A. -

"Qui ne peut être divisé" : ...que chose indivisible est divisee, et en chascune partie demeure entierement tout le corps, si comme ou miroer froissié on voit en chascune partie la representation de tout son visage (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 499). Et l'en ne peut dire que aucun temps soit indivisible. (ORESME, C.M., c.1377, 112). [Très nombreuses occ. ds ce texte] Car l'ame humaine est chose indivisible et esperituelle en laquelle les nombres n'ont pas proprement lieu. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 69). ...l'ame sainte indivisible. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 111). Car comme ung est indivisible en soy sans quelque division et partissement, et est separé de toutes aultres choses, excepté seulement de Dieu, il n'est chose quelconque en laquelle on ne puist entendre aucune division de fait et actuel (Somme abr., c.1477-1481, 104). ...car nous veons que toutes les lignes du cercle se ressamblent en ung ou centre, c'est a dire ou point indivisible qui est ou moyen du cercle (Somme abr., c.1477-1481, 158).

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[De Dieu, à propos de Dieu] : ...la science de Dieu (...) de un singulier et indivisible regart elle voit et contient et comprent l'université de toutes les choses (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 168). [pour d'autres ex., cf. gloss. de l'éd.] Item, encore di je que Dieu est simplement et souverainement indivisible nonobstant la trinité des personnes divines de laquelle fu dit ou premier chapitre du premier en faisant mencion comment trinité est en pluseurs autres choses. (ORESME, C.M., c.1377, 722). Sy s'ensuit premierement que Dieu est chose indivisible et espirituelle car chose qui est materielle, divisible et corporelle n'est pas si parfaicte en ses parties comme en son tout (GERS., Trin., 1402, 160). Et pour ce, il est escript que "Dieu le Pere a fait toutes choses en sapience", c'est a dire en son Filz, ou par sapience, qui est son Filz, car les euvres de la trinité sont indivisibles. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

B. -

Empl. subst. "Ce qui est indivisible" : Premierement, de metre que quantités continues sont composees de indivisibles, touz les impossibles qui s'en ensuient en sciences mathematiques s'en ensuient en sciences naturelz, et ceulz qui s'en ensuient en sciences natureles ne s'en ensuient pas touz es mathematiques pour ce que les choses mathematiques sont dites et entendues par abstraction et les natureles par apposicion ou conjunction aveques matieres. (ORESME, C.M., c.1377, 590). Et dient que d'un corps ne sont pas faiz pluseurs par corrupcion ne de pluseurs un par generacion, mais tous corps sont faiz par la complicacion et circumposicion ou application de ces indivisibles. (ORESME, C.M., c.1377, 622).