C.N.R.S.
 
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     MERDAILLE     
FEW VI-2 merda
MERDAILLE, subst. fém.
[T-L : merdaille ; GD : merdaille ; AND : merdaille ; FEW VI-2, 23b : merda ; TLF : XI, 674a : merdaille]

"Troupe de gens méprisables, canaille, racaille" : Pren toutes gens d'election Et ne te charge de merdaille, Car il n'est tresors qui les vaille, Car c'est l'onneur, l'estat, la vie D'un prince a tele compaignie. (MACH., C. ami, 1357, 117). Et se t'aim mieus tout sain, sans faille, Que tu fusses en la bataille De lance ou d'espee qui taille, Ou mors, ou pris, Ou villenez de la merdaille, Ou affolez de la pietaille, Car y n'est riens qui santé vaille, Ce m'est avis. (MACH., F. am., c.1361, 230). Ne te conseille par merdaille, Qu'il ne valent rien en bataille, N'a garsons, quar, se tu les crois, Je te jur sur toutes les croix Qui furent en Jherusalem, Il te mettront en si mal an Que tu n'i porras conseil mettre Par cop d'espee ne par lettre. (MACH., Voir, 1364, 480). DEUXIESME SERGENT. (...) Avant, merdaille ; avant trotez, Se de ce baston ci frotez Ne voulez estre. LE JOLIER. Vezci, mon chier seigneur et maistre, Les prisonniers que demandez. (Mir. st Val., c.1367, 156). Mais gens sont qui ne valent rien, Gens de niant et garsonnaille Qui les enmainnent, et merdaille. (MACH., P. Alex., p.1369, 257). Aussi qu'avons eu bataille Aux paiens, il a la merdaille De ceens si s'est combatu (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 59). "Arière, mescans gens, faus et mauvais traïteur que vous estes ! Volés vous que je relenquisse mon naturel signeur pour telle merdaille que vous estes, et je me deshonneure ?" (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 116). Or, vous souffrez en pute estrainne : En St. Fïacre ne me fie Ne qu'en une chienne enragie. De moy n'est amé ne prisié. S'il avoit un gobet brisié, De paradis banis en l'eure En seroit. Fol est qui l'oneure : Il n'est requis que de mardaille, Et a la fin, sachiez sanz faille, Mie n'irez. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 37). ...Dieus ne volt pas consentir que li signeur fuissent la desconfi de tel merdaille. (FROISS., Chron. D., p.1400, 179). On prise pou les accointances De tel gent, ce n'est que merdaille (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 100). Alez, tüez, jetez auls chiens ! Delivrez nous de tel merdaille ! (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 136). LUCIFER. Diables, diables, diables maudis, Diables dampnés, diables noircis, Venez avant, faulse merdaille, Venez et s'alez demander Qu'ont ces prophetes a chanter (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 237). ...qui crièrent et huèrent fort après eulx, comme on fait après merdaille. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 315). Et que veult ceste crapaudaille ? Alez en arriere, merdaille ! (Path. D., c.1456-1469, 126). Or tay toy ! Tu me rons la teste D'ainsy parler. Que cuydes tu Quelx gens se sont, dy, maloustru ? Cuides tu que se soient crapaudaille Ne povres gens ne tel merdaille ? Nenny, dÿa ! Ce sont, par Dieu, Des plus grans et du plus grant lieu (Lord. Tart Ab. L., a.1465, 170). Mais baillez moy gens en grant nombre, Faictes sallir souldars pietons A tout arcs, a tout viretons, Gens de commun et bons hommiaulx, Soit des fors bourgs ou des hamiaulx, Bedeaulx, garsons et quoquinaille : N'y aura sy meschant merdaille Que tout ne viengne a bon proffit. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 675). Allez vous en appertement Sanglante puante merdaille Vous nestes tous que truandaille Vous perdez tous nostre heritage Se chascun de vous nest plus sage Nous serons trestous affamez (Myst. st Martin K., a.1500, 179).

 

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[Dans une litote] : Et quant il furent bien armé, Bien abillié, bien acesmé, Et euls et toutes leurs maisnies S'ordenerent en trois parties, Et en feïrent trois batailles, Qui n'estient mie de merdailles, Eins estoient, je le say bien, Toutes gens d'onneur et de bien. (MACH., P. Alex., p.1369, 162).

 

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[Appliqué à un seul individu] : Et pour tant que les prisonniers du grant Chastellet estoient garnis d'armeures et de traict, ilz se défendirent moult fort et navrèrent et occirent plusieurs merdailles de celle commune. Mais, lendemain par feu, fumée et autre assault, furent prins, et en firent, les dessusdiz, plusieurs saillir du hault des tours aval, et lesdiz Parisiens les recevoient sur leurs piques et sur les pointes de leurs bastons ferrez et puis les murdrissoient paillardement et inhumainement. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 270).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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