femmes ençaintes qui estoient en leurs fossez, en penniers, amont, pour faire baptiser et après les rendre aux mères (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 299). ...et lui couperent une main tant que plus ne bougea (...) et Dieu sceit s'il y eut beau bruyt, quant il fut aporté sur ung panier. (GRUEL, Chron. Richemont L., c.1459-1466, 53-54). Oudit temps, le roy, estant à Creil, fist ung edict touchant les gens d'armes de son royaume, par lequel il declaira que chascune lance n'auroit ne tendroit que six chevaulx, c'est assavoir la lance trois chevaulx pour lui, son page et le coustiller, et les deux archers deux chevaulx et ung cheval pour leur varlet, et qu'ilz n'aroient plus de panniers à porter leurs harnois, et avecques ce qu'ilz ne sejourneroient que ung jour en ung village. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 306). ...aultres [personnaiges] portans crestins et panniers sur leurs testes ; aultres portans panniers en leurs mains ; aultres portans la hotte ; aultres portans panniers à merciers en leur col. (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 196). ...des petits penniers et des coulombiers pour mectre lesdiz pijons (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1478-1481, 364). Lors se commancent gracïeuses vendanges Que plusieurs gens ayment mieulx que vent d'anges. Serpes, cousteaux sont moult bien en saison, Puis de panyers et de hoctes s'aise on ; La vis du trueil de nuyt et de jour bruyt Pour ce qu'adonc le raisin est en bruyt (LA VIGNE, S.M., 1496, 333).

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En partic. "Caisse d'osier, hotte que le mercier ambulant transporte pour aller vendre sa marchandise"

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Porter le panier. "Être transporteur, portefaix" : Et pour ce que bonnement il ne povoit plus ouvrer dudit mestier, s'est mis à porter le pannier à la porte de Paris. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 374). Cogneut aussi que, durant le temps qu'il a porté continuelment, puis sept ans ença, le pennier à la porte de Paris, et esté gaigne-pain illec et ès halles de Paris, il a (...) prins (...) un herent pour soy gouverner (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 278). ...ledit Souderne (...) dist moult arrogamment audit suppliant qu'il avoit esté en Angleterre mercier et porté le pennier, dont il n'estoit riens. (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1434, 281).

B. -

Loc. prov.

1.

Loc.

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Faire soupe en un panier. "Dépenser son énergie pour rien, faire une tâche impossible" : Qui entreprent trop largement A soy mesler d'aultruy mestier, On puet dire certainement : "Il fait souppes en ung pannier." (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 63).

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[Dans un cont. grivois] Percer le panier d'une femme. "Faire l'amour avec une femme" : Marion, qu'avez vous a rire ? Avez vous hoché le prunier ? Je voy ce gracïeux sire Qui veult percier vostre panier ! (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.9970). [Il s'agit, sans doute, dans le cadre de la comparaison traditionnelle de l'amour avec une joute, d'une allusion au jeu de la quintaine où un chevalier transperçait de sa lance un mannequin d'osier.]

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[D'une femme] Avoir son panier percé : ...quand elle vit qu'elle n'aroit point son panier percé, et qu'il n'estoit pas a l'aultre de seulement mettre sa lance en son arrest, quelque avantage qu'elle luy feist, tantost cogneut qu'elle aroit a la jouste failly (C.N.N., c.1456-1467, 195).

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Fond de panier : Vous verriés drois la bourgeoisie : Damoiselles Polie Vessie, Damoiselles Fons de Pannier, Damoiselles Hoche Broudier... (Serm. plaisant K., c.1500, 465).

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Tenir aussi peu qu'un panier. "Être dépensier (?)" : LE VILLAIN. (...) Se je puisse ausi bien feytoyer Ma femme, je fusse bien eyse. Par ma foy, la faulce puneyse Ne tient ausi peu q'ung panier. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 195).

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Vendanger sans panier. "Récolter les bénéfices sans avoir fait le travail" : Qui considere bien parfondement doncques la subtille captieuse pratique, et l'effect d'icelle des advocaz et procureurs qui, sans labourer de leurs ennemis [l. de leurs mains], en tresgrant seurte [l. seurté], a leurs freres crestiens, par la monnoye faulce de leur langue, prestent a ville usure et sans pannier vendengent les belles vignes du royaume, dont les vignerons boivent de l'eauue en leur hostel, il trouvera que c'est une tresgrant tyrannie et oppression. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 467).

2.

Prov.

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À petit mercier, petit panier. "Chacun agit selon ses moyens, sa condition sociale" : ...il est assavoir que a petit mercier petit pennier, a petites maladies fault legiere et petite medicine, si comme une sueur, une purgation legiere, une saignie, une petite diete ou de l'yaue benoite. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 253). Car certes je scay bien que je n'ay mie sens pour bien faire si haulte histoire comme ceste est, qu'il n'y ait a dire, mais on dit souvent qu'a l'euvre congnoist on l'ouvrier ; et de petit mercier, petit pennier. (ARRAS, c.1392-1393, 311). Petit mercier, petit pannier ! Pour tant se je n'ay marchandise Qui soit du tout a vostre guise, Ne blasmez, pour ce, mon mestier. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 480). Et en souvenance de ces choses, se il vous plait un peu venir a la fenestre, madame, vous verrez une petite hacquenee que je vous presente, en vous suppliant que la prenez en gré, car a petit mercier petit panier. (LA SALE, J.S., 1456, 74). Selon l'asne le bas Doit estre et la pesance,Qu'il ne la gette bas Pour avoir alegance. Chascun scet sa vaillance, Car a petit mercyer, Qui n'a pas grant puissance, Affiert petit pannier. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 57).

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Le panier sent toujours le hareng : ...li Anglez envis tiennent leur couvent, En ce qu'il commencent a tous dis .I. sourdent : On dit que le pennier scent toujours le harenc. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, 1430-1440, 64). [Il s'agit d'une variante-ajout citée en note]

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Tel fait paniers qui ferait bien corbeilles, si on lui mettait du bon bois entre les mains : Tel fait penniés qui feroit bien corbelles, Qui luy mettroit de bon boys entre mains. (Astr. P., 1498, 102).