I. -

Empl. trans.

A. -

"Envelopper, contenir"

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, v.54.

-

Au fig. Estre impliqué en. "Être enfermé dans" : ...quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez, aggrauee de la pesanteur de ce corps mortel, intriquee et enlassee de cures et sollicitudes terriennes, infecte et corrompue de desirs charnelz, aueugle, courue, enferme, impliquee en plusieurs erreurs (CIB., p.1451, 198).

-

[D'une chose] "Embarrasser qqn" : Car moult de maulz me surviengnent en ceste valee de misere, lesquelz me troublent souvent, me contristent et obscurcissent et trés souvent m'empeschent, me detraient, me oignent ou atraient et me impliquent affin que je n'aye franc accés a toy et que je ne goe des joieux embracemens qui toudis sont prests aux beneurés esperis. (Internele consol. P., 1447, 131).

Rem. Cf. aussi Aalma R., c.1380, 443, 13314 (uisco : empliquer, engluer).

-

[D'une pers.] Estre impliqué de qqc. "Être embarrassé de qqc." : En verité tu es pecheur, empeschié et impliqué de moult de passions. (Internele consol. P., 1447, 73).

B. -

Au fig.

-

[D'une pers.] "Mêler (qqc. à qqc.) de manière implicite" : Il me semble que Aristote implique ycy .II.. raysons assés obscurement. (ORESME, C.M., c.1377, 232).

-

[D'une chose] "Comporter de façon implicite"

.

Impliquer (une) contradiction. "Renfermer une incompatibilité" : Et combien que telle chose ne puet estre faite par nature ne par art de matiere ou en matiere corruptible ne tant longuement durer, toutevoies ce ne enclot ou implique quelconque contradiction ne aucune repugnance quant est de soy, mais est possible selonc la nature des mouvemens, et toute la repugnance est par rayson de la matiere ou d'autre chose dehors. (ORESME, C.M., c.1377, 202). Autre est quant la contradiction est impliquee obscurement et n'[ apparçoit ] l'en pas legierment la consequance, si comme que le dyamettre du quarré est conmensurable a son costé. (ORESME, C.M., c.1377, 210). ...car ce seroit chose qui impliqueret contradiction que il fust subjet du primier seigneur et que il ne fust soubz son obeïssance (Songe verg. S., t.2, 1378, 205).

.

Empl. abs.

Rem. Poème Grand schisme, 1381, 24, 4, ds T-L IV, 1354.

II. -

Empl. pronom.

A. -

[De choses] "S'enlacer, s'entrelacer"

Rem. Jardin de santé, c.1500, ds GD IV, 554c (et cheveleures [les feuilles de la vigne blanche] se implicquent et suspendent semblables aux nostres).

B. -

Au fig. [D'une pers.] S'impliquer en qqc. "S'engager dans qqc." : Nul homme qui est ordené au service de Dieu ne se doit impliquer es negoces seculieres ne soy mesler ou entremettre des besoignes du siecle (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 196). Tu n'as nul mestier de respondre pour les autres, mais rendras raison pour toy mesmes. Pourquoy doncques te impliques tu ? (Internele consol. P., 1447, 142). ...mesmement ne juge ja hastivement des paroles des autres ne de leurs fais et ne te implique ja es choses qui ne te sont point commises, et lors porra estre que peu ou neent tu soies troublé. (Internele consol. P., 1447, 145).

Rem. P. FARGET, Miroir vie humaine (éd. 1482), ds GD IV, 554c (les hommes seculiers se implicquent a vanitez et es choses mondaines).

-

Part. passé : Se nous estions en nous mesmes mors parfaictement, et tres petitement impliquiés es choses terriennes, lors nous porrions aussi savourer les choses divines et aucune chose experimenter de consolacion celeste. (Internele consol. P., 1447, 294).