"Ours (mammifère carnivore)" : ...Lyons, lyeppars, sanglers et ours, Loups et renars... (DESCH., M.M., c.1385-1403, 8). Ci devise comment on doit chassier et prendre l'ours (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 49). N'y repaire ne loup ne ours Ne riens dont homs soit offendus, Car mesfaire y est deffendus (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 32). En tant que leur voulés complaire Devés tenir necte la place, Et en jouant de passe passe Rasibus d'ung gentil cotel Abactre jus ce pauletel Qui est ainsi pellu que ung ours. (Barbes brayes A., a.1450, 256). ...[Damp Abbé] riseement fist un tour en saillant en l'air, monstrant ses grosses cuisses pelues et velues comme un ours. (LA SALE, J.S., 1456, 281). En songe je veyes liompars, Chiens, chatz, loups et renars, Ouls, lions, colevres, sanglers, Noirs hommes et fort estrangiers, Trestous a l'environ d'un jucge, Qui disoyent : "Si Pilate jucge Jhesus le prophete tresgrand, A tous vous faiz comandement Que l'estranglés luy et sa femme, Car Jhesus est homme sans blasme, Tresparfait et juste personne". (Pass. Auv., 1477, 167). Cestui predist sur la veue et consideracion de la nativité, revolucion d'icelle et aussi par la veue de l'urine et autres adminicules que la niepce ou prouchaine parente du pappe enfanteroit quasi enfant monstrueux, ce qui advint, car elle enfanta ung enfant velu comme ung ours, ayant grans ongles, à cause de quoy le pappe fist disruer et abolir tous les ours qui furent trouvez en Romme en painture et en figuyure, tant aux enseignes des maisons que autre part. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 131 v°). Vous chantés comme deux (...) ours Quant ils sentent le vent de bise. (P. moyne, a.1500, 49).

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[Allusion à la pratique du montreur d'ours] : Mais la teste encline comme ours Recevoie son dous voloir, Fust de joie, fust de doloir, Humblement comme amis parfais Amoureus par dis et par fais. (MACH., R. Fort., c.1341, 15). Dont il est dit a maniere de l'ours aveuglir son viaire, car sur son néz porte ung couvrechief par lequel elle couvre la laidure de sa face, comme le ours a sur son néz une courroie large (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 414). ...come ung veil ours enmusellé, qui n'a nulles dens, lié d'une grosse chaigne de fer (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 100). ...et fait l'en les ours chevauchier, les singes et autres bestes saillir, dancer, tumber et obeir a tout ce que le maistre veult. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 83). ...comme, le jour de Penthecoste derrenierement passé, le dit Perrinet feust venu à Saint Ylaire sur l'Autise, en sa compaignie sa femme et enffans, un oure [l. ours ?], un cheval et une chievre, et à trompes et tabours il eust assemblé le peuple après disner, pour le veoir jouer de son mestier et de ses dictes bestes, sans y penser ne faire nul mal, engin ne malice aucune, et en faisant son dit mestier et joant de ses bateaux (Doc. Poitou G., t.7, 1408, 118).

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[Comme symbole de stupidité, de lourdeur d'esprit] : Vien sa, preudons, c'est pour bien. Par le grant Dieu, con tu es lours ! Tu es bien taillé d'estre l'ours. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 253).

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[Cont. métaph.] : ...l'autre partie de ceste beste infernale avoit une autre maniere de bestes, comme renars, loups et lyons et ours affamez, par lesquelz je entens affections ou gens vicieux et rapineux qui la servoyent sur le titre de just[e] necessité. (GERS., Noël, p.1404, 309).

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La peau de l'ours : ...jamais je ne marchandasse de la peau de l'ours jusques ad ce que la beste fust morte. (COMM., II, 1489-1491, 21).

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Faire ses ours tomber. "?" : Et que pis est, les troys vieilles horribles du consistoire d'Avignon et la vieille Supersticieuse en la nef francoise sans contredicion feront leurs hours [var. ours] tumber. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 489). Je reçoy mon argent, ma monnoye, mon or, et si me vient ressourse de deniers. Ainsi faitz je tumber mes ours. (MOLINET, Rom. Rose moralisé, c.1500, éd. 1521, f° LXI v° [BnF / Gallica]).

Rem. Loc. non att. par FEW XIV, s.v. ursus, ni par DI STEF. ; T-L VI, 1305, s.v. ors glose un des ex. par «der seine Bären tanzen liess ; d. h. sein Heer an der Grenze wüten liess ?»

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Frapper sur qqn comme sur un ours : Frappés sus ly comme sus ung ort. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 63). Avant ! avant ! frapez, frapez, Com se vous feriez sur un ours. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 212).

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[Enseigne] : Et quant ilz furent a Paris arrivez et loigiez en l'ostel de l'Ours a la porte Baudet... (LA SALE, J.S., 1456, 181).