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MANAIDE, subst. fém. |
[T-L : manaie ; GD : manaide/manaie ; FEW XVI, 509b : *manaheit] |
A. - | "Pitié" : Chairtes, se je veoie tendut le pauwélion De la gent crestiène, qui sont noble baron, G'isteroie de chi, coiëment à larron, Et s'iroie prier et manade et pardon A trestous cheuls qui sont de mon estration ([Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 25]). ...j'ay bien en moy entessïon Que de ce fait n'arés manaide ne pardon ([Chev. cygne P., c.1356, 4]). Moult ot l'enfez Lohier le cors ente navré. Bien set que Jourdain l'a a le mort amené ; Souvent reclaimme Dieu le roy de magesté Qu'i pardoinst a Jourdain yceste cruauté Et qu'il ait de son ame et manaide et pité. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 117]). [Le roi Gaudisse s'adresse à Jourdain avec lequel il va se battre] Hautement l'araisonne et dist : "Vassaux, oez. C'es damagez, dist il, manadez et pitez Que par es sy gentieux et sy endoctrinez Que .II. fois m'as trouvé qu'estoie desarmez Et sy ne suis par ty feruz ny adesez..." ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 277]). |
B. - | "Pouvoir, puissance" |
| - | [Dans le langage amoureux] À manaide. "En toute gratuité, sans contrepartie, de manière désintéressée" ( (Éd. d'après T-L et GD)) ; "en acceptant de se soumettre au pouvoir, à la volonté de qqn" : [Troÿlus vient de répondre à une question de Lyonnel, à propos d'une jeune fille] - Certes, sire, dist Lyonnel, je le vous demande pour ce que j'aime une pucelle a manede, que je ne sçay qui elle est. Mais de tant que je l'ay peu veoir, il m'est bien advis que ce soit la plus belle du monde. ([Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 381]). |
V. aussi manaie |
DMF 2020 - MAJ 2020 |
Pierre Cromer |
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