A. -

"Mou au toucher" : Et dit que les noëz estoient gros comme noiz, envelopez en viel drapel, et liez de fil, et estoient assez molez et legiers. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 448). Et se leur ny n'est bien molet, l'en peut mectre soubz eulx ung drap linge bien delyé pour garder leurs ongles (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 147).

B. -

[D'un oeuf] "Dont le jaune est encore liquide, mollet" : Maiz oefz frez et molletz, sans faille, Sont loables, comment qu'il aille, Priz o le vinaigre et trinchon, Tant pour povre que pour riche hom (LA HAYE, P. peste, 1426, 95). Tel desjeuner ne quiert que le polet, Mieulx me vauldroit manger ung euf molet Pour soustenir mon corps en bon propos. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 222). ...et usera d'eufz moletz et de poissons petreux (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 3). ...avec un euf molet (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 5). La seconde chose que nostre acteur nous enseigne est que quant on mengeue ung euf on le doit mengier mollet et nouveau (Rég. santé corps C., 1480, 79).

C. -

Au fig. "Mou, sans énergie"

-

Empl. subst. : ...dont il s'ensieut que jeusnes jours persecutéz et hausteres en tribulation coustumierement traient glorieuses fins, et les mollés et doullés en adoption de ceur le contraire en viel eage. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 322).