C.N.R.S.
 
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     IDÉE     
FEW IV idea
IDEE, subst. fém.
[T-L : idee ; GDC : idee ; DEAF, I12 idee ; AND : idee ; FEW IV, 532a : idea ; TLF : IX, 1073b : idée]

A. -

"Notion générale, archétype (dans la doctrine platonicienne)" : Et par ce appert que toutes choses n'ont pas une ydee commune qui soit leur essence, car euls sont de divers gerres et de diverses raisons et dessemblables. (ORESME, E.A., c.1370, 114). Item, de toutes les choses qui ont une ydee, il est une meïsme science, si comme dient ceulz qui mectent les ydees (ORESME, E.A., c.1370, 114). Car, se il [Platon] entendoit ydee universele par predicacion selon logique, c'est chose fainte et neent (ORESME, E.A.C., c.1370, 113).

 

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[Dans un champ conceptuel précis] : Et dit Eustrate que Aristote ne inprove pas bien ceste opinion quant a l'intencion de Platon, car il entendoit par celle ydee le bien souverain, ce est Dieu, qui est la fin de toutes choses et ouquel est la felicité humaine de vie contemplative, encore selon Aristote meïsme (ORESME, E.A.C., c.1370, 113).

 

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L'idee de qqc. : Item, aucun pourroit demander que veulent dire ceuls qui tiennent ceste opinion en ce que il dient que l'ydee de bien est par soy bien et l'ydee de homme est par soy homme. (ORESME, E.A., c.1370, 114).

B. -

"Notion intellectuelle d'un être ou d'une chose préexistant en Dieu de toute l'éternité" : Les ydees des choses et les exemplaires et raisons sont telement en Dieu que ce nom ydee emporte cause active conforme et samblable a l'effect. Mais l'exemplaire emporte cause formele, et raison emporte cause finale. (Somme abr., c.1477-1481, 156). Ces trois choses, ydee, exemplaire et raison ont tele difference entre eulz, car exemplaire est ung, car il emporte une maniere de cause ou de causalité. Les choses causees et faites sont ung en leur cause. Mais ydees et raisons des choses sont pluseurs, car elles sont dictes par le regard aux choses. (Somme abr., c.1477-1481, 157). Et pour ce dont que la divine essence est pourtraiable par tele maniere de samblableté de ceste creature, elle, la divine essence, est propre raison et ydee de celle creature, et ainsi pareillement des aultres. (Somme abr., c.1477-1481, 157). Et selon ceste maniere, les ydees et raisons ont esté depuis l'eternité en la pensee divine pluseurs, selon qu'elles sont entendues comme propres raisons des choses entendues en Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 157). Comme dist Saint Augustin : "Ydees sont formes principales des choses contenues en la divine intelligence." Et pour tant il est a dire que comme en la memore de l'ouvrier premierement est la forme de la chose que l'ouvrage qu'il veult faire, et ainsi les ydees des choses devant la constitution du monde estoient en la pensee et memore divine (Somme abr., c.1477-1481, 158).

C. -

P. ext. "Notion abstraite" : Item, le medicin n'a pas son entencion de pourchacier ou querir bien ne santé separee ne une ydee (ORESME, E.A., c.1370, 116). Il [Aristote] note contre Platon, qui disoit que felicité est une ydee separee. (ORESME, E.A.C., c.1370, 110).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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