A. -

"Tempête, orage" : [La statue] Seur james de fer est assise, En moustrant que par nulle guise Tempeste, orage, vent de bise, Fait ne parole, Ne crient cils ou elle s'est mise. Mais c'est couverture et feintise, Car les piez a de terre glise Gliant et mole. (MACH., R. Fort., c.1341, 39). ...li orages et la tempeste estoient abaissiez et la mer rassegrisiee. (Bérinus, I, c.1350-1370, 205). Ainsi comme nous estions en mer si leva un vent et oraige et tempeste si grant que nostre maronnier qui estoient ydolastre avec les autres de la nef cuiderent bien perir. (JEAN LE LONG, Voy. Odoric C., 1351, 83). Alons ment Avant qu'orage sourde point, Et que nous avons vent a point ; Je le conseil. (Mir. emper. Romme, 1369, 280). LE MAISTRE MARINIER. (...) A contraire trop fort nous maine Vent et orage. (Mir. emper. Romme, 1369, 286). Un petit devant mienuit s'esleva une vens, uns orages et uns tempestes... très grans et ... très horribles (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 10). Or advint que par la grace de Dieu que fortune se leva en la mer, et uns orages et tempeste si horrible que Sarrasins furent moult esbahiz. Et les departy tellement la tempeste que ilz ne scorent en gueres de temps que bien VIIJ. de leurs vaisseaux furent devenus. (ARRAS, c.1392-1393, 128). Ulixés, par divers orage, Ala lonc temps par mer, a nage, Ains qu'en Grece peust retourner (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 163). Pendant lesquels trois jours iceulx gens de guerre, tant le grand que le petit, le seigneur que le moindre souldoyer, eurent moult à souffrir et endurer par l'ouraige de pluye qu'il fist durant ces trois jours, dont estoit tout l'ost perdu pour l'ord chemin qu'il faisoit. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 138). Et lors qu'il Appollon et ses gens furent au port et hors de la nef, tout a coup il commença a negier, plouvoir, venter et faire un si terrible orage que par force de tempeste l'arche en laquelle Appollo vint en ceste isle et toutes les nefz quy depuis avoient esté faittes rompirent les cordes ausquelles elles tenoient et furent soufflees contre l'isle de Colcos si despitement que les piesces en volerent puis cy, puis la. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 183). Et ne craignoit oraige ne tourmente. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 135).

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Au fém.

Rem. Mabrien V., 1462, gloss.

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[Dans un cont. métaph.] Orage de : Einsi Fortune, la sauvage, Quant elle a fait aucun ouvrage, Et on est en plus haut estage, Fait en tressaut Venir un vent et un orage D'aversité qui tout esrage, Fondement, comble et massonnage, D'un seul assaut. (MACH., R. Fort., c.1341, 40). Et par le pouoir de ces deux, Richesse, femme, ou de l'un d'eulx, Te voy en grief oraige courre, Dont je voy po homme rescourre, Qu'il ne couviengne en celle mer De tourment sa vie blamer, S'a l'un des deulx perilz s'ahert, Qu'il ne soit destruit et desert. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 40).

B. -

Au fig.

1.

"Danger, menace" : Si pry Dieu qu'Il mecte en courage à vous tous qu'ainsy le faciez, Afin que le cruel orage De ces guerres soit effaciez (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 39).

2.

"Tumulte, vacarme" : ...ces mauvais esperitz furent contrains d'en saillir dehors et s'esvanuirent hors du paiis menans grant orage (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 91).