C.N.R.S.
 
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MOQUER
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33 exemples
 1 Qu'est ce la, seigneurs ? Quel revel Ne quel noyse menez ceens ? Vous vous faites moquer des gens De la dehors. (Mir. ev. arced., c.1341, 114).
 2 Car on doit ruser les ruseurs, Qui puet, et moquer les moqueurs, Les mauvais haïr et blamer, Et les amans loyaus amer. (MACH., D. Lyon, 1342, 215).
 3 LE CRESTIEN. Nous sommes tous desprins et mis, Mocqué de grans et de petis. On nous monstre au doit. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 75).
 4 Après il [Christ] voult estre moquiez : Pour quoy ? pour nous, bien le sachiez, Garder des ennemis moquans. (Mir. st Sev., 1362, 233).
 5 Garde qu'adès honte ressongnes, Car princes qui ad ce s'assoque, Tous li mondes de li se moque, Aussi com de ces chasseries Au bois et de ces voleries, Car on y puet bien trop entendre. (MACH., C. ami, 1357, 134).
 6 Et sachiés certainement que je songai, environ la Sainte Croix, que vostre ymage me tournoit la teste et ne me daingnoit regarder ; et estoit vestue de vert, qui signifie nouveleté, dont je fui en si tresgrant merancolie que nulz ne le porroit penser. Et a mienuit fis alumer chandelles pour regarder se c'estoit vray ; et quant je vi le contraire, je le baisai et prins a rire, et dix que Morpheus se moquoit de mi, et m'endormi, toute nuit, en pensant a vous. (MACH., Voir, 1364, 520).
 7 Car tel deriseur tent a la confusion de ceulz dont il se moque, et le bomoloche ne tent fors a faire rire les autres. (ORESME, E.A.C., c.1370, 272).
 8 ...de Roboam, auquel les joennes disoient qu'il valoit plus que son pere Salomon, et perdi son peuple ; d'Alixandre qui cuida estre filz de Dieu ; de Nabugodonosor qui voult estre Dieu appellé ; de pluseurs femmes qui cuident estre belles, et on s'en moque (GERS., Annonc., a.1400, 235).
 9 Puis sainct Martin s'acoustre de l'aultre partie le mieulx qu'il peult, dont ses compaignons s'en mocquent. (LA VIGNE, S.M., 1496, 197).
 10 ...moult suy esbahys C'un paian de moy se moqua (Mir. mère pape, c.1355, 388).
 11 Car vous devez savoir, et experience le montre - las ! trop plus souvant que maestier ne fust ! -, vous devez savoir, di je, que plusieurs sont tant rudes et mal courtois comme s'ilz [s]e moucquassent du benoit Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 76).
 12 ...depuis lequel temps jusques ad present elle s'est vescue et gouvernée avec ses pere et mere, lesquieulx de ce l'ont moult de fois blasmée, au mieulx que elle a peu et sceu, sanz ce que aucune autre personne, fors ledit sire de Nouvion, se peust venter ou moquer d'elle qui parle. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 122).
 13 Ne cuidez pas que je vous moque : Toutes ceus cy congnoys je bien (Mir. st Panth., 1364, 324).
 14 LE PREMIER BERGIER. Enteng ça, Rifflart (...) ! Tu ne scez que j'ay entendu. LE SECONT BERGIER. A ! maleureux, qu'as tu tendu ? Et n'est-il pas temps d'y entendre ? LE PREMIER BERGIER. Hé ! Je ne parle pas de tendre (...) Je di (...) Que j'ay une chose entendue. SECONT BERGIER. Tu l'as bien pour nient attendue, Car elle ne vendra maizhuit. LE PREMIER BERGIER. Tu te moques de moy, ce cuit. (Gris., 1395, 98).
 15 Elle veist bien Verité, la loyale et feable conseilleresse, mais n'en tenoit gueres de compte, ainsoys se moquoit d'elle a la foys pour ce que elle estoit souvent haÿe, dejectee et defoulee, comme fole et nice ; et elle, ainsy habituee de dissimulacion, estoit louee, prisee et pompeusement remuneree. (GERS., Noël, p.1404, 305).
 16 ...et puis vient la mort qui les prent doulereusement sans bien fais en ame ne en corps et est le leur dispensé, en se mocquant d'eulx et à grant joye, comme parens n'en facent conte pour ce qu'il nul bien ne leur faisoit. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 98).
 17 Madame, je ne sçay nul qui s'en mocque, mais je dy que onques ne vy homme qu'il feist plus bel veoir armé (LA SALE, J.S., 1456, 293).
 18 LE JUIF. Sa, ce crestien ne peult ardre, Soit par justice ou aultrement, Je luy monstreray plainement Se se debvra mocquer de moy. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 107).
 19 Car tous desesperez seroie S'en vain la haute mer passoie ; Et tous li mondes le saroit, Si que chascuns se moqueroit De mon armée et de mon fait, Que j'ay à si grant peinne fait. (MACH., P. Alex., p.1369, 61).
 20 Truant, Vous mocquez vous de la justice ? (Path. D., c.1456-1469, 150).
 21 PREMIER DYABLE. Haro ! Sathan, ou es ? Tu dors, Si com me semble. LE DEUXIESME DIABLE. Et que touz ceulz d'enfer ensemble Te puissent courir sus et batre ! Qu'as tu a toy ainsi debatre ? Te moques tu ? (Mir. emp. Julien, 1351, 197).
 22 DEUXIESME SERGENT. Sa ! vezci du feu ou j'ay mis Depuis grant peine a l'alumer ; Celui si me doit bien amer Pour qui l'apport. PREMIER SERGENT. Tu diz voir. Il est a bon port Arrivé, se ne me moquasse. (Mir. st Ign., 1366, 85).
 23 PREMIER BERGIER. (...) Chevalier ne suis, ne hermites, Maiz je suis bergier amoureux (...) et faiz autant de beaux faiz Com vous avez encores faiz (...) N'a voz diz goute ne m'aioque. SECONT BERGIER. Tu diz trop bien, maiz je me moque ! (...) Ma vie sera des or maiz En honneur et en vaillantise. (...) Jouster yray dru et souvent (Gris., 1395, 45).
 24 M'appellez vous, seigneurs ? ouan M'ont par plusieurs foiz appellé Qui m'ont moqué et rigolé. Que voulez vous ? (Mir. ste Bauth., c.1376, 146).
 25 LE JUIF. Je luy presté [au chrétien] argent sans gaige ; Il fault que je soye payé. LA FEMME. Vous mocquez vous ? LE JUIF. Je luy baillié Cent escus en or tout content. LA FEMME. En vostre parler rien n'entent. Bien sçay qu'il n'a denier ne maille (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 109).
 26 Et disoit le roy en soy mocquant qu'il avoit plus aisement chassé les Anglois hors du royaulme de France que n'avoit faict son pere le roy Charles VIIe, car il les en avoit chassés à force de menger pastés de venoison et boire de bons vins, et son pere les avoit mis hors à force d'armes. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 344).
 27 En ce paÿs ha pluseurs dames Bonnes, belles et preudefames, Juenes, gentes et renvoisies (...). Je les puis tous les jours vëoir Et moi delés elles sëoir, Jouer, moquer, chanter et rire, Et leur puis ma volenté dire. (MACH., Voir, 1364, 132).
 28 Ilz jugent nices ceulz qui mettent toute leur cure a oÿr parler de Dieu par Escripture ou sermon, a parler a luy par saincte oroison et meditacion, et sont nus, familleux, povres, souffreteurs, angoisseux, haÿz, moquez pour son amour ; mais a l'issue de la mort et a la fin, quant on venra a la lumiere de verité, lors on verra qui saiges aura esté ! (GERS., P. Paul, a.1394, 515).
 29 Car se n'estoit ce mantel d'ypocrisie, la personne apparoit si layde, si hydeuse, si puante, si adhominable au monde que tantost seroit moquee et durement persequutee ; et de la grant honte par aventure se convertiroit. (GERS., Purif., 1396-1397, 66).
 30 Ne mocques point ton ami comme chose soit desplaisant à tout homme estre mocquiéz, et amour departie à paine retourne. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 171).
 31 Ma dame, j'avroie aussi chier morir que de moy offrir et estre reffusé, et puis estre mocqué et farsé, ainsin comme d'autres ont esté, que j'ay oÿ dire. (LA SALE, J.S., 1456, 35).
 32 Et aussi, ce mesme jour, le roy à privée mesgnée ala jusques au joignant de Conflans parler à mondit seigneur de Charrolois, laquelle chose sembla à toutes personnes voulans son bien estre bien simplement fait à lui. Et de ce se farsoient et moquoient les Picars et autres de leur party, qui en disoient telz motz : "Et rewoitiez vo roy qui parle à no seigneur de Charrolois, et a passé à deux heures qu'ilz y sont. Et par foy, se voulions, il est bien en no commandement !" (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 124).
 33 LE CHRESTIEN commence. (...) De Povreté me voy tout embrassé, Si enlassé que suis tout lassé, Si entassé, de honte et dueil cassé, Mocqué, farcé que plus ne me peux taire. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 73).
DMF 2020Robert Martin
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