C.N.R.S.
 
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     NEÏS     
FEW VII nec
NEÏS, adv.
[T-L : nëis ; GD : neis1 ; FEW VII, 72b : nec]

I. -

[Dans un énoncé positif] "Même" : Neis, que diroient li signeur Dont tu as tant eü dou leur (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 52). Et fist le dit roy delivrer tous les prisonniers qui estoient es prisons de Paris, tant en la prison de l'eglise comme es prisons des seigneurs lays, neis ceuls qui estoient en oubliete, condampnez au pain et à l'yaue, furent delivrez. (Chron. Jean II Ch. V, D., t.1, c.1375, 126). Nis ma mére me fuit, de quoy J'ai dueil (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 26). Pour ceste cause prennent aucuns magiciens assez communement un jeune enfant ou une grant personne aucunefois mesmes et le font regarder en aucun mirouer ou en une espee de nouvel fourbie ou en une fiole ou neïz en leurs ongles ou en aucune autre chose polie, resplendissant et nette, ainsy que une partie de ceste science l'enseigne, pour mieulx venir a la fin ou ilz tendent. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 102).

 

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Neïs se. "Même si" : Et couvient que Nature serve, Tant que le gré Amours deserve, Et sueffre en amant ses estours, Puis qu'Amours li aprent ses tours, Ne n'a pooir du decliner, Nis s'il li couvenoit finer (ACART, Prise am. H., 1332, 11). Neis se d'amer se voloit repentir, Se ne poet il, car Souvenirs le point, Qui li remet sa besongne en bon point (FROISS., Orl., 1368, 106).

II. -

[Dans un énoncé négatif]

 

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Ne ... neïs. "Ne ... même pas" : Saint Paulin, qui neis un avoir Ne convoitoit fors Dieu avoir, De quanqu'il ot se delivra Et es povres Dieu tout livra, Son avoir et son heritage (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 104). Et que sur toutes les amours Que vous povez a lui avoir A nullui ne faciez savoir, Neïz meïsmement au conte, Cestui secret que je vous compte, Ne dont l'enfant avez eü. (Gris., 1395, 56).

 

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Ne ... neïs que + complét. "Ne ... même pas que" : Et quant merci proie, La simple, la quoye N'ottroie Que soie Ses sers ne ses amoureus, Nès que je la voie. (MACH., Les lays, 1377, 323).

 

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Ne ... neïs que. "Ne ... pas plus que" : Car en un lieu son cuer n'arresteroit Nès que feroit un estuef seur un toit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 93). Et tels cuide estre souvent sages Qui ne scet de bien nes qu'uns pages. (MACH., F. am., c.1361, 185). Qui veult nourrir et eslever petis chiens sans gaires croistre, il doit au matin laver ses mains en largement eaue et d'icelle mouillier le pain qu'on donne aux chiens, et de celle eaue a boire, et pour vray jamais plus ne croisteront neiz que les mains qui d'icelle sont laveez. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 104).

 

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Ne ... neïs plus que. "Ne ... pas plus que" : Ne ce ne porroit avenir, Nes plus qu'on porroit avenir Aus nues pour ravir la lune, A si mervilleuse fortune. (MACH., F. am., c.1361, 196).

 

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Ne ... neïs comme. "Ne ... pas plus que" : Ne voit goute nez com herens, Combien qu'il ait beaulx yeux et gens. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 80).

 

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Ne ... neïs que. "Ne ... pas moins que" : ...bon moyne, qui n'avoit appetit nesq[u]' un chien, s'ahiert a la piece de beuf (C.N.N., c.1456-1467, 486).

 

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Neïs pas. "Même pas" : Trouvé n'a pas les innocens, Mais une langour tressoutive, Dont il ne puet tant com l'un vive Estre jusqu'a la mort guaris, Car il n'est nul plus grans peris Au monde que de femme prandre, Neis pas d'aler noier ou pandre. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 128).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

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