A. -

"Soldat d'une milice à cheval en Égypte et en Terre Sainte" : En outre, la force du Souldan est seulement en ses mammeluz, qui sont enfanz de chrestiens baptizez ou chrestiens renyez, qui legerement se retourneront devers les chrestiens (GERMAIN, Discours outr. S., 1452, 329). Et avec ledit chief venoit un des mamelus du Souldan lequel estoit Cerkaisis (LA BROQUIÈRE, Voy. Outr. S., c.1455-1457, 70). ...un mamelu s'etoit eslevé en soudan contre un autre à merveilleuse et dure effusion de sang (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 220). ...et comment celluy Turcq avoit assailly par plusieurs fois la cité, où il avoit trouvé merveilleuse resistance par les chrestiens, et comment Sagnam Basac, ung mammeluz, avoit recommencé l'assault, et par ce fut la cité prinse et le noble Empereur occis (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 336).

Rem. Cf. R. Arveiller, Z. rom. Philol. 101, 1985, 242, qui présente de nombreux ex.

B. -

En partic. "Chrétien renégat, incorporé dans l'armée du sultan" : Vrai est que aulcuns infideles, Turcqs et faulx christiens regnoiés, lesquieulx sont appellés par aultre nom Mamellus (...) ont dit, certifié et cogneu avoir veue une estoille en signe à l'aer, fort clere et luisante (BARBATRE. 1480. In : Deables Enfer V.V., 1480, 734). ...laquelle armee [turque] estoit de plus de .III. cens mille hommes, tant par mer que par terre, et est assavoir que en son armee estoient et sont les deux pars de Mammelus, c'est à dire christiens regnoiéz (BARBATRE. 1480. In : Deables Enfer V.V., 1480, 735).

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P. ext. "Traître, renégat" : ...ceulz de dedens furent en fin constrains de prendre traitie [l. traitié] auz Anglois, eulz rendans, leurs vyes saulves tant seullement, exceptez les mamelus et ceulz quy avoient rendu la place auz Francoiz (WAVRIN, Chron. H., t.3, p.1471, 216). Ilz assaillirent lesdis Anglois si asprement qu'ilz furent concquis par force, et la plus grant partie pendus, especialement les mamelus ou renoiez qui estoient natifz du royaulme de France (WAVRIN, Chron. H., t.4, p.1471, 221). Il concqueroit les villes par tourmens et les corages des hommes par blandissemens, puis les appelloit Mamelus. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 211). Lendemain à la messe vindrent pareillement vestus, et à aler à l'offrande on les appelloit trois par ordre, affin que on veist quelz procureurs estoient commis pour ceulx qui n'estoient presens pour adonc en leurs lieux aler à l'offrande. Et sachiez que les mamelus n'y furent pas appellez jusques au mercredy que on leur fist leur deposicion et le dimence aux vespres. (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, 1481,,, 146-147).