A. -

"Meule (de paille, de foin)" : [Il] estoient souppechonnet de avoir boutet feu et de nuit en une moye d'esteule qui estoit sour les camps. (Arch. Nord, 1395, B 10344, f° 8, IGLF). ...Puis ferit Handelin, qui astoit de Savoie, L'escut li a fendut, mort l'abat sus la moie. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 575).

Rem. Myst. process. Lille K., t.3, a.1485, 33/535.

B. -

P. ext.

1.

"Tas, monceau" : On ala as bos lontains et prochains et commença on à fagoter fagos à grant plenté et à aporter et à chariier sus les fossés et là à faire moies (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 260). ...toutes manières de menus gens et de varlès entendirent ce diemence au fagoter et au porter devant la tente dou roi, et en fist on là une très grande moie (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 147).

-

Au fig. Mettre en une moie. "Mettre ensemble, réunir" : Pour le nombre te dois combatre, Non pas pour .ii. ou .iii. ou quatre [des commandements], Mais les dois tous ensemble prendre Pour toy secourre et pour deffendre ; Et les dois mettre en une moye, Ainssi aras grant mongoie. (Ovide remede amours H., p.1300 [1400-1430], 86).

2.

"Grande quantité, grand nombre" : Il est moult poc prisié que [celui que] povretez maistroie, Et cil est honnoréz qui d'ergens ait grant moie. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 966). Moult fu Florent doulent et moult il luy ennoye Quant il vit des paiens venir si grande moye (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 125). [aussi v.522] Dont se fiert en l'estour, o lui de gent grant moie (Hugues Capet Lab., c.1358, 123).