A. -

"Appareil d'éclairage (à huile) ou torche" : ...un pape qui, par sa convoitise, vendi le basme dont on servoit deux lampes en la chappelle de saint Pierre (Mir. pape, 1346, 355). Lors print un cierge et l'aluma a une lampe qui ardoit, puis s'en vint en la chartre sanz detrïer, si escouta et oÿ comment Aigres plouroit et se dementoit. (Bérinus, II, c.1350-1370, 96). Et y a en la chambre tant de richesse que c'est sans comparoison, comme chandelabres d'or et de riches pierres, torches, lampes qui y ardent jour et nuit. (ARRAS, c.1392-1393, 14). En ceste partie dit l'ystoire que Gieffroy, si tost que ses X. chevaliers furent partiz, il prist du feu a une lampe en l'eglise et bouta le feu ou feurre. (ARRAS, c.1392-1393, 251). Et trouverent que le prieur en avoit bien fait son devoir, car il l'avoit fait ouvrir et enbasmer [le corps de Remondin], et appareillier le cuer, et avoient ensevely les entrailles en la chappelle aux lampes, devant le maistre autel. (ARRAS, c.1392-1393, 289). En laquelle chappelle, devant l'ymage, a une lampe plaine d'uille (Voy. Jérus., c.1395, 7). ...un tonnel De voire espeus, ou ot anel, Fist faire, atout lampes ardens. (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 59). Ou le mettrons nous ? quant g'y pense, Portons le corps en la despense Et que les lampes toute nuyt Soient plaines d'huille, comme duit A sa personne, qui le vault. (Vig. Trib., c.1480, 235). Cestui, par le vouloir de Dieu, delivra le peuple de Israël de l'ost de Madiam, par la terreur des lampes et bucines et par l'exposicion du songe. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 v°). Fist deux cierges et une lampe ardant continuellement de feu inextinguible qu'il encloyt en terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°). Cestui prescha la nativité du filz du roy Philippe, nommé Loys et de Ysabel, laquelle nativité fut festivée par huit jours par ceulx de Paris et par autant de nuyz, à grande quantité de cierges et lampes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 119 v°).

Rem. Percef. I, R., c.1450 [c.1340], gloss.

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Lampe d'argent. "Lampe en argent" : ...ilz veirent que les miracles du corps saint se multiplioient (...) Le conte (...) y ala et donna des belles lampes d'argent qui sont devant son autel. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 184). En ladicte année et au retour dudit pays, le roy fist de grans dons à plusieurs eglises et divers sains, car il vint veoir la benoiste vierge Marie de la belle Victoire près Senlis, où il donna IIm frans, qu'il voult estre emploiez à faire des lampes d'argent devant l'autel de ladicte vierge, et aussi fist couvrir d'argent la chasse de monsr saint Fiacre, où il y fut employé de sept à huit vings marcs d'argent. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 76).

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Lampe d'huile. "Lampe à huile" : ...une lampe d'oile (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 82).

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Cul de lampe. "Réservoir (à huile) d'une lampe" : ...deux grans chandeliers, pendans en la dicte grant salle, devant la table qui estoient par embas, fais à cul de lamppe (Comptes Lille L., t.2, 1468, 330). ...dessus icelui cul de lamppe a ung grant corps de environ XX piez de hault, à façon d'une montaigne, de laquelle et du premier estage saillent quatre branches ploiées et recrombillées par embas, bien aornées de feullage, lesquelles branches sont chandeliers à mettre flambeaulx (Comptes Lille L., t.2, 1468, 376).

B. -

P. anal.

1.

"Éclair, foudre"

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss.

2.

ASTR. Lampe ardente. "Météore ressemblant à une torche" : Les Cieulx, avec leurs ornemens, Font engendrer et apparoir Souventesfoiz là sus en l'air Feux volans, resemblans estoilles Ou lampes ardans ou chandoilles, Et d'autres en maintes manières (LA HAYE, P. peste, 1426, 7).

C. -

P. métaph.

-

[Symbole de l'amour, de la foi, de la vertu...] : Gardons nous que ne soions deceuz par la clarté vuide de nos vaisseaulx, affin que ne venons trop tard a nous complaindre en disant noz lampes sont extaintes. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 285). Dedens [le temple de l'âme] doit avoir la lampe de vraye foy, alumee du feu de charité, et soustenue par la corde de esperance. Les paintures de ce temple sont les bons exemples des sains et sainctes que nous devons regarder et ensuyr. (GERS., Purif., 1396-1397, 63).

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[P. allus. à la parabole des Vierges sages et des Vierges folles] : Teles furent les foles vierges qui avoient leurs lampes, c'est leurs corps purs et nets par continenche, mais elles estoient sans huile, c'est sans blancheur de conscienche ou sans charité. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 284). Ainsis en l'un et l'autre monde Sera ta ligniée feconde Ne ta lumiere n'yert estincte, Ainçois sera ta lampe entincte De clarté mieulx des sotes vierges Qui n'avoient oille ne cierges, Quant aux noces entrer cuiderent (DESCH., M.M., c.1385-1403, 16).