I. -

[Correspond à jouvent I "jeune homme"] "Jeune fille" : Je crois c'onques nous hons en chemin ni en sentes Ne vit en son vivant .ij. plus belles jouventes, Car des fleurs de biauté sont les plus excellentes. (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 83).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 363 ; Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1103/228. GD IV, 666b.

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Empl. adj. : PILATE [à La Fille]. Et Dieu te doint honneur et grace, Ma tres belle fille jovante (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 179).

II. -

"Jeunesse (comme époque de la vie)" : Lors pooit bien apercevoir Que l'amoie sans decevoir Plus cinq cens mille fois que mi, Sans feintise et de cuer d'ami. S'usoie ensement ma jouvente Pour ma trés douce dame gente En dous penser, en souvenir, En esperance d'avenir A sa grace que tant desir Que je n'ay nul autre desir. (MACH., R. Fort., c.1341, 14). Vous m'estiés exemplaire et voie De tout ce que faire devoie ; Ne il ne m'estoit mie avis Que sans vous vëoir fusse vis, Et en vous si toute m'entente, Mon cuer mettoie, et ma jouvente [var. jouence], Que vostre oueil, vos fais et vos dis Estoient mon droit paradis. (MACH., R. Fort., c.1341, 131). Mais moult estoit sage et rassise, Et fu d'aage si seür Qu'entre le vert et le meür Estoit sa trés douce jouvente, Plus qu'autre simple, aperte et gente. (MACH., J. R. Nav., 1349, 176). Or puet estre qu'en ta jouvente Tu as mis ton cuer et t'entente En vices et en vanitez, En ordures et en viltez, Et que n'as pas recongneü Les biens que tu as receü (MACH., C. ami, 1357, 72). Hébé, deesse de jouvente, Qui est et belle et douce et gente, Et qui est des cieus boutilliere, Fu esleue la premiere, Pour li norrir en son enfance, Jusque à l'estat de congnoissance (MACH., P. Alex., p.1369, 5). ...je t'aim en vraie entente Et tu moy, Et pour ce einsi nous tourmente Le desroy De Fortune qui n'a loy Que m'eslongne ta jouvente, Dont tous les jours en requoy, Sans arroy, En guises plus de cinquante Me desvoy. (MACH., Les lays, 1377, 355). Iuuenta (...) : jouvente, jennesse (Aalma R., c.1380, 219). Trop est folle ta vantise, Ma fillette belle et gente, Qui cuidiez qu'en telle guise Amours te lait ta jouvente Passer (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 41). ...mon premier aage et ja tendant aux approches de declinatoire jouvente... (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 326).

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En jouvente. "Pendant la jeunesse" : ...m'amour donnay en jouvente, Cuer, corps, ame, vie et entente, A ma trés douce dame gente, Plaisant et gaie. (MACH., R. Fort., c.1341, 49).

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[Proche d'un pronom. pers.] Ma / ta / sa... jouvente. "Ma / ta / sa... personne" : Ou pallais est montez, le chiere hault ellevee, De maint baron avoit sa jouvente adestree (Hugues Capet L., c.1358, 104). Et a Fedry sera se jouvente baillie Qui le justicera tout a ce commandie (Hugues Capet L., c.1358, 142). Mais il dist c'ains ne fu se char de fier armee Que ne fust ens ou jour se jouvente esprouvee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 231).

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P. méton.

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"Qualités propres à la jeunesse, apparence attachée à un être jeune" : Et s'a une jouvente tellement compassee Que je croy que Nature n'y a riens oubliee (Hugues Capet Lab., c.1358, 190). Et dist qu'estre voroit en le cit de Tudielle Avoec l'enfant muiel a le jouvente bielle (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 156).

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"Plaisirs de la jeunesse"

Rem. Doc. 1394 (Liège) ds GD IV, 666a.

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P. ext. "Vie" : Or cuide avoir Jourdain se jouvente passee, Car bien cuide morir en yceste journee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 153). [Autres ex. v.3877 ; 16902]

III. -

"Ensemble de jeunes gens" : Li chevalier louerent la retraite et furent moult liez dont leur ire avoit esté empeschié et distrent que avant couvenoit il soustenir toutes choses que que l'en traïst le salut de tant de princes de la jouvente rommainne. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.16, 26). N'atouchiez ce vassal, jel prenderay en vie Et à Fedry sera se jouvente baillie Qui le justicera tout à ce commandie. (Hugues Capet L., c.1358, 74). Mais nient contreesteant pas ne voille Qe homme die que par mon orgoille Moerge tant bele juvente. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 71). Du pays toute la jouvente Se parti, mais a leur entente Faillirent entierement cilz, Car ilz furent trestuit occis. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 8). Et partendues les tentes, il actendy la Goffarion par deux jours, ayant fiance en sa prudence et en la hardiesse de la jouvente de laquelle il estoit souverain. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 24). ...toute la jouvente du paÿs (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 30).

V. aussi jouvence