C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MANAIE     
FEW XVI 509b *manaheit
MANAIE, subst. fém.
[T-L : manaie ; GD : manaie ; AND : manaie ; DÉCT : manaie ; FEW XVI, 509b : *manaheit]

A. -

"Puissance, pouvoir qu'on a sur qqn ou sur qqc." : Ainsi sont la [au château de Fortune] les povres et riches Et maint qui n'ont vaillant .II. miches, Mais, que de tort, que de travers Se vivent ; et ainsi divers Estas y a moult differans (;) Tous greigneurs estas desirans[.] Gens y a de trestous mestiers, Car trop y couvient grant mannoye De ceulx qui forgent la monnoye D'or et d'argent de divers coings, Et de tieulx qui fierent en coings Ouvrages de divers metaulx. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 137).

 

-

Avoir qqn/qqc. en sa manaie. "Avoir qqn ou qqc. à sa disposition" : Avant certes les embleray Aus méres, soit folie ou sens, Qu'ains demain n'en aie cinc cens En ma manaye (Mir. st Sev., 1362, 194). Pére, puis qu'estre ainsi vous plait, Je vous requier donques que j'aie Mon maistre hui mais en ma mennaie Pour avoir avec li conseil, Et vous voz maistres, bien le veil (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 286).

 

-

Se mettre en la manaie de qqn. "Se mettre sous la protection de qqn" : Se vous mettez en ma manaie, Ne doubtez que bien ne vous paie (Mir. Berthe, c.1373, 198).

 

-

P. méton. Manaie d'une ville. "Territoire qui est sous le pouvoir, la protection d'une ville" : ...nulz, de quelconques auctorité qu'il feust, ne povoit ou povoient faire, constituer, ne faire faire molins à blé, à oille, à tan, à brais, ne autrement, par quelconques manière, que on le sceust ou peust nommer, ne appeller en ladicte ville de Lille, ne en le mannée d'icelle (Hist. Lille T., t.2, 1443, 526).

B. -

"Intérêts d'une somme d'argent"

 

Rem. Doc. (Lille), 1362 (bailler a manee les deniers des orphelins), 1365 (pour le manee de .c. moutons dou roy, .x. moutons du roy), 1405 (Béthune, baillier a manaie) ds GD V, 133b. Par ailleurs sorte de redevance ? Doc. 1490 [en fait ex. du XIIe s., ms. début XIVe s.] (d'après LACURNE, qe chil qi est tenans d'un iretage se paine plus de metre son pooir en amender le rente et le manaie q'il ne feroit s'il n'i estoit baaus) ds GD V, 133a. Lire manaje "propriété" (Gdf V, 291b, mesnage "maison, manoir, palais"). MotsFantomes : manaie.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

Fermer la fenêtre