C.N.R.S.
 
Exemples de l'entrée 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
MORDRE
  Tri :
48 exemples
 1 Traïtres est de put affaire. C'est uns chevaus qui chascun blesse. Guillemin mordi en la fesse, Et s'a Garnier en bras si mors Qu'à po qu'il n'en a esté mors. (MACH., Compl., 1340-1377, 264).
 2 En tele maniere raconte Theodotus le poëte de Phylotecles qui avoit esté mors d'un serpent appellé vipere (ORESME, E.A., c.1370, 389).
 3 En fleuve qui dort, En serpent qui mord, N'a point d'asseurance. (Rapp., c.1480, 69).
 4 Tel rid qui mord. (Copp. lard., a.1488, 161).
 5 N'a mon las cuer jamais bien ne vendra, N'a nul confort n'a joie n'ateindra, Jusques atant que la mort me prendra, Qui a grant tort Par devers moy, quant elle ne s'amort A moy mordre de son dolereus mort, Quant elle m'a dou tout tollu et mort Mon dous ami Que j'amoie de fin cuer et il mi. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 65).
 6 Lors estoit mors d'amoureuse morsure Mes cuers et poins de joieuse pointure Et repeüs de douce nourreture Par Dous Penser Qui ma doleur faisoit toute cesser Et garison me faisoit esperer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 75).
 7 La sont les vers de conscience Qui mordent et donnent offence (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., App., p.1358, 364).
 8 Vostre honneur perist puis que voz vaillances s'esprennent a mordre et a abayer l'un l'autre en travers et en tapinage, comme chiens et chas de chetif courage, et laissiez la protection de commun salut (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 82).
 9 RUSTAULT. (...) Mauldit soit ma vie tresorde ! Mauldit soit ma naissence infame ! De raige fault que je me morde Puisque je pers ma bonne fame. (LA VIGNE, S.M., 1496, 411).
 10 De ce que ou fruit deffendu Mordi Adam, furent tuit descendu En enfer nostre ansien pére. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 215).
 11 INFERNUS. (...) Oncques mais ne m'eschappa homme, Des qu'Adam mordit en la pomme. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 146).
 12 Je doy petit amer la pomme En quoy mordi le premier homme Car par le fait de son pommier, Il fault que je soye sommier Pour pourter le pesant fardel Du rachat del homme mortel (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 11).
 13 Ne veez la Oruble qui n'a pas VIJ. ans acompliz, qui a ja occiz deux de mes escuiers, et avant qu'il eust trois ans, avoit il fait mourir deux de ses nourrices par force de mordre leurs mamelles ? (ARRAS, c.1392-1393, 253).
 14 ...mais pource qu'il n'avoit mie moins fain que son compaignon, il mordit dedans, et en mengerent tout leur saoul. Mais ilz en eurent assez de pou, car trop estoit aspre et dure a avaler, sicque a male paine leur passoit le neu de la gorge (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 49).
 15 Et entre autres vindrent et arriverent ausdiz vivres plusieurs liffreloffres Calabriens et Suisses, qui avoient telle rage de fain aux dens qu'ilz prenoient frommages sans peler et mordoient à mesmes, et puis buvoient de grans et merveilleux traiz en beaux pos de terre ; et Dieu scet en quelz nopces ilz estoient, mais ilz ne leur estoient pas franches, pour ce qu'ilz paioient bien leur escot. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 124).
 16 Et voicy du vin, Dieu scet quel ! Il semble qu'on morde dedens. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 928).
 17 Mais afin que vers Dieu m'amende (...) Et qu'enfer ne puist m'ame mordre, Maintenant m'en vois rendre en l'ordre De ces chartreux. (Mir. ev. arced., c.1341, 140).
 18 Mais certes, combien qu'il [l'annemi] m'ait mors, Encore ne suis je pas mors, Si que c'est bien m'entencion De faire ent satisfacion Par penitances et priéres. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 121).
 19 Ainsy font les folz mondains qui ayment l'imaige de Dieu en lieu de Dieu, et en ce pechent et sont deceuz. Notez de celuy qui fut roy pour ce que premier il vit le soleil en la haultesse de la maison, en tournant le dos contre Orient. Notez de celuy qui se espinoit pour mordre l'ombre des pommes. (GERS., Trin., 1402, 169).
 20 Dieu, qui me souffri estre née, Face que male mort me morde Avant qu'a tel pechié m'amorde (Mir. Theod., 1357, 71).
 21 Et tant allerent par leur continuacion qu'ilz approucherent d'une lieue d'Escallon, sans que le Jouvencel ne homme de sa compaignie y peussent riens mordre, tant estoient serrez et alloyent en belle ordonnance (BUEIL, I, 1461-1466, 215).
 22 Es constitucions cotidianes borrealles, les corps sont plus fors, bien mouvables, bien coullourez, et les font mieulx oir ; font les ventres secs, mordent les yeux, font douleur en la poitrine (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 68).
 23 Mais ce n'est pas de mon conseil, Ne telle ouevre pas ne conseil, Qu'adès doit estre sus sa garde Dame, comment elle regarde Si qu'on n'i puist pinsier ne mordre, Ne que nuls ne se doie amordre A parler en, fors en tout bien. Facent einsi, si feront bien. (MACH., D. Lyon, 1342, 206).
 24 Je luy osteray, mais qu'il ayt Ung baillon, de peur qu'il me morde. (Roy sotz, c.1450-1500, 224).
 25 Neponcian a eu soing de soy tellement conduire que personne ne eust cause de sur lui quelque chose mesdire, affin que cheulx qui mordoient par detraction sur son eage fussent esmerveilliés a veoir sa continence. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 298).
 26 ...des estranges envieux qui sans cesser avisent comment pourront autrui mordre (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 131).
 27 Les gens le fuyent, Ses dis mordent, ses parolles ennuyent (CHART., D. Fort., 1412-1413, 186).
 28 Je ne rapporte que derriere, Car ilz me mordent droit devant. (Roy sotz, c.1450-1500, 218).
 29 ST LUC. (...) La [Jésus] nous commença a Moÿse, De la il vint a Ysaÿe Et d'Ysaÿe a Jheremie, De Jheremie a Danïel, A David et Ezechïel, Et tout couché en si bel ordre Qu'il n'est homme qui sceust que mordre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 935).
 30 Angelot (...) tousjours (...) mordoit et deprimoit aucun en son langaige (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 219).
 31 ...et comme de tout temps [le duc de Bourgogne] avoit esté plus curieux de son honneur, d'autant plus lui faisoit mal quand, contraire de son deservir, il se sentoit mors en icelluy. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 153).
 32 Item, doit regarder s'il puet aucune chose pincer ou mordre sur le propos contre lui fait par le demandeur et redarguer tout ce qu'il pourra, afin que gage de bataille ne chee point sur le propos du demandeur. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 305).
 33 Ces deux n'avoyent garde de se mordre l'un l'autre. (COMM., I, 1489-1491, 33).
 34 Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. O ray un remort De toy qui me mort Et point si trés fort Qu'o toy sont tuit mi bien mort Et ensevely. (MACH., L. plour, 1349, 287).
 35 ...lequel seigneur par avant et n'avoit guieres avoit esté mors d'un chien malvais (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 103).
 36 C'est ce pourquoy tristece a moy s'amort ; C'est ce qui fait que tuit mi bien sont mort ; C'est ce qui tant au cuer me point et mort Et tant me blesse Que riens ne voy ou je pregne confort (MACH., F. am., c.1361, 156).
 37 Car retenir d'autrui l'argent Met conscience en si mal point Que touz jours le mort et le point Le ver de remors (Mir. ste Bauth., c.1376, 94).
 38 Helas ! pour ce que Fortune m'est dure, Ce que plus aim n'a mais cure de my. Langue poignant, aspre, amere et aguë En traïson souvent me mort et point ; Mais riens ne doubt que die ne arguë, Ne l'aguillon de son venimeus point, Car je me vueil gouverner si à point Que par souffrir et estre de bonne aire Je la feray morir de dueil ou taire. (MACH., L. dames, 1377, 171).
 39 Plus sans pité que nul peril de mer, Pour ce qu'einsi m'assaut, me point et mort Vostre durté sans merci ne remort. Quant je vous voy autre que my amer, Vo plus loyal amy, dame, avez mort. (MACH., L. dames, 1377, 187).
 40 Pour ce qu'on puist miex retraire Qu'Amours pour amer m'a mort, Je vueil faire avant ma mort Un lay dou mal qui me mort, Si qu'à moy Mors s'en amort, Sans mais garison attraire. (MACH., Les lays, 1377, 300).
 41 Hé ! fonteinne de concorde, La duis de misericorde, Ruissiau qui leve et racorde Mains pecheurs, fluns de douçour, Oy ma clamour : Fais que pechiés ne me morde, Si qu'ennemis ne m'encorde De ses craus et de sa corde, Car en toy sont tuit mi tour Et mi retour. (MACH., Les lays, 1377, 413).
 42 ...ces dures passions Qui tant mon cueur cruellement mordirent Que suffoquer et endormir le feirent (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 160).
 43 Je suis pecheur, je le sçay bien, Pourtant ne veult pas Dieu ma mort, Mais convertisse et vive en bien, Et tout autre que pechié mort. Combien qu'en peché soye mort, Dieu vit, et sa misericorde, Se conscïence me remort, Par sa grace pardon m'acorde. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 30).
 44 ...Cleriadus l'envoya et ung nommé Estienne Bernard, page et serviteur de Raymonnet de Sainct Moris, son frere, à la mer, pour ce qu'ilz avoient esté mors d'un chien enragé, et leur ordonna y mener deux chiens qui pareillement avoient esté mors (Doc. Poitou G., t.12, 1481, 470).
 45 Du fons de l'eau sortit ung gros poisson Qui va cest homme mordre jusques au sang. L'omme voyant estre en ce point blessé Soy deffendant ung petit eschappa (LA VIGNE, V.N., p.1495, 177).
 46 He ! les puces me mordent fort et me font grant mal et damage (Man. lang. G., 1396, 86).
 47 Car volentiers fui et m'estrange Des bestes qui ne sont privées, Pour ce que condicionnées Sont de si divers esperis Qu'il y a tout pleins de peris ; Car l'une mort, l'autre esgratine, L'autre point, l'autre a mal s'encline, L'autre regibe, l'autre brait, L'autre envenime de son brait ; Et on doit l'erbe a son ueil mestre Qu'on congnoist, ce dient li mestre. (MACH., D. Lyon, 1342, 227).
 48 ...s'il [un cheval] veult reculer arriere Ou s'il se couche ou s'il se cabre, Ainsi com cilz qui fait la cabre, Ou s'il fiert et regibe ou mort, N'avant n'iroit .I. pas pour mort (MACH., Voir, 1364, 322).
DMF 2020Robert Martin
Fermer la fenêtre