A. - | "Événement qui se produit par l'intervention de Dieu, par l'intervention d'un saint, contre les lois naturelles et qui est considéré comme un signe de Dieu, miracle" : Venez veoir appert miracle ([Mir. emp. Julien, 1351, 211]). Or sus, sus, venez veoir, sire, Miracle apperte. ([Mir. mère pape, c.1355, 402]). N'il ne paroit coulour ne trace En la fournaise n'en la place Dou feu, car il estoit estains Qui si mervilleus estoit ains. Quant le miracle et la merveille Vit li rois, forment s'esmerveille Si dist hautement en oye : "Misaël, et vous, Azarie, Il n'est plus de dieus vraiement Que le vostre qui telement Vous a garenti et sauvé. Venez, car vous estes sauvé." ([MACH., C. ami, 1357, 24]). Seigneurs, seigneurs, certes vezci Miracles et tresgrant merveille ([Mir. femme, 1368, 218]). Saint Lorent rendi la veüe A ceaus qui l'avoient perdue ; Sainte Magarite creva Le serpent qui mult la greva ; Et cent mille, que sains, que saintes, Ont moustrées miracles maintes, Tout par la vertu de la crois. Mar fus nés, se tu ne la crois, Car c'est une droite creance, Et de nostre foy l'ordenence. ([MACH., P. Alex., p.1369, 15]). Ce fu de la sainte columpne, Où Jhesu Cris, o sa couronne, Fu batus, ferus et lyez, Einsois qu'il fust crucefiez, Qui est moult petitement mise De Jherusalem en l'eglise Où miracles faisoit jadis. ([MACH., P. Alex., p.1369, 174]). ...en celle saison furent les nouvelles espandues de sant Piere de Lucembourch, le cardinal, que son corps estoit saintis en la chité d'Avignon, et lequel en ces jours faisoit et fist merveilles de miracles, et tant et si grant fuison que innumerables. ([FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 183]). Le pape et les cardinaulx, quant ilz veirent que les miracles du corps saint se multiplioient ainsi, en escripsierent au roy de France ([FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 184]). Or advint soudainement, par merveilleuse indence, que Dieux y envoya ung grant miracle ([FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 187]). ...sachiez que la victoire Qu'avons eu de la bataille (...) N'a pas seule esté par mon fait, Mais par miracle Dieu l'a fait ([Mir. fille roy, c.1379, 113]). E[n] la personne saint Pol est plus grant et evident miracle que par dehors : combien que saint Pol feist miracles pluseurs visiblement en ressuscitant mors, garissant malades, en sa personne fut plus grant miracle que de garir malades et ressusciter mors. Dient les docteurs, et ce est verité, que c'est plus grant merveille et fait de plus grande puissance, convertir et justifier ung pecheur que de former ung monde de neant ([GERS., P. Paul, a.1394, 495]). Mais aucun me dira : pourquoy Dieu ne fait a ung chascun une telle grace et ung tel miracle, comme il fait a saint Pol, et que se ainsy le faisoit, chascun se convertiroit. O homme, qui ainsy parles, avise que tu dis : tu veulz, [c]e samble, que on ne croye a Dieu ou a sa loy (que) par la predicacion d'autre homme ou par quelconque moyen fors que par nouvel miracle a une chascune foys ([GERS., P. Paul, a.1394, 497]). ...le conte Thomas de Lancastre (...) preudoms et vaillans homs ; et fist depuis moult de biaus miracles ou lieu ou il fu ensevelis. ([FROISS., Chron. D., p.1400, 48]). ...et a l'en alé querir corpus Domini à S. Jehan en Greve, ouquel fu fait le miracle des Billettes, comme l'en dit ([BAYE, II, 1411-1417, 68]). Car, se Dieu fist par Josué Des miracles à si grant somme, Conquerant lieux, et jus rué Y furent maint, il estoit homme Fort et puissant. ([CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 32]). Encores veul prouver que c'est pour tempter Dieu, car les clers dient que demander chose contre nature est pour miracle ou pour tempter Dieu. ([LA SALE, J.S., 1456, 30]). Je scey bien qu'elle a le cuer autain Et qu'elle est bien de mal affaire ; Bien sçay oussi qu'elle a grant fain De veoir quelque miracle faire A ce prophete de bon aire, Que le cuer des gens admollist ([Pass. Auv., 1477, 134]). Pour ce que par la divine puissance se font les miracles, pour tant il est appartenant de traicter d'iceulz. Saint Augustin apelle ce estre miracle, quant aucune chose haulte et non acoustumee se fait ou survient, et par dessus l'espoir ou faculté du esmerveillant appert. A dire que aucune chose soit miracle, quatre choses sont requises. Premierement qu'elle soit de Dieu. Secondement qu'elle previengne nature contre l'ordre de laquelle se fait. Tiercement qu'elle soit evidente. Quartement qu'elle soit pour le fortefiement de la foy. Et pour tant, se l'un de ces quatre poins deffault, c'est merveille, non miracle. ([Somme abr., c.1477-1481, 162]). Aucune fois la potence est miracle et le fait est naturel, comme quant ung aveugle est illuminé et voit. Aucune fois et la puissance et le fait est miracle comme l'enfantement d'une vierge. Notez que les miracles et les choses merveilleuses se font aucune fois en choses estans, comme la station du soleil sans se mouvoir ou le reculement d'icellui. ([Somme abr., c.1477-1481, 163]). LE JUIF. (...) Ce Nicolas si fait merveilles. De ces miracles m'esmerveilles. Le grant Dieu me garde d'errer, Oncques ne vy choses pareilles. Aux sours il refait les oreilles, Contrefaictz il fait droit aller, Aveugles veoir cler (...). Le plus qui m'esmeut en ces trés, C'est des faictz de sainct Nicolas. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 79]). DIEU [à saint Nicolas]. Ta puissance Est en grace Excellence D'efficace. Toute place Ou n'on fera de toy regnom, Des miracles exaulceray le nom. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 101]). DIEU. Nicolas, par toy, du lïen De Sathan seront delivrés Et grans miracles demonstréz. Le crestien corporelle mort Recepvra, mais, par ton support, Ressuscité de mort a vie Sera et la faulce envie Du dyable de tous apperceue. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 136]). L'ADVOCAT. (...) mercier Dieu Qui nous a monstré en ce lieu Si haultain merveilleux signacle [la résurrection du chrétien]. MATHATIEL, varlet du juif. C'est ung moult apparent miracle Qu'on ne doit pas en oubly mettre ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 148]). Aucuns dient qu'il fut filz de celui homme, à qui par accident la main senestre fut ostée et ung an après lui fut restituée et, pour enseigne de ce miracle, ou lieu de la conjunction demoura une cycatrice en semblance d'une ligne de sang. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 v°]). OFFICIAL. J'ay apperceu de mes deux yeulx, Ainsi qu'avez peu voir aussi, Le miracle tresglorïeux Que Dieu a fait en ce lieu cy. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 553]). |