C.N.R.S.
 
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     MÉSOFFRIR     
FEW VII offerre
MESOFFRIR, verbe
[T-L : mesofrir ; GD : mesofrir ; FEW VII, 332a : offerre]

Empl. trans. indir. Région. (Nord-Est) "Faire des offres d'achat dérisoires" ; au fig. "faire du tort (à qqn)" : Pour chou que la royne si bien se deffendi, L'ont laissié [l. laissie] chil coie : nulz ne li mésoffri. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 48). Car se ainsi estoit que par tout vous fussiés tant deshonnestement envers elles maintenu que cause ayent eu de vous mesoffrir, ce ne seroit point merveilles, car une bonté l'autre requiert (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 356).

 

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"Insulter" : [Estonné vient de trébucher, dans le noir, sur un tas de fumier, alors qu'il était en train de suivre un homme qui devait le conduire vers le château, où Sorence chante aux créneaux] Quant Estonné se trouva en tel point, il fut tellement courroucié que ce ne fait a demander. Car il se redreça en maulgreant tous les dieux ou il creoit et puis dist sy hault que une damoiselle, qui a une fenestre estoit assez prez, l'entendy : "Mauldicte soit Sorence et toutes les dames et demoiselles du monde quant pour elles suys ainsi atourné !" Et quant la demoiselle l'eut entendu, elle luy respondy tantost : "Beau sire, que demandez vous aux dames et aux demoiselles ? Mauldissiez vous mesmes ! Par voz parolles appert que elles vous ont fait jusques a ores trop grant marchié de leurs deduitz, quant pour ung pou de mouilleure vous les mesoffrez ! ..." (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 166). [Les en picard, est possible, dans une construction trans. indir. Cf. Percef. II, R., t.1, p. XXXII]

 

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Prov. À qui il meschiet, chascun/on lui mesoffre. "Plus vous êtes malheureux, plus on vous fait du tort" : On mésoffre tantost chascun s'il li meskiet (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 6). ...Mais qui riens n'a, chascun lui fait le nique : Cui il meschiet, tous jours on lui mesofre. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 291). Il avoit esté si presumptueux que il n'amiroit nul seigneur voisin que il eust (...), pour quoi il le plaindoient mains de ses persecutions. Ensi avient, et que li proverbes soit voirs que on dit, car, à cellui à qui il meschiet, chascuns lui mesoffre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 239). Lors vint en place un vocquable qui commença a dire : "A qui il meschiet, chascun lui mesoffre." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1045). Qui luy meschief, il luy mesoffre. Nos dieux luy veuillent pardonner Son pechiet et le guerdonner Selonc ses glorieux merites. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 302).

REM. Cf. G. Roques, R. Ling. rom. 63, 1999, 622, pour l'aspect régional.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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