A. -

[De pers.]

1.

"(Celui ou celle) qui n'a pas atteint l'âge prescrit pour disposer de sa personne" : ...tuteurs ou curateurs de Alison et Jehennette Guillote et Marion, fillez de feu Pierre Buart, meneurs (Cartul. Beauv. L., 1368, 652). ...ont esleu et nommé à estre tuteurs desdiz enfans mineurs lesdiz messire J. de Craon, cousin germain desdictes damoiselles, et Mahiu de Roye (BAYE, I, 1400-1410, 262). Pour ce vous pri, mes compaignons, Entre nous tous ne nous faignons, Qui sommes joennes et mineurs. Recevons le a grans honneurs. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 41). ...quant l'ung desdits conjoinctz (...) va de vie à trespas et laissez aulcuns leurs enfans mineurs, il est loisible au survivant d'accepter la garde bourgeoise (...) desdits mineurs et de leurs biens (Cout. Chât. O.-M., c.1480-1500, 430).

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Mineur d'ans : Par quel droit appartient a l'Eglyse la cognescence dez fames veuvez dez clers et dez pupilles, et se efforcent d'avoir leurs biens, quant ilz se meurent meneurs d'ans, ainsi que ilz s'appliquent lez biens de ceulx qui meurent intestaz (Songe verg. S., t.2, 1378, 178). Ce jour, Jaquin Le Marquant, tuteur des enfans mineurs d'ans de feu Jehan de Billy, dit le Charron, fist le serement acoustumé comme tuteur desdiz enfans. (FAUQ., I, 1417-1420, 284).

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Subst. masc. : ...Jehan Mouchet, chargié de femme et de pluseurs enfans, tant les siens come autres mineurs orphelins dont il a la charge (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1427, 24). ...quant l'ung desdits conjoinctz (...) va de vie à trespas et laissez aulcuns leurs enfans mineurs, il est loisible au survivant d'accepter la garde bourgeoise (...) desdits mineurs et de leurs biens (Cout. Chât. O.-M., c.1480-1500, 430).

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Subst. fém. : Lesquelz nous supplierent et requistrent que, comme a la dicte mineur feust mestier et necessité d'avoir tuteurs et curateurs... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1399, 758).

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Subst. au plur. "Descendants" : Et tous ceulx et celles qui sont nez ou engendrez par dessoubz lesditz trinepveu ou triniepce, nous les appellons noz successeurs, noz mineurs ou noz posteres. (MIÉLOT, c.1470, ms. Paris B.N.F. 17001, f° 32r, éd. A. Schoysman. In : Mél. Di Stef. 2004, 488).

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[Pour distinguer deux pers. portant le même nom, p. oppos. à majeur, en désignant le plus jeune] Saint Jacques mineur. "Un des douze apôtres" : S. Jaques Mineur. [Cf. Marc 15, 40 : Marie, mère de Jacques le mineur] (Pass. Auv., 1477, 123).

2.

"(Celui qui est) de rang inférieur, de moindre rang" : ...Mais ne cesse de rechangier, Hui un, puis un autre demain. Quant elle en a un bon a main, Elle le laist pour un meneur, Dont elle chiet en deshonneur. Et cils qui de loial cuer l'aimme, Las, chetis et dolans se claimme Pour la grieté qu'en son cuer sent ; Et pour ce qu'elle se descent De s'onneur. (MACH., D. Aler., a.1349, 380). LE MESTRE. (...) Or ça, beau filz Sebastient, Il vous faut aultre degré prandre De scïence sen plus actendre. Fundé este suffisemant Pour ce vous veulx certeynemant Doctoriser et feyre mestre. SEBASTIEN. Ja ne place au roy celeste, Ne suis pas digne de tel honneur. Il me souffit d'estre myneur, Mon doulx mestre, n'en parlés plus. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 27). Les gouvernans et les meneurs Des brebiettes en pasture, Autant les grans que les mineurs, Si par desfault et fourfaiture, Aulcune choit en adventure, Ils la rendent ou sont pugniz (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 52).

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[Pour marquer une totalité] Le grant et le mineur/ Grants et mineurs : Ce puet estre sa douce dame Qui est montée sans diffame En haut vers les nues d'onneur, Par quoy li grant et li meneur Mout de reverence l'en portent Et au vray amant en raportent Par paroles teles nouveles Qui li sont et bonnes et belles. (MACH., D. Aler., a.1349, 400). En champ de Durain fu posee Par grant mistere et grant estude. Li rois manda grant multitude Des princes et des gouverneurs De son païs, grans et meneurs. Princes, juges, dus et tirans Furent tuit celle part tirans. La vint toute la region Pour vir la dedication De l'estature et aourer (MACH., C. ami, 1357, 19). Einsi cil qui furent livré A la mort furent delivré Par la vertu nostre signeur. Pour ce li grant et li meneur Doivent en lui prendre confort, Car nuls n'a si grant desconfort, Se son cuer et s'amour li porte Et donne, qu'il ne le conforte, N'avoir ne puet hons confort tels Com d'estre de li confortés. (MACH., C. ami, 1357, 24). Li roy leur pria, ce me samble, Que o li fussent en ceste armée, Qui estoit faite et ordenée En l'onneur de Nostre Signeur. Tantost li grant et li meneur Respondirent que il iroient Volentiers, et que prest estoient Pour aler où le roy vorra, Et que ja piet n'en demorra. (MACH., P. Alex., p.1369, 59). Si dist : "Amiraus, je vueil faire Une armée priveement, Dont vous serez ouvertement Maistre, capitainne et meneur ; Et n'i ara grant ne meneur Qui n'oubeisse à vostre vueil. De XXV. voiles la vueil, Pour courir sus nos annemis..." (MACH., P. Alex., p.1369, 115). Donnez, signeurs, donnez à toutes mains, Ne retenez seulement fors l'onneur. S'onneur avez et de richesse meins, Pour vous seront li grant et li mineur : Chascuns dira : "ci ha vaillant signeur". Et terre aussi qu'est despendue Vaut trop miex que terre perdue. (MACH., Bal., 1377, 554). Y te convient ton chemin prandre Pour aller devers les seigneurs Leur dire qu'i se vueillent rendre Devant le Roy, grans et mineurs. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 203).

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Grant, moyen et mineur : Mais longuement pas n'atendi Que de pluseurs pars entendi Que grant et moien et meneur Disoient : "Vesci monsigneur !" Adont un po me destournay ; Mon scens et mes yeus atournay A considerer sa maniere, Son corps, son estat et sa chiere. (MACH., F. am., c.1361, 182). Si se pensa qu'il partiroit De son païs et qu'il iroit En France, pour honneur acquerre. Car aussi y avoit il guerre ; Et pour acointier les signeurs, Les grans, les moiens, les meneurs, Les chevaliers, les escuiers, Les bourgois et les saudiers, Et pluseurs autres qui armer Se vorroient outre la mer. (MACH., P. Alex., p.1369, 16). Entendez ici Messeigneurs, Tant grands que moyens et mineurs, Qui avez fait votre devoir (Myst. ste Barbe P., 1493, 14).

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Autant au grant comme au mineur : Certeinnement, c'est grans eürs, Autant au grant comme au meneur, Qui tient tel dieu pour son signeur. Or pues tu clerement vëoir Que nostres sires pourvëoir Puet adés les siens de legier, Sans riens vendre et sans applegier. (MACH., C. ami, 1357, 48).

3.

RELIG. (Frere) mineur. V. frere "Religieux de l'ordre des Franciscains (appelé aussi frère menu ou cordelier)" : [Titre] Des quatre freres Mineurs qui furent martiriez pour la foy Jesu Ccrist ou païs de Cana. (JEAN LE LONG, Voy. Odoric A.M., 1351, 9). Le Chevalier dit que lez freres Meneurs qui mendient font contre le testament de saint Françoys, lequel leur dit que ilz labourassent, et allegue plusieurs auctorités contre mendicité. (Songe verg. S., t.2, 1378, 240). Car, ainsi come dit est devant, tantost qu'il sceut que nous fusmes arrivez a Limeso et que nous aviens desir de le veoir, il nous envoya chevaulx et sommiers pour aller a Nicossie, c'est assavoir aux Freres mineurs cordelliers (Voy. Jérus., c.1395, 85). ...la maison des Freres Meneurs (FROISS., Chron. D., p.1400, 115). ...maistre Pierre de Candia, maistre en theologie à Paris, de l'ordre des Freres Mineurs (BAYE, I, 1400-1410, 277). ...frere Phelippe de Boncachart, liseur des freres meneurs de Gray sur Soone (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 122). À 4 ordres mendians d'Arras, c'est assavoir les freres prescheurs, freres mineurs, carmes et ceulx de la Trenitté, qui ledit jour furent audit service, à chacun 32 solz, sont 6 livres 8 solz (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 476). Maistre Rogier Baccon, très subtil docteur en theologie, de l'ordre des freres Mineurs, excellant philozophe et astrologien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 135 v°). François de Savone, près Gennes, de l'ordre des Mineurs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 161 r°). ...ceulx de dedens (...) chargerent ung mortier, puis mirent le feu dedens, et vint choir tout droit sur la nef de l'eglise des freres mineurs, Cordeliers de l'Observance (LA VIGNE, V.N., p.1495, 252).

Rem. GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 187 ; FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 193.

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En appos. : ...en l'eglise de Saint Anthoine frere mineur [des Franciscains] (Voy. Jérus., c.1395, 6).

B. -

[De choses]

1.

"Moindre" : ...en telle maniere que plus grant nombre ne mineur il ne la conviengne point estre, mais est en nombre determiné (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 187).

2.

"Inférieur à qqc. d'autre (par la place, par la taille...)"

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Conjonction mineure. "Conjonction des planètes inférieures (Mercure, Vénus) entre elles ou avec le Soleil" : Seront aussi rememorées les predicions et prenosticacions (...) comme aussi grandes conjunctions, moyennes et myneures, et sur les significacions et desmonstrances de la pluspart des commectes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 10 r°).

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[D'une plante, p. oppos. à une variété plus grande de la même espèce] : Item R. chire et sieu de monton et saïn de porc et seneçon, foilhe de seür et l'escorce, orvalle menour et centore menour. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 204).

Rem. V. aussi maire, moindre.

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Le doigt mineur. "Le petit doigt" : Et en icelluy petit bras sont deux os ditz focillia dont le majour est au bas, qui est plus long que l'autre pour l'ajoustement semblable a ung bec qui va vers le mineur doy en faisant dehors une apparance bossue a maniere de cheville (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.4).

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P. plaisant. Le mineur. "Le petit haro (p. oppos. au grand haro, cri utilisé pour alerter d'un danger grave)" : Mieulx m'eust valu avoir esté serchier Ailleurs [chez une autre femme] secours, ç'eust esté mon honneur. Riens ne m'eust sceu hors de ce fait hacher [de l'amour de m'amye] : Trocter m'en fault en fuyte et deshonneur. Haro, haro, le grant et le mineur ! Et qu'esse cy ? Mouray sans coup ferir Ou pictié veult, selon ceste teneur, Sans empirer, ung povre secourir ? (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 83).

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Par majeur et mineur. "En tout point" : Par majeur et mineur le sien fait déclina, Bielles auctorités adont y ligna ; Mais, à tout raporter, trop grant tennance y a (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 319).

3.

LOG. "Relatif à la seconde des prémisses d'un syllogisme (la première étant la majeure)" : Et ne prent pas la minor proposicion ou la singuliere souz la premiere universele, laquelle selon raison deffent gouster deshonnestement (ORESME, E.A.C., c.1370, 374).

V. aussi mineure