C.N.R.S.
 
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     IRASCIBLE     
FEW IV irascibilis
IRASCIBLE, adj.
[T-L : irascible ; GDC : irascible ; DEAF, I419 irascible ; FEW IV, 812b : irascibilis ; TLF : X, 545a : irascible]

A. -

[D'une pers.] "Prompt à se mettre en colère"

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds TLF et DEAF.

B. -

[D'un aspect de la pers., de l'âme] "Inhérent à la colère, qui porte à la colère" : De celle force qui irascible Et l'autre comcupiscible Et la racionnel me tais Et d'autres maintes, car li plais En durroit ja si longuement Que tart seroit le finement. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 235). L'autre la puissance appetitive, par quoy l'ame a desir et affeccion et tent a aucune chose et est divisee en deux principaulz, c'est assavoir, la concupiscible, par quoy l'en tent a aucune chose delitable ou fust chose triste, et la puissance irascible par quoy l'en a yre et appetit de vengance. (ORESME, E.A.C., c.1370, 158). ...c'est assavoir, la partie irasable [l. irascible] en laquelle sont les passions de paour et de hardiesce, vers lesquelles est la vertu de fortitude comme dit est. (ORESME, E.A.C., c.1370, 219). Et tel est le cours du munde et l'inclination qui vient des corps du ciel sus la nature de le partie sensitive irascible et concupiscible et meismement sus la vertu et puissance irascible, ce est a dire sus celle qui conmeut ou esmeut les gens a ire. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 294). L'autre vertu seconde leur fu aussi donnee pour resister as choses qui pourroient empeschier leur delectacion (...). Et ceste vertu est irascible appellee, pour ce que on se courouce voulentiers par nature quant on voit que on ly veut son delit recoper. Et pour ce est elle ainsy irascible appellee pour ce que elle encline et esmeut a ire et a vengance, quant on ly fait injure. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 247). En l'ame selon qu'elle est concupiscible, c'est a dire convoiteuse, appetissante, desireuse, est comme bonité. En la partie de l'ame qui s'appelle irascible est comme pitié ou piteux. La partie irascible est en maniere dicte, car par icelle, l'homme courrouchié par bonne jalousie enflammee d'une fervente amour d'aucune chose juste, honneste, grande, prouffitable et salutaire se expose pour l'apprehender en pugnissant et en deboutant ce qui est injuste (Somme abr., c.1477-1481, 138). Item quant l'homme peche, il erre aucunement infinitement sans fin selon les parties de lui qui est raisonnable, irascible et concupiscible. (Somme abr., c.1477-1481, 176).

 

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss. "Une des deux tendances fondamentales de l'appétit sensible, l'autre tendance étant le concupiscible" (Dict. de la foi chrét., t. 1, 1968).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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