I. -

Empl. trans. Hontoyer qqn. "Couvrir qqn de honte" : Sans cause le voeulx honltoyer, Et voeulx ung aultre nopchoyer. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 110). Alixandre fut courouchié, Mat et dollent et hontoyé (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 127).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. "Avoir honte, se sentir gêné, éprouver un sentiment de confusion" : Pudeo (...) : hontoier (Aalma R., c.1380, 337). Emerïet s'en va qui forment se hontie, Si marry fut au cuer et plain d'arragerie (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 140). Quant la belle l'ouÿ se print a hontoyer (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 159). Bien perchut le bourgois que fort se hontioit (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 443). Saigremor, qui estoit devant Monsigneur Dagor, se hontoie, Quant il entent c'on le castoie, Espoir par le faute de li. (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 124). Li dus de Braibant se hontoia pour la cause des grans signeurs ses cousins qui la estoient et qui tout s'aquitoient loiaument enviers le roi d' Engleterre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 309). Li contes de Pennebruq entendi bien que li contes Derbi le galoit ; si se hontoia un petit, et puis s' escusa. (FROISS., Chron. D., p.1400, 620). Par doulz moz aux autres tença, Et lermëoit Si fort que ses beaulx yeulx nëoit Tant en plours qu'a paine vëoit ; Maiz en courçant se hontëoit. Ce qui la trouble Est Honte qui son mal redouble (CHART., L. Dames, 1416, 274). Et quant Gadiffer le noble chevalier eut entendu la demoiselle qui lui presentoit l'esprivier, il se commença un petit à hintoier (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 273).

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(Se) hontoyer de qqn / de qqc. "Avoir honte de qqn, de qqc." : Autres oiseaus y a qui tendent A proie querir, et entendent, Qui honnestement se cointoient Et qui de riens ne se hontoient, Mais entre les dames s'embatent Baudement, jouent et esbatent, Et la font moult le savoureus, En moustrant gais ris amoureus, Biaus samblans et humbles prieres (MACH., D. Aler., a.1349, 363). Car j'ai repris a mes despens Ce de quoi je me hontioie (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 50). Tantost pristrent [Adam et Eve] a hontoyer L'un de l'autre, si se cachierent (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 136). De celle parole se hontoyèrent les chevaliers et dirent qu'il commandast, car ils estoient prests de obéïr. (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 15). ...maiz se hontoient de vestir l'abit et garder l'estat de leur profession (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 55). ...il ne se hontia point de aler gésir et dormir avec une des ancelles de sa court. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 444). L'alouette lui promist que tres voulentiers ceste requeste acompliroit, car elle se hontoioit de lui denyer ceste chose. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 183).