C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ORTIE     
FEW XIV urtica
ORTIE, subst. fém.
[T-L : ortie ; GDC : ortie ; FEW XIV, 68a : urtica ; TLF : XII, 661b : ortie]

A. -

"Ortie" : Je sui celle qui sans fouir Fais en gardins chardons venir, Ronces et orties lever Et cauquetrepes sans semer. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 123). Mais sans voies et sans sentiers Me mena plus de trois archies Parmi ronces, parmi orties Et par espines plus agües Que ne sont aguilles molues, Qui en pluseurs lieus me pongnirent, Si que le sanc saillir en firent. (MACH., D. Lyon, 1342, 171). Mais a l'issue dou repaire Ou tant ot ronces et espines, Orties et maises racines, Os je bien mestier de ma dame ; Car se dit n'eüsse, par m'ame, Einsi qu'avoie dit devant : "Chiere dame, a vous me commant !" Je sui tous certeins que mors fusse, Ne qu'estre echapés n'en peüsse. (MACH., D. Lyon, 1342, 172). J'aim miex Qu'elle [ceste ville] port chardons et orties Qu'elle gardast gens converties A croire un dieu qui fu penduz (Mir. emp. Julien, 1351, 179). Quant je vi qu'elle se plaingnoit Pour m'amour, et qu'elle baignoit Son cuer en larmes amoureuses, Et que ses pensees joieuses Estoient toutes converties En droites grieuges orties, Et que c'estoit tout par ma coulpe (...), Moult durement me repenti (MACH., Voir, 1364, 418). Adonc se prindrent a estirper de tous lez les inutiles herbes, chardons, orties, et toute male racine derompre et sacher hors (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 83). Car ceste barbe est assortie Comme a la rose ou a l'ortie Dont chascun doit a bon houtil Tousjours nectoyer son cortil. (Barbes brayes A., a.1450, 254). Il ne duront a nous nient pluz que li ortie Fait contre la faucille. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 629).

 

-

Ortie griesche. "Ortie sauvage, Urtica urens"

 

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss. ; DEAF G, 1382.

 

.

Ortie griant

 

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.

 

-

[Comme plante médicinale] : Maistre, j'en congnois bien aucune : Je congnois ortie et sarfueil, Persil, macidoine et milfueil (Mir. st Panth., 1364, 324). Et, s'il ne puet pissier, prenez des fueilles des porriaux et de marrubre blanc, d'artemise et de paritarie et de morsus galline, d'ortie et de fueilles de pierresill, et tant de l'unne comme de l'autre. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 122).

 

-

[Valeur minimale] : Et se tu havoies trés or De ce monde tout le tresor Et cent fois le jour l'aourasses Ne de partir ne l'endurasses, Il ne te vaurroit une ortie Et si seroit ydolatrie (MACH., Voir, 1364, 480).

 

-

Jeter le froc es orties. V. froc : Es ortyes leurs foys gecter le froc Et en enffer les prens tretous au croc (LA VIGNE, S.M., 1496, 478).

B. -

P. méton. "Endroit couvert d'orties" : Et së en parle qui volra, Mais certainement on verra Tout clerement, je n'en doubt mie, La fleur de lis croistre en l'ortie Et le fruit naistre en la racine Et fin basme porter espine Et en fuzin germer la rose, Qui seroit moult estrange chose, Ainçois que cueure de tel laisse Que je l'entroublie ne laisse (MACH., Voir, 1364, 430).

C. -

P. anal. Ortie (de mer). "Méduse" : À deux petitz garçons qui ont peschez des ostiez et des calmars pour le roy (Comptes roi René A., t.3, 1476, 294).

 

Rem. GDC X, 245b. TLF XII, 661b.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre