C.N.R.S.
 
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     MOILLIER     
FEW VI-3 mulier
MOILLIER, subst. fém.
[T-L : moillier ; GD : moillier ; AND : muiller1 ; FEW VI-3, 200a : mulier]

"Épouse" : ...car je ne voy pere, Fil, ne fille, ne suer, ne frere, Mere, marrastre, ne cousine, Tante, oncle, voisin, ne voisine, Mari, mouillier, amy, n'amie Que li uns l'autre ne cunchie ; Et s'un en y a qui s'en garde, Chascuns de travers le regarde (MACH., J. R. Nav., 1349, 139). Je ne vi dammoisele, pucelle ne moullier Qui selon mon advis feïst tant a prisier (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 261). Après qu'Adan et Eve, sa moillier, Orent mengié du fruit... (Mir. st Ign., 1366, 116). "Et fist, si comme fame et renommée keurt parmi son royaume de ses gens meismes, morir sa moullier, une jone dame vostre cousine, fille au duch de Bourbon." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 202). Se vous me voulez prendre a femme et jurer que, se nous avons enfans ensemble, que vous ne mettrez ja peine de moy veoir en ma gesine, ne ne ferez par voye quelconques tant que vous me voiez, je suiz celle qui obeiray a vous comme loyal moillier doit obeir a son espoux. (ARRAS, c.1392-1393, 9). L'ystoire dit que le roy d'Armenie avoit une tres belle fille qu'il avoit eu de sa moillier (ARRAS, c.1392-1393, 126). ...la royne Hermine, la moillier de Uriien (ARRAS, c.1392-1393, 144). Le duc Anthoine jut la nuit lez sa moillier. Et celle nuit fu engendrez un tres vaillant hoir, qui puis fist moult de prouesces et de vaillances. (ARRAS, c.1392-1393, 170). Pour ceste chose laissera homme son pere et sa mere et se aherdera a sa moullier, et seront deux en une chair (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 58). Car trestous [les hommes] ont desservi mort Par le moyen d'Adam premier Et d'Eve qui fut sa mouillier, Car tous deux mordirent la pomme (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 164). LE SEIGNIEUR DE MYOLANS, a sa moillier [la dame] de Myolans... (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 24). Noustre moulier, veulx tu venir Avecque moy a les mortaillies ? (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 250).

 

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Avoir/ prendre (le corps de) qqn pour moillier. "Épouser (une femme), avoir épousé (une femme)" : Dydo, roïne de Cartage, Ot si grant dueil et si grant rage Pour l'amour qu'elle ot a Enée Qui li avoit sa foy donnée Qu'a mouillier l'aroit et a femme ; Et li faus l'appelloit sa dame, Son cuer, s'amour, et sa deesse, Et sa souvereinne maistresse. (MACH., J. R. Nav., 1349, 209). ...il avoit à moillier la maisnée fille du seigneur de Couchy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 23). Vray Dieu, se cilz nobles homs avoit prins nostre damoiselle pour moillier, bien nous yroit, nous n'aurions mais doubte de payens, ne d'omme qui nous voulzist mal. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Mais je vueil avoir le corps de vous pour moillier. (ARRAS, c.1392-1393, 305).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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