I. -

Adj.

A. -

"Qui ne pratique pas la religion chrétienne, qui n'est pas chrétien" : Desquieulx parle Ysaïe, en son premier chappitre, en disant qu'il est aucuns princes et chevaliers qui sont infideles et compagnons des larrons, prenans de tous costez et vivans sans foy et sans loy. (BUEIL, II, 1461-1466, 73). Ensieut de l'aultre et grant empeschement qui empesche de l'un avoir l'aultre par mariage, c'est diverse religion ou diverse loy. C'est quant Anthoine est cristien et Jaqueline est juifve, sarrasine ou infidele. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64). Et se l'un est fidele et l'aultre infidele, ilz ne peuent contraire mariage. (Sacr. mar., c.1477-1481, 80). Devant moy s'est venue renger, En sa main tenant une espee, Faisant merveilles de trancher ; A plusieurs a la vie finee. Je l'é congnu en la meslee Que nul n'osoit approcher d'elle ; C'est une deablesse enragee Et croy qu'elle soit infidelle. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 460).

Rem. Doc. c.1310 ds DEAF.

B. -

"Qui manque à la foi donnée, à ses engagements"

Rem. Mer des hist. (1488, éd. 1491) ds TLF.

II. -

Subst. "Celui qui ne pratique pas la religion chrétienne (en partic. musulman, hérétique), mécréant" : Aprés laquelle predicacion, pluseurs infidelles qui oÿrent leur sermons (,) se convertirent (Renart contref.,, 1ère réd. R.L., t.2, c.1319-1322, 248). Lors chacun entendra a l'aumentacion de la foy catholique et au bien publique de toute la Crestiente et souverainement a reduire les scismatiques et les infidelx, Tartres, Turcs et Juifz et Sarrazins, a la vraye foy de l'eglise de Romme (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 296). Sy s'ensuit l'objettion des infideles (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 168). ...[elle] prioit Dieu (...) que par sa grace luy voulsist ses pechez pardonner et le mettre ou nombre des glorieux martirs qui pour le reboutement des infideles et l'exaltacion de [la] saincte foy catholicque se sont voluntairement offers et habandonnez a la mort temporelle. (C.N.N., c.1456-1467, 423). ...grant foy et bonne esperance des pers de France, qui moururent es plains de Roncevaulx durant le regne de Charles-le-grant pour soustenir la foy crestienne, laquelle estoit moult traveilliée des infidelles (BUEIL, I, 1461-1466, 52). Ou le fidele et catholique contrait mariage avec une payenne et infidele ou heretique, ou deux infideles se marient ensemble, ou deux fideles et catholiques ensemble, et l'un chiet en heresie. Au premier cas le mariage est nul. Toutevoies le fidele puet mariage contraire avec l'infidele par condicion que il se convertira a la foy et loy de Dieu. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64).

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Au plur. "Sarrasins, Musulmans" : ...jamais n'estoit vacquant de guerre contre les Infidelz (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 149). ...les deux chevaliers (...) mandent au roy que les Infidelz sont entrez en plaine Castille et ont juré leurs Mahommés que jamais ilz ne retourneront en leurs pays jusques a tant qu'il avront entré ou royaume de France (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 156). ...la dampnable emprinse du Grand Turc et des infidelles (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 383). Vous qui estes gens de deffence, Montez a mont sus les Tourelles, Et y monstrez vostre vaillance Ainsi comme sus infidelles (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 174). Les Orlenois vous sont rebelles, Ainsi que chacun nous raconte, Et sont ainsi comme infidelles, Que de morir ne tiennent compte. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 318). ...avons sceu que Vostredicte Saincteté a deliberé de venir au devant de nous et le bon vouloir qu'elle a de nous favoriser ou trés grant desir que avons d'aler contre les Infideles (Lettres Ch. VIII, P., t.4, 1494, 120). Predist aussi la capcion de la vraye Croix et aussi de la cité de Aschalon, qui fut prinse par les infideles, le IIIIe jour de septembre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 119 v°). ...voyant que ledit roy ne gardoit sa promesse audit Lullii, son compaignon, et ne vouloit aller contre les infidelles, ainçois s'efforçoit tousjours le garder en captivité par son avarice, se joignit par pensée et affection audit Raymond et tellement qu'il trouva maniere de le deslivrer. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 128 r°).