I. -

Empl. trans. "Enjoliver, parer qqc., rendre qqc. plus agréable" : On met moult grandement s'entente A ce chastiel bien joliier, Et moult tres bien appareillier (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 159). ...et à droit là l'une des plus belles maisons du monde y avoit pour lors. Car le duc de Berry excellentement y avoit fait ouvrer et jolier et ediffier (FROISS., Chron.[Livre IV] V., c.1400, 499).

Rem. Perceval (éd. 1530, jolier et parer) ds GD IV, 652c. Z. fr. Spr. Lit. 28/1, 1905, 305.

II. -

Empl. pronom. Se jolier. "Faire des frais de toilette, s'équiper élégamment (même en matière d'armement)" : Trop ne se poet jones homs joliier, Puis que Nature a ce faire l'ordonne, Car il ne voelt qu'aler et coliier. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 86). Lors s'armèrent et joliièrent plus de vint mille Parisiiens, et se missent hors sus les camps et s'ordonnèrent en une belle bataille, entre Saint Ladre et Paris, au costé devers Monmatre. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 75). Il n'estoit pas en souvenance d'omme ne en memoire, que depuis deus cens ans si grant feste euist esté à Cambrai comme elle se tailloit de l'avoir ; ne li signeur, pour eux apparillier et joliier et pour exauchier leur estat, n'espargnoient non plus or ne argent que dont que il apleuist des nues. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 192). Enssi estoient il vesti et houcié dessus leurs armeures, (...) cescuns sires desoulx sa banière ou son pennon, enssi comme à lui appartenoit et que, pour tantos entrer en bataille au plus honnourablement et notablement que cescuns peuist, et pour eulx bien joliier et quintoier, très estant en Engletière, avoient il mis leur entente. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 261).

V. aussi joliver