C.N.R.S.
 
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     MON1          MON2     
FEW VI-2 meus
MON, poss.
[T-L : mon1 ; GD : mon2 ; AND : mun2 ; FEW VI-2, 64b : meus ; TLF : XI, 985a : mon]

A. -

[Poss. clitique ("non-prédicatif", atone, antéposé) ; défini, comme l'art. le, et relationnel comme la prép. de (mon bien = "le bien de moi") : les relations du "possesseur" (de première personne et du singulier) à l'objet "possédé" correspondent aux relations que marque de (relation d'appartenance, de propriété ou qualité, de provenance, d'inclusion, de localisation, de comparaison, d'agentivité... ; v. de, en partic. III A 1)] Mon / ma / mes : Je diroye, selon men sens, Que vous honteux estre en devriez. (Dit prunier B., c.1330-1350, 47). ...par m'ame ! (Dit prunier B., c.1330-1350, 50). Onques mais ne te vy mesler De men venir ne men aler (Dit prunier B., c.1330-1350, 57). ...pour mon avoir espargnier (Dit prunier B., c.1330-1350, 71). Par vostre debonnaireté Donnez a mon mari courage (Mir. enf. diable, c.1339, 3). Se ne m'aidiez a porter Mes doulours, perdue seroie. (Mir. enf. diable, c.1339, 21). Car tant fui en mon mal pensis Que je fui en doleur transis (MACH., D. verg., a.1340, 18). ...je vous jur sur m'ame C'onques lettre n'oy par femme Si bien ditée (Mir. abbeesse, 1340, 65). Foy que doy mon oncle Seneque, Je sui d'y aler toute apperte. (Mir. abbeesse, 1340, 77). Je m'en alay, sanz attendue, En lermes, en mon oratoire (Mir. abbeesse, 1340, 96). Or vous seez donc un petit Lez moy, car je le vueil oir Pour mon ame plus esjoir Et en Dieu mettre (Mir. ev. N.D., c.1348, 58). Que ne prent elle en gré Ma priiere et par charité Otroie a men adversité Don qui puist plaire (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 44). C'est me intention (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 62). Je regracie Nostre Seignieur, Auquel je recomande m'ame, Et aussy a la doulce Dame. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 106). Certes, ma' amye, j'apperçoy bien que vous estes malade et en grand peril. (C.N.N., c.1456-1467, 38). "Comment va, dit il, m'amye ? - Je me meurs, mon amy, dit elle..." (C.N.N., c.1456-1467, 136). J'ay cogneu en mon temps une notable et vaillant femme (C.N.N., c.1456-1467, 241). ...je vous tien (...) mon treschier et tressingulier amy, qui avez gardé et moy aprins et enseigné a garder mon entiere chasteté et ma chaste entiereté (C.N.N., c.1456-1467, 578). Les play(e)s Dieu, qu'esse qui s'ataque A men coul ? (Path. D., c.1456-1469, 130).

 

Rem. Noter le féminin ma, mon (men) ou m' devant voyelle.

 

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[Ancien cas sujet] Mes / mi : Chou est mes nices fieux (Dit prunier B., c.1330-1350, 50). Destourber me fist la parole Yre, dont mes cuers se repent (Mir. enf. diable, c.1339, 12). Et muez en joie le plour Dont mi oeil sont si anoiez (Mir. abbeesse, 1340, 86). Car mes voies et mes sentiers, Mi gieu, mi penser, mi retour Estoient en son noble atour Tout adès, n'avoir ne pooie, Sans li vëoir, parfaite joie. (MACH., R. Fort., c.1341, 3). Et piez et mains, voire, et mi dent Me tremblent tuit (Mir. mère pape, c.1355, 391). Et pour ce sont mi chant de rude affaire (MACH., Bal., 1377, 557). ...et tant plorerent mi oeil Que meismes Fortune ot pitié De mon meschief (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 50). My homme, sus, en ordonnance : Que ce conte soit festiet ! (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 1093).

 

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[Dans des formes d'adresse mêlées d'affection pour qqn ou marquant l'attachement à qqn] : NOSTRE DAME. Il me plaist bien. Ça, mon enfant, A moy es : trè te près de moy. (Mir. enf. diable, c.1339, 45). Je say bien vostre entencion, Ma chiére mére debonnaire. (Mir. enf. diable, c.1339, 47). Or li faites biau nom avoir, Mon doulx chier filz, pour vostre honneur. (Mir. enf. diable, c.1339, 51). Alez a Dieu, mon ami dous, Jusqu'a tant que je vous revoie (Mir. abbeesse, 1340, 83). Mi ange, porter vueil ce mais A un hermite mien ami Qui est ou bois de Saint Remi, Qui du garder bien ara soing. (Mir. abbeesse, 1340, 88). Sus, m'amie, de bonne amour Vous ains, sanz folie penser. (Mir. femme roy Port., c.1342, 162). Mon chier seigneur, j'ay veu les lettres du roy nostre dit seigneur contenant la fourme qui s'ensuit... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1369, 402). Partons donques, mon maistre doulx, Sanz plus cy estre. (Mir. emper. Romme, 1369, 289). M' amie, fait il, vous estes la chose du monde que je doy plus amer, et vous moy (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 74). Bonnes gens et mi bon ami, li corages me dist que... (FROISS., Chron. D., p.1400, 522). Qu'en dictes vous, mes singuliers amys ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 180).

 

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[Dans des formes d'adresse polies] V. monsieur, madame, mademoiselle, messire, monseigneur : Mon seigneur l'evesque salus (Mir. abbeesse, 1340, 82). Les choses dessus dites je m'offre a prouver, ou cas que le dit prieur le me nieroit, par devant vous, mes seingneurs, maistres Pierre de Leingres, maistre des requestez du palais du roy nostre seingneur, et par devant honorable homme et saige Girart de Montagu, arbistres ou amiablez compositeurs esleuz seur les choses dessus escriptes (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1354, 191). Mes dames et mes damoiselles, Se Dieu vous doint joye prouchaine, Escoutés les durez nouvelles Que j'ouÿ le jour de l'estraine. (CHART., E. Dames, 1425, 362).

B. -

[Empl. "prédicatif" (rare)]

 

-

Le mon. "Le mien, ce qui est à moi" : Bien souvenanche avoir devez, Beaux sire, en quel point je vous pris Quant premierz en vous le men mis, Et quel chose conquis avez Par mon conseil, que tant valez Que vous avez peu de paraux. (Dit prunier B., c.1330-1350, 77).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

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