A. -

COST. "Vêtement masculin, pourpoint ajusté sur le buste ou tunique sans manches" : L'enfant s'avança de la table. Le conte ouvry lors le jupon et (...) coppa les pendans de la boursete (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 84). Là avoit un juponnier de Londres, que on appeloit Jehan Ticle, qui avoit aporté et fait aporter bien soissante jupons, dont aucun de ces gloutons estoient revesti, et Thieullier en avoit un vesti. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 119). L'Amoreuse, lors, par un doulz signe que lui feist sa maistresse Doulce Amour, print le jeune Moyse entre les bras tresdoulcement, le baisa en la bouche, et puis lui desbraconna un gyppon estroit, qu'il avoit aporte d'Alemaigne, a l'endroit de sa poictrine enfendant sa chemise (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 463). Item, que en venant de ladite ville de Nevers à Beaune, il embla un jipon en une ville près de ladite ville de Beaune, lequel il vendi IIJ s. par. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 242). ...[il] dit et afferma par serement que icelle bourse coppée, pour souspeçon de laquele il a esté emprisonné, il, ou jour d'yer, coppa sur soy-meismes, et laquelle, oudit jour d'yer et paravant, passez sont trois ou quatre mois, avoit pendu à son juppon ou petite coste qu'il avoit vestue, en laquele bourse avoit deux blans neufs. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 279). ...et ledit dé d'argent bouta et muça en la manche de son juppon (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 12). ...il et ledit Perrin prindrent en la chambre d'un compaignon qu'ilz trouverent ouverte un jupon qui estoit pendu à une perche, lequel a vestu ledit Perrin (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 419). Mais, à present, cascons est armeis d'unne cotte de fier appelée panchire, sor petis chevaz ; et ont vestut on joupon de festaine alle deseur, sy que nus n'est conus encontre son compangnon. Et, en liu de wardecors d'armes, ilh portent on eskuchet de leur blazon, atagiet à leur barbire. Neïs ly prinches n'ont atres habit, excepteit que leurs desoirtrains warnimens est overeis d'alconne envozure, sains atre connissance, si qu'il ne semblent nint saingnors ne gens d'armes, mais garchons. (HEMRICOURT, Guerres Awans B., c.1398, 40). ...et fu en son lit jusques à IX heures, que en son hostel avoit grant murmure, et lui dist l'un de ses serviteurs que l'en tuoit ses gens : si vint à une fenestre atout un jupon et mist la teste dehors (BAYE, I, 1400-1410, 106). À Thierry de Galles, pourpointier, la somme de douze frans demi à lui paiez et qui deus lui estoient pour la vendue et delivrance de sept gippons (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 127). Et lors ledit feu Jehan Boutelay (...) lui copa sur l'espaule tout au travers son gippon, qui estoit de XXX toilles ou environ (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1428, 113). Argent ne pend a gipon n'a saincture. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 50). ...ilz baillierent et delivrerent ausdiz seigneurs du sang et à leurs arméez pain, vins, volaliez, chairs et tous aultres vivres, et avec ce drapperie, lingez, frepperie, gispons, chausses, soulers, houseaulx, esperons, et mesmez harnois de guerre et toutes aultres denrées (MAUPOINT, Journ. paris. F., p.1465, 93). ...ay despendut, en abilhemens pour ledit moure, la somme de trente et quatre gros, tant en raube, en gippon, en chemises, que petis draps, chausses, soulliers, que par cuir à adobar ses sabates (Comptes roi René A., t.1, 1473, 149).

B. -

COST. MILIT. "Pourpoint qui garantit l'homme d'armes du contact de la maille ou des plates" : ...comme Jehan de Lestoile, sergent de nostre dit seigneur en la seneschaucie de Poitou, luy estant prisonnier des ennemis de nostre dit seigneur et de nous, estans ès garnissons de Clavieres et de Rochemeon, ait porté et baillié par pluseurs foiz aus diz ennemis, pour sa delivrance et en paiement de la rançon de luy et d'autres prisoniers, pour les quieux il estoit pleges envers les diz ennemis, juppons, selles, drap, heussiaux, esperons, une couppe de bacinet (Doc. Poitou G., t.3, 1357, 255). Dont il advint un jour que le dit Godefroy de Buillon estoit en son juppon d'armes en un petit paveillon sur la terre nue, et en seant tenoit une selle de cheval d'un de ses escuiers, laquelle il rappareilloit a grant cure. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 515). Et nos chevaliers, aussi armes, et les freres, sur leur gros gipons ou sur leurs jaques blans, porteront la crois, en ladite baniere declaree, par devant et par derriere (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 87). ...plusieurs foys [Jehanne la Pucelle] a prins le precieux sacrement de l'autel toute armée, vestue en guise de homme, les cheveulx rondiz, chapperon deschicqueté, gippon, chausses vermeilles atachées à foison aguillettes (Journal bourgeois Paris T., 1431, 268).