C.N.R.S.
 
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     OIE     
FEW XXV auca
OIE, subst. fém.
[T-L : öe ; GDC : oe ; FEW XXV, 756a : auca ; TLF : XII, 458a : oie]

A. -

"Oie (oiseau de basse-cour)" : ...ainsi comme il est des oes, ainsi est-il des annetes et des gelines. Elles y sont si grandes que c'est merveille (JEAN LE LONG, Voy. Odoric C., 1351, 246). ...Paons, chapons, oes et poulès (DESCH., M.M., c.1385-1403, 167). ...lesqueles oyes, et oisons, et poulailles par eux prins, ilz mengoyent et despendoyent. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 148). Et lors ledit [Pierre] print, en un sac que ledit Colin portoit sur son espaule, un petit sachet gros comme un oef d', dedens lequel petit sac il print XVJ petiz noëllez de drapeau (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 459). Item, avoir mal prins et emblé de nuyt, à plusieurs et diverses fois, grant nombre d'oës, d'oisons, poucins, canars, poules et chappons, ès lieux et villaiges où il frequentoit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 165). ...qu'elle pense des oes, oisons, coqs, gelines, poucins, coulons, pigons (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 130). Poreaulx blans a chappons, oe a l'eschinee et a l'andoulle rostie, pieces de beuf et de mouton, ung brouet gorgé de lievres, de veel et de connins. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 179). Ce fait, il vous couvient avoir poucins escartelez, veel, ou petite oe cuit, puis frit (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 214). Quant oyez prescher le renart, Pensez de voz oyes garder (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 413). Chappons, poulles, canars, poussins, Cochons, pigeons, lievres, conins, Oyes grasses, perdrix, becasses... (Gaud. sot, c.1450, 12). Par saint Jehan, tu as raison : Les oisons mainnent les oes paistre. (Path. D., c.1456-1469, 194). ...quant les cynes ou les oies se baignent et debatent en l'eaue, il n'y aura aucune faulte qu'il ne pleuve cellui jour (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 97). ...c'est assavoir que les oyseaux domestiques comme paons, poulles, chappons, oyes, canes et semblables comme pigeons, se absenterent de la compagnie des hommes et allerent, suivant chacun son sexe, habiter ès lieux sauvages (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 r°).

 

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Empenné d'oie grise. "Garni de plumes d'oie grise" : ...et d'abondant, ledit escuïer est tenu (...) rendre et païer chacun an au terme saint Michiel (...) quarante sayettes enpanées d'oe grise et liées de fil, et quarantte fers barbeléz (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 79).

 

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Rue aux oies. V. rue

 

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[Avec valeur minimale] : N'i demourra fessoer ne hoe Qui ne me vaille bien une hoe, Ne tele n'autre garnison (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 57).

 

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Loc. fig.

 

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Bailler de l'oie à qqn. "Tromper qqn" : Au fort, quand il parla, il dist : "Nostre Dame ! on m'a bien baillé de l'oye, et si ne m'en doubtoie gueres ; si en ay esté plus aisié a decevoir... [éd. Vérard : de l'oignon]" (C.N.N., c.1456-1467, 230).

 

Rem. Cf. Mario Roques (Romania 57, 1931, 556-557). Cf. aussi FEW XXV, 758b, s.v. auca.

 

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Faire manger de l'oie à qqn. "Tromper qqn par d'alléchantes promesses" : Me fais tu mengier de l'oe ? Maugré bieu, ay je tant vescu Que ung bergier, ung mouton vestu, Ung villain paillart me rigolle ? (Path. D., c.1456-1469, 194).

 

Rem. ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, v. 275-276.

 

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Ferrer les oies. "Faire des choses inutiles, impossibles" : Item, le camus seneschal, Qui uneffoys paia mes debtes, En recompence mareschal Sera pour ferrer oyes, canectes, En luy envoyant ces sornectes Pour soy desennuyer (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 138). Pour monstrer le jeu ou je songe Je me mesle des oyes ferrer. (Sots Magn., a.1488, 198). Des oyes ferrier vous meslez vous ? (Sots Magn., a.1488, 200). Aucuns jouerent que bon n'est trop enquerre, Et comme on peult en ce cas trop errer, D'autres avoit sans parsonne requerre Qui s'empeschoyent lors des oyes ferrer. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 166).

 

Rem. DI STEF., 607b.

B. -

P. métaph. "Bête, imbécile" : Par Dieu, je seroie bien oye, Bien beste et bien enraigé ! (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 170).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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