A. -

Empl. trans. "Faire du tort"

1.

Injurier qqn. "Faire du tort (à), porter dommage à" : Item, les gens ne contendent pas seulement et injurient lez uns les autres pour les choses necessaires a leur vie (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 92). ...et sez ministres prent en despit, et lez injurie et tormante (Songe verg. S., t.1, 1378, 15). Car, contre tout Droit, nous sonmes de jour en jour injuriés, noz drois sont enpechés et deffoulés et noz libertés conme toutes enffraintes (Songe verg. S., t.1, 1378, 20). ...et faisoient mal de le ainsi injurier, en rappellant ycelles injures à son courage, disant qu'il estoit clerc, en habit et en possession de tonsure, et que l'en ne voulsist attempter en aucune maniere à sa personne. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 48). ...lequel Clos il poursuirent moult fort et asprement, en entencion de luy batre et injurier, et ycellui attaindrent environ la place aus Chas, en laquelle place il le abatirent à terre de plusieurs cops de bastons (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 101). ...sondit cousin li dist que par un homme nommé Gieffroy, de la Hollande, semblablement cousturier, il avoit esté batu et injurié très-grandement (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 171). Donques, s'il n'y a autre cause que aucuns ait sur nous adevinee par envie ou par haine, je dy que par droit vous ne nous devez vouloir nul mal, nous qui sommes hommes et vrais subgiez et obeissans de nostre droit seigneur naturel Remond de Lusegnen, car, se aucun nous vouloit molester ou injurier, si nous devriez vous garantir. (ARRAS, c.1392-1393, 211). ...yceulx l'avoient Moult injurié et trouvoient Reprouches laides et villaines, Qu'ilz crioient a grans alaines D'en hault du chastel sus les murs (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 256). De ce dit Saint Basille que qui de pacience fait targe, toutes durtez lui semblent legieres, et s'il est injurié par aucun, sa deffense est faite non mie par ire, vengence ne impacience, mais pour garder le droit à justice. (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 32). ...et [Coriolan] se herbega avec ung [Volsque] qui avoit nom Actius Tulius, qui estoit le plus grant de tous et leur duc, qui moult grant feste et honneur lui fist ; et tant plus, quant sans cause ilz le avoient ainssy injurié [par un bannissement injustifié] (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 35). Je congnois celui qui injurie et celui qui soustient. (Internele consol. P., 1447, 203).

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Part. passé en empl. subst. "Celui à qui on fait du tort" : ...si tost que les dis eschevins en auront cognoissance, soit par la plainte des injurréz ou dampnifiéz ou autrement, qu'ilz se tirent devers le cappiteine et gouverneur de nos dites ville et Cité, lequel fera ou fera faire par aucun ou aucuns des dis eschevins information sur les cas (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481,,, 463).

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Part. prés. en empl. subst. "Celui qui fait du tort" : Et se il ne vient mie dont, art on et destruist le maison de l'injuriant et li arbre du pourpris de le maison sont sartet et desrachinet ; tout soit il ensi que ladite maison soit douwée ou de douaire mais que toutesvoies li injurians soit propriétaires de ladite maison (Hist. Lille T., t.2, 1344, 405). Car si comme dit Aristote ou quart d'Ethiques, soustenir lez injurians et despire les familiaires, ce est chose servile. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 300).

2.

Injurier qqc. "Porter atteinte à qqc." : ...affin que nos dits subgetz de Franchise soient moins fatiguéz et travailléz, et aussi que les loix et coustumes de nostre dit païs de Normandie et chartre aux Normans ne soient altérées, interrompues, injuriées ou innovées en quelque maniere que ce soit. (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481,,, 485).

B. -

Empl. trans. "Couvrir d'injures, offenser, outrager qqn"

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Injurier qqn de paroles. "Maltraiter qqn en paroles, offenser qqn par ses propos" : ...et [le dit Raoulet Grison] s'estoit defendu de fait et rebellé à l'encontre des huissiers de ceans qui par le commendement desdiz commissaires le vouloient mener en la Conciergerie pour tenir prison, et les avoit injuriez de paroles (BAYE, I, 1400-1410, 127). ...le dit Henry, comme meu de ce, se prinst à injurier de parole yllec publiquement le dit suppliant, en l'appelant : «pissechien revet, filz de prestre et de moine» (Doc. Poitou G., t.7, 1403, 3). Consydera aussi de la battre ou injurier de parolles que c'estoit peine perdue (C.N.N., c.1456-1467, 419).

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Injurier qqn : ...les injuriant moult grandement et les appelant truans, garçons et plusieurs autres paroles injurieuses et minatoires (Doc. Poitou G., t.6, 1393, 146). Puiz fit le Roy publier et defendre que nul ne injuriast ledit d'Orleans, ne aucuns de son costé, et par especial de son sanc, car il les tenoit bons et loyaulx, et que l'en ne injuriast nulx de leurs gens. (BAYE, II, 1411-1417, 143). ...les procureurs dient en injuriant le Chancellier et autres officiers royaulx que l'argent qui ist du seel de la Chancellerie ne va pas au profit du Roy (BAYE, II, 1411-1417, 198). Et sur toutes choses ne vous laissez point de parolles ne aultrement injurier contempner ne mespriser. (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 29).

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Part. prés. en empl. adj. : Mais il sont despisëeurs ou despiteus et injurians [ou sens A ?]. (ORESME, E.A., c.1370, 252).