C.N.R.S.
 
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     INTEMPÉRANCE     
FEW IV intemperans
INTEMPERANCE, subst. fém.
[T-L : intemperance ; DEAF, I328 intemperance ; FEW IV, 739b : intemperans ; TLF : X, 391a : intempérance]

A. -

Au propre Intemperance de l'air. "Temps, climat mauvais et défavorable" : Entre ses prenosticacions, predist la fureur des vens qui fut en ce temps et l'arsure des oyseaulx par les vehementes challeurs en l'air et predist les inundacions des eaues et la grande intemperance de l'air, par laquelle aucuns dient que en Albanie tumba des nues de petitz poissons et autre part du grain (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 110 r°). ...prenostica par la science des estoilles la grande intemperance de l'air et les grandes pluyes que furent si vehementes que les blez demourerent germez et grenez aux champs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 119 r°).

 

Rem. FEW : «Est 1538 - Stoer 1628».

B. -

Au fig. "Manque de modération, de retenue" : Discipline est le cep ou restrainte de couvoitise, le chartre des desirs mauvais, le frain de mignotise, le fardeau de elation ou de eslievement, le bien de ire, qui aprivoise intemperanche, lie legiereté et estaint tous mouvemens desordonnés et illicitez appetis de pensee. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 244). La garde de soy contenir ne convient pas a table aussi oublier, affin qu'en maniere ne en port rien de mal affreant ou de deshonnesteté ne soit fait, sans faire ainssi comme auchuns font, lesquelz, lors que pour mengier se vont asseoir, se meuvent d'un lés et d'autre et par la confusion de leurs membres donnent a congnoistre l'intemperanche de leur corage. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 252). Semblablement il fu dit que intemperance est plus contraire a temperance que elle n'est contraire a insensibilité. (ORESME, E.A.C., c.1370, 281). Donques est injustice une especial malice autre que intenperence ou adultere, etc., et par consequent justice est une especial vertu. (ORESME, E.A.C., c.1370, 281). Or me dy se tu scez qu'est devenue la cruaulte de Cayin, la grandeur et puissance des Jayans, l'oppression de Nembroth, le grant empire de Nynius, l'intemperance et l'incontinence de Semiramis (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 471). Et n'est pas de mesrveille se on doit garder Attrempance et aymer, car Intemperance qui est son contraire est cause de tout mal (JUV. URS., Nescio, 1445, 475).

 

Rem. Boece en rime A., c.1350-1375 (J. K. Atkinson, R. Ling. rom. t.75, 2011, 492).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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