A. -

"Dresser un hourd, un échafaudage"

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Se hourder. "Dresser un échafaudage (à son usage, pour ses travaux...)" : ...lesdis massons deveront chever lesdis fondemens pour faire le broussy partout, oster les descombres et faire toute manneuvre à leurs despens, eux hourder, et faire les hours (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 596).

B. -

P. ext.

1.

Empl. trans. "Garnir qqc. de claies, de lattes..., pour le consolider" : ...a lui [Perrot Desplanches, huchier] pour demi cent de quartier pour hourder les caiges et le mur (...) pour III bois a parfaire les chassis des caiges (...) pour deux roulles de noyer baillées au cyrier (Comptes Archev. Rouen J., 1437-1438, 162).

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"Palissader, fortifier qqc." : Et pour ce sont tenus rendre et païer au roy notre dit sire des claies à houder [l. hourder] une des portes nommée la Porte quant il est guerre et ilz en sont sommés, sans autres faisances. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 211). Il ont de couvertoirs et de lincheux hourdés Les murs et les crestiaus par grant soutievetés (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 445).

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Au fig. Hourder qqn. "Protéger qqn" : ...nous (...) devons le roi des Griex hourder, Et son cors garandir et lui avironner (BRIS., Restor paon D., a.1338, 106). Benoist en soit le saint Esprit Qui de si finete me hourde ! (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 374).

2.

Empl. abs. "Remplir les vides entre les colombages d'un mélange de terre argileuse et de foin haché" : ...et doivent prendre terre à hourder aval la forest sans deschaucer les arbres. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 333).

3.

Empl. pronom. Se hourder de

a)

"Se couvrir, se protéger à l'aide de" : Le prince de Galles, (...) print une forte place à venir combatre et se hourda de son caroy (Chron. Valois L., c.1377-1397, 49). Quant les heraulx orent ce dit à noz gens, ilz se hourderent par darriere de leur charroy et se recommanderent à Nostre Seigneur (Journal bourgeois Paris T., 1429, 232). ...[la chambrière] avec tout le desplaisir et crainte que son ennuyeux cueur charge et empire, se hourde de l'escuier et a son col le charge. (C.N.N., c.1456-1467, 124).

b)

"Se munir, se pourvoir de qqc." : ...je dy que les richesses mondaines dont elle se hourde [Junon] et en fait ses vanteries, ne sont mye de telle excellence ne de si hault perfection comme sont celles de moy [Pallas] que je donne. (Ovide mor. B., 1466-1467, 280).

c)

Au fig.

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"S'entourer de" : Et certes, li uns en vaut quatre, Soit a conseil, soit a combatre, Soit au sejour, soit a la peinne, Chascuns de mieus faire se peinne, N'on ne les puet en guise mestre Qu'onneur ne facent a leur mestre. Bien fait qui de tels gens se hourde [var. horde]. Je te di voir, qui que te bourde, Et t'amentoy ce qu'on doit faire, Car je ne me puis des bons taire. Se tu as ci dessus leü, Je les t'ay ja ramenteü. (MACH., C. ami, 1357, 117).

-

"Se munir de qqc." : [D'après L'art d'aimer d'Ovide] Trahir, mentir, faindre, bourder Sont les engins, les croqs, les haims Dont tout amant se doibt hourder, Disant : "Madame, je vous aims !" (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, F., 1440-1442, 22).

.

"Se pourvoir de qqc. (comme d'une protection)" : Laisse la bruire et escumer [ta femme], Tourne tout a farse et a bourde Et t'en va le feu alumer Ou d'aultre besongne te hourde. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 200).

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"Se charger de qqc. (d'une tâche)" : ...plus de grant labour se hourdent, Plus paines et perilz leur sourdent. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 73).

4.

Part. passé en empl. adj. Hourdé de qqn/qqc.

a)

"Muni, chargé, fourni de" : La veissiez bergiers hordez De gans blans et d'aumosnieres Et de diverses manieres D'outilz telz qu'il apartienent A bergiers qui gays se tiennent : Trenche pain, cysiaulx, forsetes, Boiste a ointure, esguilletes, Aloine, cernoir, cordele, Une grande tace belle, Fil, aguille, et deel avec Y a, bergier n'est sanz hec (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 228). ...[il] prent un long baston percé et creux dont il estoit hourdé (C.N.N., c.1456-1467, 98). ...et retournèrent hourdés de grosses proyes et de bons prisonniers (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 196). Pour l'eure somme mal hourdés D'ung tres criminel escorfault Lait et noir, tel comme il nous fault. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 67). Si tost comme Sebault fut arrivé a son logis et Josienne la noble contesse le vit ainsi hourdé de vivres, elle luy demanda qui ce bien luy avoit fait (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 219).

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Péj. Hourdé de vin / de viandes. "Garni, rempli, bourré de vin, de victuailles" : N'a pas gaigné qui a tel chance ! Ou quant il jeue tout aux dez, Ou de vin est souvent hourdez, Puis rigne et gronce et veult tout batre (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 92). Si les en envoye assez a heure, mais Dieux scet comment hordees de vins et de viandes ! (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 210).

b)

Au fig. "Garni" : Nostre chevalier, voyant ceste musniere tresbelle et en bon point, mais de sens assez escharsement hourdée, s'approucha (C.N.N., c.1456-1467, 38).