"Mort" : Pestilence se bouta en les navires ; et commençoient fort à mourir uns et autres, et n'y avoit ne terre, ne mer qui les pust sauver, ce sembloit, que toujours mortaile ne les sievist, par quoy durement s'espoventa chascun (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 46). Est l'angoisse de la mortelle Si mortelle Qu'i fault que je soy asservie ? Mort aux mortelz connaturelle, Nature a elle La mort si mortelle ennemye ? (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 80).

Rem. BERS. (...et fust ylecques acquise tres glorieuse victoire laquelle toutesfoiz fu triste et dolente pour cause de .II. mortailles si cleres et notables, ce est a dire de Quintus Fabius et Manlius), doc. 1420 (pour le grant mortalhe qui est en ladicte cité), 1485 ds GD V, 415b.

-

Au plur. "Funérailles, service pour les morts" : Noustre moulier, veulx tu venir Avecque moy a les mortaillies ? (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 250). Il est maintenant tant d'aller faire les mortailles de Chremes ainsi qu'il sera prouffitable et de necessité. (Therence en fr., 1500, f° 343c [BnF/Gallica]).

Rem. Doc. 1414 (mortaille ou obseques) ds GD V, 415c.

.

Vestement de mortaille. "Vêtement qu'on met à un mort (ici la Vierge Marie revêt le vêtement que l'ange lui a apporté pour sa mort)" : Et aprés ce, la Vierge Marie luy monstra [à Paul] ce que l'ange luy avoit apporté et les admonesta que les lumieres ne fussent destaintes jusques a son trespassement. Et la estoient six vings vierges a la servir. Et donc, elle vestit le vestement de mortaille, et les salua tous et ordonna son corps en son lit pour son yssue (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 758). [Le mot figure déjà ds VIGNAY / cf. GD V, 415c.]