C.N.R.S.
 
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     LIE     
FEW V 314b *liga
LIE, subst. fém.
[T-L : lie ; GDC : lie2 ; AND : lie1 ; FEW V, 314b : *liga ; TLF : X, 1191a : lie1]

A. -

"Dépôt qui se forme au fond d'un tonneau qui contient du vin" : LUCIFER. Vueilz aussi que me rande compte De ces taverniers qui n'ont honte Chier compter ung po de viande, S'aucung pour mangier la demande, Ce que ne vault ung poitevin, Et, quant vient au plus bas le vin, Le troublent pour vandre la lye. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 7). Premièrement : a cause que le vin nouveau est gros par ses lies meslees avec luy, et pourtant font oppillation au foye et au rains, et ne peult avoir l'orine son cours naturel (...) car vins de Rain nouveau ont les lies moderante (...). La tierce est que le vin nouveau nuyst la bonne complection du foye a cause de l'oppillation pour ce que les lyes avec grande quantité sont meslees avec luy (Rég. santé corps C., 1480, 63). ...Affin que mieulx le bon vin sur la lye Bien seurement si se puisse garder. (LA VIGNE, S.M., 1496, 333).

 

-

Lie de vin : Arrement est ainsi appellé pour ce qu'il est noir et est neccessaire a usaige de painture ; et est conté entre les couleurs faintes, car on le fait de suye sur pierres ardens, et y mettent les paintres de la glus [sic] avec pour estre plus reluisant. Les autres y mettent lie de vin bien rouge, sicomme dit Ysidoire. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 383). Cogneut avec ce, que nagueires, par le seigneur et dame de la Trosse, en la rue Saint-Jaques, lui fut presté un seau de bois ferré pour porter de la lye de vin en sa maison (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 91). ...il [le vin nouveau] laiche le ventre, a cause qu'il a vertu abstersive des boyaulx par sa nature et stimule la vertu expulsive des boyaulx, premierement par la mordication des lies du vin, secondement par la ventosité qu'il contient en luy (Rég. santé corps C., 1480, 63).

 

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Vin sur lie. "Vin resté sur la lie dans le tonneau, en vue de sa bonification"

 

Rem. Renart contref. R.L., 1328-1342, gloss. ; Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss. ; MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss.

 

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Boire jusqu'à la lie : Quant compaignons sont desbauchez Ilz ne serchent que compaignie Plusieurs ont les vins vendengez Et beuz quasi jusque a la lye (Repues franches K.V., c.1480, 130).

B. -

Au fig. "Ce qu'il y a de plus grossier dans qqc." : ...celle maniere de parler par "tu" ont orateurs, (...) et non mie, ainsi comme en dit, lye ou paille d'orateurs. (JEAN DE MONTREUIL, Lettre prince G.O.O., 1394, 38).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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