A. -

[D'une chose] "Qui est sans mouvement, qui ne se meut pas, qui ne bouge pas" : ...et [Dieu] ne se pourroit departir ne absentir de quelcunque lieu et ne peust estre ymaginé lieu qui soit privé de la presence de son essence et que l'en peust dire "Dieu n'est pas yci" ; et non pas seullement des lieus de cest monde, mais samblablement en l'espace infinie ymaginee et immobile. (ORESME, C.M., c.1377, 278). Et par tant, comme le constructeur munist volentiers son edifice alencontre du feu, pareillement ce roy cy, aprés la glorieuse construction de son throne tout novel, l'a volu munir aussi par sens (...), lui a assis quattre posteaux immobiles pour fondement, et a fait de prudence son premier, le second de justice, le tiers de force et le quart d'attemprance. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 321). L'autre en descendant nomma IXe spere ou zodiacque immobil, car tel entends je qu'il soit, sinon par la violance et rapt du premier mobil qui elle et toutes les autres speres tourne et circumvolue d'Oriant en Occident (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 r°).

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"Inanimé" : MARIE. Corps ayans ames raisonnables Sont grandement irraisonnables S'il ne font honneur à mon fils Qui est vray Dieu de paradis, Quant les corps qui sont immobiles Sans ames se rendent habiles De lui porter obedience Et de lui faire reverence [Allusion à la légende selon laquelle un arbre se serait incliné au passage de la Sainte Famille fuyant en Égypte, puis redressé lors de son retour en Judée]. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 66).

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"Incapable de se mouvoir" : ...lesquieulx faulx Juifz avoient determiné de ardre et bruler le corps de la Virge Marie, maiz leurs bras et mains furent immobiles et fecz comme une atelle de boys seché au feu. (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 142).

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[D'une notion abstr.] : Et selon verité, nulle intelligence n'est simplement immobile et ne convient pas que chascune soit par tout le ciel que elle meut ne en chascune partie de tel ciel, posé que les cielz soient meuz par intelligences, car par aventure, quant Dieu les crea, Il mist en eulz qualitéz et vertus motivez aussi comme Il mist pesanteur es choses terrestes, et mist en eulz resistences contre ces vertus motivez. (ORESME, C.M., c.1377, 288).

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DR. Chose immobile. "Chose qui relève de l'immobilier"

Rem. Doc. 1450 (Loiret) ds GD IV, 549c.

B. -

Au fig. [D'une pers.] "Ferme, inébranlable" : Et tiercement est a regarder se il [aucun] a coustume ferme et estable de telles operacions faire et se il est en ce immobile et les fait fermement et perseveralment, senz ce que il puisse estre tourné ou mué au contraire. (ORESME, E.A., c.1370, 156).