A. -

"Mettre, placer, poser qqc. sur/en"

1.

Au propre : De cieulx faisans leurs mouvemens, Et d'estoilles ens imposees, De contraires quatre elemens Et de choses d'eulx composees, Le monde fist [Dieu] a reposees (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 147). ...sur ces animaulx [les éléphants], les Persans et Médois se combatent en tours de bois faites et imposees sur leurs doz (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 221).

2.

Au fig.

a)

Imposer qqc. à qqn

-

"Attribuer (des honneurs) à qqn" : ...dessus la chaire Moÿse Sieent scribes et Pharisees, Qui les honneurs ont imposees A eulx et veulent les grans estres, Et sires qu'on les cleime et maistres (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 8).

-

"Jeter, infliger (un blâme) sur qqn" : Et a celle fin, dit il, que vous ne disiez que je veille imposer a vostre fille blasme sans cause, je vous monstreray a l'oeil et au doy le ribauld (C.N.N., c.1456-1467, 382). CUEUR LOYAL. De rien reprendre. FRANC VOULOIR. Qui leur vauldra. CUEUR LOYAL. Imposer blasmes. FRANC VOULOIR. La malle mort le puisse prendre. (LA VIGNE, Honn. dames H., c.1500, 91).

b)

Imposer qqc. à/en qqc.

-

Imposer maniere en qqc. "Mettre de la modération en qqc." : Dit cy dessus que à la parfin celle puissance est ferme et seure qui impose et met maniere en ses forces. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 125).

-

Imposer fin à qqc. "Mettre fin à qqc." : Dy nous et impose fin a ces argumens, et nous declaires quel precieux formail tu mettras au front de ce roy... (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 318).

c)

Imposer nom à qqn/qqc. "Attribuer un nom, un titre à qqn ; mettre un nom sur qqc., attribuer un nom à qqc." : ...de ce list on en son livre que, son filz auquel il imposa son nom, il lui enseigna des son enfance a cremir Dieu et soy abstenir de tout pechié. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 10). Trop celer ou noier ou trop apeticier son bienfait ou ce dont l'en doit estre loé et recommandé, c'est un vice qui est contraire a vanterie et qui ne a pas nom imposé en latin ne en françoys. (ORESME, E.A.C., c.1370, 167). Mais nous tempterons a leur imposer [ à ces choses] et faindre noms afin que elles soient plus manifestes et pour la grace du bien qui en puet ensuir. (ORESME, E.A., c.1370, 167). ...car il est manifeste que le nom derrenier imposé est dit et derivé du premier imposé. (ORESME, E.A., c.1370, 228). ...et ainsi qu'il estoit a Gand sa femme, qui avec luy estoit venue, estant grosse enfanta ung filz, au quel imposa nom Leon. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 37). Pour quoy l'an de l'incarnation de Nostre Seigneur Jhesu Crist IXc et douze, les fons benys, fut Rollo baptizé par l'arcevesque Francon ou nom de la sainte Trinité, lequel Robert levant des fons, luy imposa son nom (JUV. URS., T. crest., c.1446, 66). Saches aussi que je leur ay donné a nom les Lunettes des Princes, non pas pource que tu soyes prince ne grant seigneur temporel - car trop plus que bien loing es tu de tel estat, valeur ou dignité - mais leur ay principalement ce nom imposé, pource que tout homme peult estre dict prince, en tant qu'il a receu de Dieu gouvernement d'ame. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 35). Quel nom doncques lui imposerons nous [au roi Charles VII défunt], o vous les inspecteurs des choses ? Lui attribuerons nous le tiltre de diligent par ce que diligence est mere de richesse, espoenteresse de fortune, et qui seulle vainct et maine affin toute difficille oeuvre ? (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 318). Et, Sire, il est certain que en plusieurs sciences y a des termes et des noms qui n'ont point esté translatez, ains sont demourez telz qu'ilz furent imposez par les anciens aucteurs, comme en astrologie y a plusieurs motz ebraïques, arabicques et grecs (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 r°). ...actendu qu'il sceut à toutes choses, par especial aux estoilles et corps celestes imposer et bailler noms selon leur nature, forme et proprieté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°). Par ceste parolle sembleroit assez que Adam ait eu toute science et mesmement la science de astrologie, laquelle consiste en la consideracion de la proprieté du firmament et des autres esperes, ausquelles il imposa nom et aux estoilles et corps celestes, qui sont en grant et merveilleux nombre et plus que les autres choses, et bailla aussi nom aux quatre ellemens et choses terrestres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).

B. -

[Avec une idée de contrainte]

1.

[Domaine des contributions, des impôts...]

a)

Imposer qqn à qqc. "Soumettre qqn à une redevance" : ...pour certaines causes à ce nous mouvans, nostre entencion n'est pas que au dit ayde soient assiz ne imposez noz amez et feaulx conseillers les presidens, conseilliers, greffiers et notaires servans en nostre Parlement à Poictiers, et noz advocat et procureur general, et noz huissiers ou dit Parlement, et pour ce les en exemptons par ces presentes. (Doc. Poitou G., t.7, 1423, 401). Audit temps, pour ce qu'il avoit pleu au roy auparavant de affranchir de taille les habitans de Dampmartin à la supplication de Mons. le grant maistre, leur seigneur, certaines années durans, qui n'estoient encores escheuz ne passées, et neantmoins les esleuz de Meaulx imposerent lesdits habitans à la taille (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 376).

-

Part. passé en empl. adj. ou subst. masc.

.

Empl. adj. [D'une pers.] Imposé + indication du montant de l'imposition. "Assujetti à" : ...Chapitre de Saint Pierre, imposé à XXV frans, ne volt paier que XII frans, par ce que les deux pars des chanoines estoient absenz et que audit ayde il ne s'estoient point consentis (Trés. Reth. S.L., t.2, 1382, 283).

.

Empl. subst. masc. "Celui qui est assujetti à un impôt" : ...que lesdiz imposez ne soient aucunement contrains de paier leur assiette en autre argent que ainsi qu'ilz en (...) pourront finer (Ch. VI, D., t.1, 1422, 416).

b)

Imposer qqc. (sur qqn)

-

"Prescrire (une contribution) (sur qqn)" : Item, que l'en impose vectigals, ce est a dire acquis, peages et semblables exactions. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 246). Quartement, je suppose conment le dit Prince traicta durement lez subjés de Guyenne en leur imposant tailles, gabelles, imposicions et plusieurs aultres aides extraordinaires, inportables et contre rayson, sanz congié et sanz licence du Roy son souverain (Songe verg. S., t.1, 1378, 282). ...afin que les autres dessus nommez, ou aucuns d'eulz qui avoient ordonné et imposé ladicte taille et exaction, s'en voulsissent desister et ycelle faire cesser (FAUQ., I, 1417-1420, 335). Il imposa grans deniers sur eulx, lesquelz il disoit luy estre deüz à cause des paix et apoinctemens rompuz les ans precédens. (COMM., I, 1489-1491, 116).

-

"Attribuer un taux d'imposition (à qqn)" : ...ladicte somme (...) vous asséez et imposez hastivement sur tous les habitans des mectes de ladicte recepte de Bayeux (Ch. VI, D., t.1, 1387, 85). ...vous mandons (...) que, en nostredit (...) duché de Berry (...), vous mectez sus, assééz et imposéz la dicte somme (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., c.1461, 412).

2.

[Autres domaines]

-

"Infliger (une peine)" : Item les painnes que l'en impose a ceulz qui pechent et font mal demonstrent que vice et vertu resgardent et sont en delactacions et tristeces, car telles painnes sont bailliees comme medicines contre les vices et medicines sont faites de choses contraires a la maladie. (ORESME, E.A., c.1370, 152). ...et si luy devroit on imposer par celluy auquel il appartendroit une bonne penitance, selon l'oppinion de plusieurs docteurs. (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 39). Et se ung juge a imposé aucune paine en choses criminelles ou civilles au regart de l'interest de justice, il la peut muer, ou moderer, ou croistre (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 41).

-

Imposer necessité. "Contraindre, supprimer la liberté" : Et dit ici Albert que par ce appert que Aristote ne vouloit pas que l'inclination que un homme a par la constellation de sa nativité impose neccessité ou contraingne (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 330).

-

Estre imposé à la mort. "Être voué à la mort" : Les mondains biens sont d'amer tous compos. Pren que tu ayes richesses a plain pos : Tu les gardes en dangier. Et posé Que tout viendroit au gré de tes suppos Par aulcun temps : saches pour tous expos Que brief seras a la mort imposé (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 25).

3.

En partic. Imposer silence à qqn.

a)

"Faire taire qqn" : Quel nom doncques lui [au roi Charles VII défunt] imposerons nous, o vous les inspecteurs des choses ? Lui attribuerons nous le tiltre de diligent par ce que diligence est mere de richesse, espoenteresse de fortune, et qui seulle vainct et maine affin toute difficille oeuvre ? Qu'en direz vous, vous ses familliers qui savez de ses explois, qui avez veu sa dilligence et activité en employ de temps, et la ou sa dure fortune a esté amollie en sa labeur et sa gloire renee ? Se le nom vous semble condigne a ses fais, imposez moy silence ; ou, se je le puis reprouver non souffire a sa dignité, ottroiez moy ascout (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 318). Toutesfois dame Transeline, comme presidente pour ceste nuitié, leur imposa silence affin qu'elle peust paisiblement parfaire sa lecture, laquelle chose elle obtint a tres grande paine. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 90). Et afin que perpetuelment silence feust imposee auxdictes quatre personnes Dico, Duco, Facio, Fero, et que pour memoire perpetuel ilz ne feussent si hardis de user de une telle presumpcion, ilz ordonnerent que de l'imperatif on leur osteroit une partie (...), et tellement que a Dico on devroit dire en l'imperatif dice , il n'y auroit que dic , et a Duco, pro duce, duc , et a Facio, pro face, fac , et a Fero, pro fere, fer (JUV. URS., Loquar, 1440, 343).

b)

[Dans le cadre juridique]

-

[D'un souverain] Imposer silence à son procureur. "Défendre à son procureur de poursuivre une affaire pour laquelle des lettres d'abolition ont été accordées" : ...en mettant au neant tous procès fais ou enconmenciez sur ce contre le dit exposant ; les quelx nous ou dit cas anullons, en imposant sur ce silence perpetuel à nostre procureur ou dit bailliage et à tous autres. (Doc. Poitou G., t.4, 1373, 296). Pourquoy nous, attendu ce que dit est, inclinanz favorablement a leur supplicacion, audit Jehan Courson dit du Bois, ou cas dessus dit, avons quictié, remis et pardonné et, de nostre certaine certa[in]e science, grace especial et auctorité royal, quictons, remectons et pardonnons par ces presentes ledit fait, appeaulx et banissement, se pour ce appellez ou baniz estoit, avecques toute paine corporelle pai[ne c]orporelle, criminelle et civile que pour occasion de ce il puet avoir encouru envers nous, et le restituons a sa bonne fame, renommee, pais et biens non confisquez, en mectant du tout a neant yceuls appeaulx et banissement et sur ce imposant scilence perpetuel a nostre procureur. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1375, 457). Et sur ce imposons silence à touz jours mais à nostre procureur de nostredit pais d'Auvergne. (Ch. VI, D., t.2, 1413, 62). ...quant à ce Nous imposons silence perpétuel à nostre Procureur, et à tous noz autres officiers (Ordonn. rois Fr. B., t.14, 1452, 230). ...assez et souvent vous avons escript que interinissiez entierement les lectres que avons octroiées à nostre (...) cousin le conte de Tancarville, touchant le fait de la haulte justice, avec les tiers et dangiers de sa dicte conté de Tancarville, sans y faire delay, difficulté ne restrinction aucune, en imposant sur ce silence à noz procureur et advocat en nostredicte court (Lettres Louis XI, V., t.2, 1461-1465, 52). ...et quant à tout ce que dit est, imposons silence perpetuel à noz procureurs et à tous noz juges, receveurs et autres officiers, presens et avenir, quelzconques. (Hist. dr. munic. E., t.1, 1477,,, 438).

-

Imposer silence à une partie. "Faire taire une partie" : Mais li juges qui sagement Voloit faire son jugement Tantost leur imposa silence (MACH., J. R. Nav., 1349, 246). Hee, sire, imposez leur silence ! N'av'ous honte de tant debatre A ce bergier pour trois ou quatre Vieilz brebïailles ou moutons Qui ne vallent pas deux boutons ? (Path. D., c.1456-1469, 176).

-

Imposer silence (du champ de bataille) à qqn. "Interdire à qqn de trancher une affaire (par un duel judiciaire)" : Et la partie qui a este offendue, s'estudie d'avoir pacience et amander sa vie et pardonner en son cuer et de tout commectre a Dieu. Et du champ de bataille par la justice a l'appellant soit impose [l. imposé] silence. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 280).

C. -

"Mettre qqc. sur le compte de qqn, imputer qqc. à qqn"

1.

Imposer qqc. à/sur qqn

a)

Imposer qqc. sur qqn. "Charger qqn de qqc." : En oultre lesdiz proposans, Tous ces maulx sur Homme imposans, Affermèrent lors que les choses, En leur libelle ainsi encloses Estaint vraies notoirement Et se monstraint si clerement Que seurement n'estoit besoign De produire tesmoigns de loign, Ne d'observer ordre de Droit (LA HAYE, P. peste, 1426, 36). Imposans, c'est à dire chargans et mettans suz. (LA HAYE, P. peste, 1426, 206).

b)

"Imputer (un défaut) à qqn" : Vous avez menty ; Ne me imposez point lascheté. J'ay mieulx gardé de mon costé Que vous, et de meilleur party. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 389). Vous avez menty, Ne me imposez point lascheté : J'ay mieulx gardé de mon costé Que vous, et de meilleur party. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 842).

c)

Imposer à qqn de + inf. "Imputer à qqn de" : Touteffois ceulx de Paris l'ont en estyme, à cause d'aucun livre que on lui impose aver fait, comme à nostre adversaire Jehan Quentin, qui se atribue aver fait aucuns sermons, qui sont pieça fort devant que sa mere fust née, faiz et composez par Germain du Bois. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

2.

[Dans le cadre juridique]

a)

Imposer qqc. à qqn. "Imputer qqc. (un délit) à qqn, accuser qqn de qqc. (d'un délit)" : ...Pierre Prevost, de Germont, fust detenuz en la prison du roy nostre seigneur à Lezignan pour aucuns fais et cas qui li estoient imposez (Doc. Poitou G., t.1, 1330, 357). Je vous demande pourquoy c'est que, ja soit ce que ilz treuvent lez lays purs et innocens dez crimes lezquelx leur sont imposés, nientmoins ilz lez detienent encore prisonniers pour païer leurs escriptures (Songe verg. S., t.2, 1378, 156). Et, toutevoies, la prise et la detencion deveret appartenir au Roy, juques a tant que telles personnes soient convaincues dez crimes lezquelx leur sont imposés. (Songe verg. S., t.2, 1378, 179). Et par ainsy je accorde que saint Pol reprist justement saint Pierre sans ce que on impose crime a saint Pierre mais grant louange, comme dit est. (GERS., P. Paul, a.1394, 490). ...la Court tient et repute lesdiz defaillans pour conveincus et attains des crimes et malefices à eulx imposez (BAYE, II, 1411-1417, 75). ...nous eussions fait arrester en nostre chastel de Poictiers Loys d'Amboyse, chevalier, pour certains cas et deliz que on lui imposoit, sur lesquelz par nostre ordonnance il fut interrogué et examiné et sur sa confession prins droit, veue laquelle par nous en nostre grand conseil, appellez à ce les presidens et conseillers laiz de nostre court de Parlement, se ensuit certain arrest pronuncé en nostre presence, en nostre Palais à Poictiers, par lequel ledit Loys d'Amboyse fut par nous relevé de la peine de mort (Doc. Poitou G., t.8, 1434, 61). Veu les grans cas qu'on luy impose, Il doibt mourir. (Cene dieux, c.1492, 112).

-

Imposer une accusation contre qqn. "Porter une accusation contre qqn" : ...et par ledit mons. le prevost lui fu dit que desdites accusacions contre lui imposées il deist verité, ou l'en lui feroit dire par sa bouche et à force. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 46). Maceot Beauté, aagé de XXV ans ou environ, juré aus sains Euvangiles de Dieu de dire verité sur les accusacions dessus dites, contre lui imposées, cogneut et confessa [ceci] (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 239).

-

Imposer à qqn de + inf. "Accuser qqn de" : Comment s'excusent les monniers, quant imposez sont d'avoir trop largement prins meuture ? (Devin. R., c.1470, 76).

-

Imposer à qqn que. "Accuser qqn de" : ...s'il avenoit que li justice imposast à bourjois ou à bourjoise, ou à enfant de bourjois qu'il eussent mis main violente à le persone du bailliu ou d'aucun sergant sermenté en le vile, ou que il eussent peschiet es yaues du seigneur, ou chaciet en ses bos, ou aucun autre cas de juridition reservée au seigneur, tenus est de mettre le cas et cognoissance sommierement et de plain et sans figure de jugement (Hist. dr. munic. E., t.2, 1334, 85). ...fu morte ou Chastellet, Jehanne, (...) qui y estoit mise pour ce que on li imposoit que ele avoit pourté faux tesmoignages (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1346, 175). Il [les amis de la femme] lui imposerent [à celui qui avoit la pucelle convenancee] qu'il ne avoit pas fait deuement et a point le sacrifice d'augurement (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 213). Lez officiaux, sanz garder aucune ordre de Droit, font prendre plusieurs personnes layes et leur imposent que ilz ont comis, en aucun cas, contre la foy catholique, et lez detienent en prison fermee. (Songe verg. S., t.2, 1378, 179). ...aussi l'a approuchié de ce que la cornete de son chaperon estoit de deux paires de draps, en lui imposant qu'il l'avoit fait pour doubte de la justice de la court de l'eglise, qu'il ne devoit pas faire (Rouen temps Jeanne d'Arc L., 1424, 61).

-

Imposer à qqn comment + sub. interr. indir. "Accuser qqn en lui rappelant comment..." : Et quant il fut ainsi illec arrivé, en aucuns jours apprez, le Roy le manda et le fist venir devant lui, auquel imposa comment il avoit prins alliance aveuc ses anciens ennemis, ausquelz il devoit baillier ses places de la Falaise et Danfront, pour descendre en son Royalme. (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 323).

b)

Part. prés. en empl. subst. "Accusateur" : Imposans, c'est à dire chargans et mettans suz. (LA HAYE, P. peste, 1426, 206). ...faictes jugement et justice, et délivrez celui qui est opprimé par force, de la main de l'imposant faulsement par péchié d'aultrui, et délivrez l'orphenin et la vesve. (Doc. 1408. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1 c.1425-1440, 338). ...s'il y avoit homme au royaume de France qui voulsist charger son père de quelconque chose qui fust contre son honneur et contre devoir (...), il estoit et seroit content de le combattre devant le roy, et tellement s'y porter (...) que l'honneur en demoureroit en luy, et le blasme devers les imposans. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 433).