C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     LAURIER     
FEW V 208b laurus
LAURIER, subst. masc.
[T-L : lorier ; AND : lorer ; DÉCT : lorier ; FEW V, 208b : laurus ; TLF : X, 1033b : laurier]

A. -

"Arbrisseau à feuilles persistantes et aromatiques, laurier ; p. méton. feuille ou branche de laurier" : ...et ces herbes dont ausi meyntes si tressuef fleront, et arbres com cyprés et foilles de lorer, et tant des autres fleurs en lour primer seson si bone odour ount (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 214). Beaux draps blancs sentant le lorier. (Gaut. Mart. A., c.1480-1500, 178).

 

Rem. Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 104 (lorier).

 

-

Laurier souef./Franc laurier. "Laurier commun" : Sachiez qu'Amour l'escript en sa volume, Et c'est la fin pourquoy sommes ensemble [Robert d'Estouteville et Ambroise de Loré]. Dame serez de mon cueur sans debat, Entierement, jusques mort me consume, Lorrier soüef qui pour mon droit combat, Olivier franc m'otant toute amertume [Désigne, par paronymie, Ambroise de Loré. Ici symbole de l'action bienfaisante de l'épouse et aussi symbole de gloire et attribut des vainqueurs (R.H., Comment. Test., 199)]. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 111). Dessus son chief mirent le chapellet De franc lorier et de nobles fleurettes Honnestement, lequel n'estoit pas let, Fait a couleurs de blanc et violet Pour le nommer paragon d'amourettes. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 172).

 

-

[Avec valeur minimale] Feuille de laurier : De l'espee le fiert .I. cop dur et plenier, Mais il ne l'empira le fuelle d'un lorier. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 801).

 

-

[P. réf. au fait qu'en Grèce, avant de prophétiser, les devins mâchaient des feuilles de laurier] Franc comme laurier. "Très sincèrement" ( (Éd.)) : LE .I. SERGENT. Se n'est pas mal faict de complaire Qui peult. LE SECOND SERGENT. Franc comme lorïer, Qui vous vouldroit injurïer, Sainct Jacques, il auroit [bien] tort. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 99).

B. -

[Valeur symbolique]

 

1.

[Avec une valeur symbolique de succès, de victoire (le laurier étant consacré dans l'Antiquité à Apollon)] : Alors vindrent tous les galans de Romme, qui lui baillerent en sa main une branche de lorier en signe de sa victoire sur celle qui avoit desconfit vint deux maris (LA SALE, J.S., 1456, 5).

 

-

Chapeau de laurier. "Dans l'Antiquité, couvre-chef de laurier revêtu lors de cérémonies" : Si fu par le edit de Fabricius faite supplication a Mars Glose : c'est a dire rendues graces Tiexte : et li fu des chevaliers affublés de chapiaux de loriers rendu le tesmoingnage de son ayde a grant leesce de corage [trad. le lat. laureatus] (SIM. HESDIN, Val. Max., 1375-1383, I.8.6, texte et glose, f° 63b).

 

-

Couronne de laurier. V. couronne : Et encore les Romains en usoient et donnoient triumphes et coronnes de lorier et de palme et escrivoient titres triumpals et faisoient statues ou ymages pour le honeur et memoire de ceuls qui obtenoient nobles victoires. (ORESME, E.A.C., c.1370, 210). "Et le firent chevauchier parmi tout son royaume, la couronne de lorier ou chief, en signifiant honneur et victoire, ainsi comme anciennement les roys soloient faire." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 284). Male honte ait le chevalier qui se depart de la bataille ains la fin de victoire, car a ceulz apertient la couronne de laurier qui perserverent. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 8). ...la couronne de laurier comme en fin par victoire appartient et est donc deue au vainquant (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 181).

 

.

Couronner de laurier : Il fu receu en la cité à Luscebonne à son retour de la bataille a grant gloire de tout le peuple, et a grant triumphe là couronné de lorier ou chief, si comme anciennement soloient les roys faire quant ilz victorioient et desconfissoient ung roy en bataille. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 239). De laurier puis le couronnerent (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 198).

 

.

Poète de laurier couronné : Cy commence joieusement la preface de Aenee Silvuan, poete de lorier couronné, auquel pour la dignité pontificale est le nom Pius attribué, en la disputacion de la misere des curiaulz. (PICCOLOMINI, De curialium miseriis epistola L., c.1458-1477, 77).

 

2.

P. méton. "Celui qui mérite les lauriers dans tel ou tel domaine, connaisseur exceptionnel" : Et advint ung jour que il fist voller ung de ses faulcons qu'il tenoit à tres bon en la presence du conte de Nevers, et me fu dit que il estoit lorier pour les aigles (FROISS., Chron.[Livre IV] V., c.1400, 687).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

Fermer la fenêtre